mardi 11 décembre 2018

le Discours d'un Président


 
10 décembre 2018 à 20h00
Le Président lâche du lest mais il reste. Les Gilets Jaunes n'ont plus qu'à partir
Il n’a pas convaincu. Le pouvait-il seulement dès lors que les Français ne voulaient pas l’entendre. Primo, il n’a pas annoncé son départ ; secundo, il ne rétablira pas l’ISF. En conséquence, tout ce qu’il a pu dire n’a eu, à leurs yeux, aucun intérêt. Voilà en résumé ce qu'ont dit les Gilets Jaunes à l’issue du discours d’Emmanuel Macron.

Les mesures qu’il a énumérées vont quand même coûter plus de 10 Milliards aux caisses déjà vides de l'Etat, mais au diable l'avarice. Dans un pays aussi surendetté, au point où en en est, un chèque de plus ou un chèque de moins, ça changera quoi. Sérieusement, où allons-nous encore puiser ce "pognon de dingue" sans creuser davantage les déficits? On les entend déjà, les "Y'a qu'à faut qu'on", les as de la baguette magique, ceux qui voudraient détrousser les riches et leur faire « cracher leur pognon ». Les riches ! ah! ah! ah! ils vous regardent hilares du balcon de leur châlet suisse, à Gstadt ou à Davos. Il est vide le Trésor de Rakham le Rouge. Les riches ! ils n'ont pas attendu les Gilets Jaunes pour aller faire fortune ailleurs, le dernier en date à les rejoindre, M. Mauboussin, le joaillier parisien, exfiltré de l’enfer fiscal français. A force de faire fuir les riches, on se retrouvera entre pauvres pour mieux s’entre tuer.

Il y a plus qu’une forme de mauvaise foi de la part de tous ces Français qui se plaignent d'une fiscalité trop élevée tout en bénéficiant des avantages sociaux les plus considérables au monde. Car le Président avait pourtant revêtu pour eux le costume du Père Noël et chargé sa hotte de paquets cadeaux. Il aurait mieux fait de se déguiser en Père Fouettard et instaurer l’Etat d’urgence, interdire les manifestations et faire évacuer les squats des ronds-points, parce qu’à la façon dont ses annonces ont été reçues, il est passé pour le jeune maître d’école incapable de faire cesser le chahut dans sa classe. Il aurait pu de la sorte s'économiser 13 minutes perdues à tenter de faire plaisir à une bande d’égocentriques, bien décidés à ne rien faire pour leur pays tout en exigeant de ce même pays qu’il fasse tout pour eux. 

Emmanuel Macron s’est livré à un acte de contrition peu commun dans la bouche d’un président. Est-ce que cela a suffi ? Rien n’est malheureusement moins sûr. Après avoir été, à l’origine, un cri de détresse sincère face à la surenchère fiscale, le mouvement des Gilets Jaunes s’est radicalisé sous l’impulsion de partis opportunistes qui se sont insidieusement immiscés au sein de leurs groupes pour y insufler leurs idées séditieuses. MM Dupont-Aignan, Asselineau, Mélenchon, Ruffin  et consorts ont bien compris que les Gilets Jaunes pouvaient enfin constituer le terreau dans lequel planter les graines de leur projet politique.

Mélenchon : Je fais don de ma personne à la Révolution
Cette infiltration commence à porter ses fruits car il semble effectivement qu’un dialogue de sourds s’est engagé entre le gouvernement et les GJ tandis que ce sont les Insoumis et les porte-parole de la droite dure qui donnent en ce moment le tempo. C’est d’ailleurs, peu après l’allocution présidentielle, que Jean-Luc Mélenchon est apparu à l’écran pour s’adresser au peuple de France dans une mise en scène très officielle aux couleurs de l’Assemblée Nationale. Evoquant l’insurrection citoyenne de ces derniers samedis, il en a appelé à la révolution pour les jours à venir dans une posture apaisée qui rompt avec son ton colérique habituel. Il prend de la hauteur, sentant peut-être qu’il est à l’orée du pouvoir.

Rond-point de Coursan
Quand les Gilets Jaunes font la police, mieux vaut montrer patte blanche
Il est à présent 13h00, à Narbonne, les cabanes des Gilets Jaunes largement désertées, ressemblent de plus en plus à des camps retranchés de migrants (peu t-être en signe de solidarité avec le très décrié Pacte de Marrakech). Dans la ville, le climat est vraiment délétère. Au point qu'après deux samedis de violences, les voitures affichant un Gilet Jaune ont renoncé au coup de klaxon solidaire et s'agglutinent en silence. Depuis que l'entrée sud de l'autoroute a été détruite, on roule mal en ville, du rarement vu. A la Coupe, le rond-point est encore occupé par quelques palettes en vrac mais les seuls gilets jaunes visibles sont ceux des préposés au nettoyage. On voit à quelques signaux faibles que le discours d’Emmanuel Macron a instillé un doute au sein des modérés du mouvement. Reste toutefois le rond-point de Coursan. Là c'est toujours Check Point Charlie. Mieux vaut encore ne pas s’y aventurer, les esprits y sont échauffés et les bagarres fréquentes, y compris au sein des Gilets Jaunes, eux-mêmes. 
A Narbona, (Narbonne dans la langue de chez nous), malgré un joli marché de Noël (avec ses tartiflettes,ses vins chauds,ses miels gouteux, ses succulentes barquettes Toulouse aligot) et une Grande Roue aux effets lumineux impressionnants, l'humeur n'est pas encore à la fête. Même la patinoire aménagée sur la Place de l’Hôtel de Ville est partie en biberine. Restent quand même les "Grands Buffets" et leur plateau de fromage démentiel, merci pour cela à David, mon cher Petit Fromageon.




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