2018 s’annonçait sous les meilleures auspices et voilà que patatra !
On a partout, semble-t-il déterré la hache de guerre. Il a toujours été de bon
ton de dire que "tout fout l’camp" mais cette fois-ci, on a lâché les tigres.
La
carte du monde se recouvre d’une couleur étrangement sombre. On n’a
jamais autant nourri l’atmosphère de CO2, jamais eu aussi chaud, jamais autant
pollué les mers, et cela n’est malheureusement pas près de s’arrêter. Les
climatosceptiques sont confortés par des opinions en déshérence de plus en plus
tentées par les mouvements autoritaires, craignant de se voir déclassés dans une
société qui ne protégerait plus que ses élites fortunées, laissant les autres
à la dérive. L’écologie n’est plus perçue que comme punitive, un truc pour
faire encore plus d’argent sur le dos des pauvres.
L’Amérique de Donald Trump mais pas seulement, bon nombre de pays
européens veulent aussi se protéger derrière des murs gigantesques afin qu'on ne vienne pas toucher à ce qu’il leur reste
encore de richesses, bien décidés à ne rien partager avec la masse des
infortunés venus du sud. La misère est désormais bien plus pénible au soleil
tandis que les contrées du nord renvoient d’elles-mêmes une image si paradisiaque
qu’elles attisent les convoitises de millions de déshérités, pour la plupart issus
de tropiques.
Les migrants sont devenus la nouvelle plaie. On n’en veut plus,
au point même de les laisser périr aux portes de nos ports dans la plus stricte
indifférence. On a tous intégré les discours extrêmistes selon lesquels les
migrants constituent la pire menace qui soit pour les valeurs de notre civilisation,
de notre culture, de nos racines avant tout chrétiennes. La théorie du grand
remplacement entre dans les gènes occidentales. De toute les façons, le
métissage est aujourd’hui partout banni. On ne se mélange plus, on se reproduit
au sein de la même classe, de la même religion, de la même tribu, pratiquement
de la même famille, acceptant par là une forme de consanguinité aussi dangereuse que
rassurante.
Hongrie Migrants, access denied |
En Allemagne, Angela Merkel a payé cher sa porte ouverte à
la vague migratoire de 2015. Sans parler des états d’Europe centrale
ouvertement hostiles à toute immigration, l’Italie a basculé dans le camp des
extrêmes populistes, affichant une politique ouvertement xénophobe qui non
seulement n’effraie plus personne mais recueille une forte adhésion. Plus le
discours est haineux, plus il plaît. Alors pourquoi s’en priver. Les
gouvernements qui continuent de prêcher pour la démocratie passent pour faibles
et par conséquent incapables de satisfaire les aspirations de leurs peuples. On
les accuse de mondialisme, de complaisance envers les tenants d’une société
globalisée dont le but serait de broyer les individus, de détruire les
frontières, de confisquer la planète au profit d’une poignée d’ultrariches tout
puissants.
Les Etat-Unis ont encore la chance de posséder une des constitutions
les plus solides du monde, usant de contre-pouvoirs aptes à contenir les velléités
autoritaires de son exécutif. Mais il n’en est pas de même dans tous les autres
grands pays. Le Brésil vient de basculer dans une aventure dont nul ne peut
imaginer les conséquences. La Russie s’est doucement laissée déporter vers une
forme d’autoritarisme, tout en séduction et en manipulation, renforçant de
façon inquiétante son arsenal militaire en vue d’une nouvelle politique
expansionniste. La Turquie n’a plus grand-chose à voir avec une démocratie et ne
manifeste aucun état d’âme quant à l'anéantissement de toute opposition, aussi
bien politique qu’ethnique.
la Chine, usine planétaire |
Reste la Chine, l’hyperpuissance, le pays qui représente à
lui seul la mondialisation. Le plus grand pollueur mais aussi la plus grande
usine qui à elle seule approvisionne la terre entière des produits de la technologie
dont cette dernière est devenue l’esclave. La Chine s’est approprié tous les savoir-faire
ne laissant au reste du monde qu’un rôle de consommateur. Elle a effacé toute
concurrence et prépare un futur planétaire dont elle aura la maîtrise absolue.
Elle a déjà commencé avec son propre peuple, le soumettant à une
vidéo-surveillance intégrale et permanente. Elle a rendu son pouvoir
pratiquement indestructible faisant du communisme d’Etat un système de
gouvernement totalitaire et absolutiste à perpétuité.
Et la France dans tout ça. Elle n’en finit plus de ramer.
Elle vient de se débarrasser de ses dernières illusions inaugurant une délicate
période d’incertitude. Le contexte économique maussade et le ralentissement de
la croissance amputent ses espoirs de redémarrage de la machine. Le mouvement
des Gilets Jaunes a mis au grand jour un pays fracturé, appauvri, amplifiant
encore plus le pessimisme récurrent qui caractérise les Français dans de
nombreux sondages. L’élection d’Emmanuel Macron a suscité en son temps un espoir
hors mesure. Tout cela n’a pas tenu. Des erreurs de parcours et une marche
forcée à réformer un pays habitué à traîner les pieds ont semé le doute, suscité
l’inquiétude et, pour finir, répandu l’acrimonie. La fin de l’année na été qu’un
défouloir de haines. Peut-on encore se souhaiter quelque chose pour « l’an que
ven » ? Conserver la santé, c’est déjà bien….. Alors à tous, une
bonne année et une bonne santé, et comme on dit, surtout la santé. Pour le
reste on verra.
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