lundi 31 décembre 2018

2019, une nouvelle année de tous les dangers


2018 s’annonçait sous les meilleures auspices et voilà que patatra ! On a partout, semble-t-il déterré la hache de guerre. Il a toujours été de bon ton de dire que "tout fout l’camp" mais cette fois-ci, on a lâché les tigres. 
La carte du monde se recouvre d’une couleur étrangement sombre. On n’a jamais autant nourri l’atmosphère de CO2, jamais eu aussi chaud, jamais autant pollué les mers, et cela n’est malheureusement pas près de s’arrêter. Les climatosceptiques sont confortés par des opinions en déshérence de plus en plus tentées par les mouvements autoritaires, craignant de se voir déclassés dans une société qui ne protégerait plus que ses élites fortunées, laissant les autres à la dérive. L’écologie n’est plus perçue que comme punitive, un truc pour faire encore plus d’argent sur le dos des pauvres.

L’Amérique de Donald Trump mais pas seulement, bon nombre de pays européens veulent aussi se protéger derrière des murs gigantesques afin qu'on ne vienne pas toucher à ce qu’il leur reste encore de richesses, bien décidés à ne rien partager avec la masse des infortunés venus du sud. La misère est désormais bien plus pénible au soleil tandis que les contrées du nord renvoient d’elles-mêmes une image si paradisiaque qu’elles attisent les convoitises de millions de déshérités, pour la plupart issus de tropiques. 
Les migrants sont devenus la nouvelle plaie. On n’en veut plus, au point même de les laisser périr aux portes de nos ports dans la plus stricte indifférence. On a tous intégré les discours extrêmistes selon lesquels les migrants constituent la pire menace qui soit pour les valeurs de notre civilisation, de notre culture, de nos racines avant tout chrétiennes. La théorie du grand remplacement entre dans les gènes occidentales. De toute les façons, le métissage est aujourd’hui partout banni. On ne se mélange plus, on se reproduit au sein de la même classe, de la même religion, de la même tribu, pratiquement de la même famille, acceptant par là une forme de consanguinité aussi dangereuse que rassurante.

Hongrie
Migrants, access denied
En Allemagne, Angela Merkel a payé cher sa porte ouverte à la vague migratoire de 2015. Sans parler des états d’Europe centrale ouvertement hostiles à toute immigration, l’Italie a basculé dans le camp des extrêmes populistes, affichant une politique ouvertement xénophobe qui non seulement n’effraie plus personne mais recueille une forte adhésion. Plus le discours est haineux, plus il plaît. Alors pourquoi s’en priver. Les gouvernements qui continuent de prêcher pour la démocratie passent pour faibles et par conséquent incapables de satisfaire les aspirations de leurs peuples. On les accuse de mondialisme, de complaisance envers les tenants d’une société globalisée dont le but serait de broyer les individus, de détruire les frontières, de confisquer la planète au profit d’une poignée d’ultrariches tout puissants. 

Les Etat-Unis ont encore la chance de posséder une des constitutions les plus solides du monde, usant de contre-pouvoirs aptes à contenir les velléités autoritaires de son exécutif. Mais il n’en est pas de même dans tous les autres grands pays. Le Brésil vient de basculer dans une aventure dont nul ne peut imaginer les conséquences. La Russie s’est doucement laissée déporter vers une forme d’autoritarisme, tout en séduction et en manipulation, renforçant de façon inquiétante son arsenal militaire en vue d’une nouvelle politique expansionniste. La Turquie n’a plus grand-chose à voir avec une démocratie et ne manifeste aucun état d’âme quant à l'anéantissement de toute opposition, aussi bien politique qu’ethnique.

la Chine, usine planétaire
Reste la Chine, l’hyperpuissance, le pays qui représente à lui seul la mondialisation. Le plus grand pollueur mais aussi la plus grande usine qui à elle seule approvisionne la terre entière des produits de la technologie dont cette dernière est devenue l’esclave. La Chine s’est approprié tous les savoir-faire ne laissant au reste du monde qu’un rôle de consommateur. Elle a effacé toute concurrence et prépare un futur planétaire dont elle aura la maîtrise absolue. Elle a déjà commencé avec son propre peuple, le soumettant à une vidéo-surveillance intégrale et permanente. Elle a rendu son pouvoir pratiquement indestructible faisant du communisme d’Etat un système de gouvernement totalitaire et absolutiste à perpétuité.

Et la France dans tout ça. Elle n’en finit plus de ramer. Elle vient de se débarrasser de ses dernières illusions inaugurant une délicate période d’incertitude. Le contexte économique maussade et le ralentissement de la croissance amputent ses espoirs de redémarrage de la machine. Le mouvement des Gilets Jaunes a mis au grand jour un pays fracturé, appauvri, amplifiant encore plus le pessimisme récurrent qui caractérise les Français dans de nombreux sondages. L’élection d’Emmanuel Macron a suscité en son temps un espoir hors mesure. Tout cela n’a pas tenu. Des erreurs de parcours et une marche forcée à réformer un pays habitué à traîner les pieds ont semé le doute, suscité l’inquiétude et, pour finir, répandu l’acrimonie. La fin de l’année na été qu’un défouloir de haines. Peut-on encore se souhaiter quelque chose pour « l’an que ven » ? Conserver la santé, c’est déjà bien….. Alors à tous, une bonne année et une bonne santé, et comme on dit, surtout la santé. Pour le reste on verra.

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