Voeux d'Emmanuel Macron Alors? Il va partir ? |
De quoi faire sortir de leurs gonds les leaders de l’opposition, toujours
les mêmes, ces fameuses Saintes Nitouche promptes à s’offusquer de n’importe quoi. Le
Président ne s’est non seulement pas autoflagellé, comme ils l'auraient espéré, mais a fait preuve d’une
détermination qui ne pouvait qu’irriter ceux qui s'étaient imaginé un peu vite
qu'il allait s'enfuir par le premier avion.
Offensif, il s’est, en revanche, efforcé de remotiver tous les Français
qu’il avait su séduire lors de sa campagne. Utilisant le « Nous »
plutôt que le « Je », il a tenu à sortir du face-à-face entre les
électeurs et lui, afin de retrouver l’esprit d'En Marche, tous ensemble pour la France. Il n’a jamais nommément cité les Gilets Jaunes même si l’on sentait leur
présence en creux dans son évocation du malaise de la société française et des dégâts
collatéraux de la mondialisation. Il a cité pêle-mêle tous les dangers que le
monde traverse, que ce soit la montée des extrêmismes ou la récurrence de
l’obscurantisme. Mais il a aussi rappelé qu’il ne renoncera pas aux réformes
annoncées. Il a été élu pour mettre un terme à 30 années de décrochage et pour armer les pays face aux terribles défis du XXIème siècle. Il ne se dérobera pas. Quelle déception dans les rangs des Gilets Jaunes. Ce président est décidément hors sol, il veut continuer de changer les choses alors qu'on est tous à vouloir que rien ne change excepté lui.
Reconnaissons cependant que l’espoir suscité lors de l'élection d'Emmanuel Macron a été
terni lorsqu'il a fallu faire coexister un projet présidentiel ambitieux, pour ne pas dire
révolutionnaire, avec le gang des technocrates en place
au sommet de la République, une officine qui possède la science infuse sans jamais voir un cheval, un hibou. Des
gens brillants, trop brillants même, mais qui ont confondu les aspirations de
tout un pays avec un simple parcours de Monopoly. On peut être très intelligent
et beau, beau, beau mais con à la fois. A s'être imprudemment acoquiné avec des flagorneurs uniquement préoccupés par l'épaisseur de leurs propres émoluments, le Président s’est laissé
manoeuvré, péché de jeunesse dirons-nous . Il a cédé au discours des experts de salon, acceptant de leur part une approche sociologique désincarnée de la société, devenue un produit de pure consommation numérique.
Faute de disposer autour de lui de garde-fou, de poids lourds de la politique aguerris à tous les coups bas, experts en langue de bois, il s’est retrouvé seul.
Bien esseulé dans les couloirs de son palais, devenant la cible unique des rancœurs et des haines de
toutes sortes, même les moins justifiées. Il a, de la sorte, cristallisé contre lui seul tout le mouvement des Gilets Jaunes.
Il a accepté de céder pour calmer le jeu, annonçant une pochette surprise de 10 milliards
d’Euros en guise de cadeau de Noël, regroupant la baisse des taxes sur le carburant, un renoncement à la
hausse de la CSG pour une bonne partie des retraités, la hausse du SMIC, la
défiscalisation des heures sup. et une prime de fin d’année allant jusqu’à 1000
Euros net de charge pour la majorité des salariés. Non mais c’était forcément une
légende, un conte de Dickens, un truc inimaginable au pays de la taxation à gogo,
eh ! bien non, c’était vrai. Alors qu’il s’était
battu à mains nues pour que le déficit de la France ne dépasse plus les 3%
comme l’exige l’UE, le Président se résignait à voir le pays redevenir le mauvais élève de l’Europe et tout ce qui va avec : le bonnet d’âne,
les railleries, les moqueries, les sous-entendu visqueux, les plaisanteries
oiseuses du genre "La France de la loose is back again". Emmanuel Macron a du faire profil bas, une épreuve oh ! combien dramatique
pour un président qui voulait sortir son pays du bourbier mais qui s'est fait jeter dans la fosse à purin. Il a compris à quel point il est dur de faire bouger un âne qui refuse d'avancer.
Marine Le Pen "Dehors l'imposteur!" |
Contrairement à ce qu’espérait l’opposition des ultras, les
cierges allumés à Sainte Rita et à St Maximilien n’ont pas suffi. Le Président a
annoncé aux Français, en cette soirée de la St Sylvestre, qu’il reprenait la
barre et le cap fixé pour le quinquennat. Tel le phénix, il venait de renaître
de deux mois de mise au pilori et de simulacres de décapitations pour annoncer
qu’il allait poursuivre le chemin des réformes. Il n’en fallait pas plus pour
que les extrêmes qui s’étaient imaginés récupérer le pouvoir vacant après la
mort politique du ci-devant Macron, trépignent de haine devant leur poste de télévision. Marine Le
Pen a hurlé à l’imposture. Rien que ça! Elle qui s’est lamentablement
vautrée lors du débat du second tour de la Présidentielle, digère toujours mal sa défaite, sous-entendant à demi-mot qu’elle s’est fait voler l’élection par
quelqu’un qui n’était pas celui qu'il prétendait être. Elle a dû manquer un
épisode. On sait qu'elle fait preuve, comme la plupart des professionnels de la politique, d’un
ego surdimensionné mais qu’elle ne reconnaisse pas avoir été battue à la
Présidentielle par 66% de voix contre 34 relève purement d'un esprit putschiste. Non, Mme Le
Pen, le résultat des urnes n’a pas été trafiqué, on n’est pas encore en dictature.
Monsieur Macron n’est pas un imposteur mais la façon dont il semble que vous
souhaiteriez en ce moment prendre le pouvoir relève, quant à elle, de l’imposture.
Reste le chantre du Robespierrisme, du Léninisme et du
Chavisme, en somme d'idéologies parties à la dérive à force d'avoir toujours eu raison y compris contre leurs peuples. Jean-Luc Mélenchon s’est fendu d’un tweet abscons à l'occasion des voeux du chef de l’Etat, reprenant l’antienne du Président des Riches (mdr, sachant que JLM lui-même affiche un patrimoine frôlant le million d'Euros) avant d'asséner un fort méprisant "T'as compris, Monsieur Macron?". Le Député Insoumis Eric Coquerel n'a pas fait non plus dans la dentelle "Entre Macron et le peuple il y en a un de trop. On peut renvoyer le Président". Si l'on comprend bien, la minorité qui n'a pas voté Macron constitue le peuple et la majorité qui l'a élu n'est rien. Voilà bien résumée ce que ces gens entendent par République Démocratique et Populaire, une marque dont s'affublent en fait les régimes les plus totalitaires.
Eric Drouet, un Alexeï Navalny à la Française? Vous plaisantez ! Drouet est victime d'un régime policier, tandis que Navalny est un élément subversif traité comme il le mérite. |
Mais voilà à présent que le tribun des Insoumis, grand
nostalgique, s'il en est, du Comité de Salut Public et des Colonnes Infernales, se pique
d’un amour immodéré pour Eric Drouet, un des meneurs des Gilets Jaunes, le
comparant à un ancêtre homonyme, le citoyen Drouet, dénonciateur en 1791 de
Louis XVI en fuite avec sa famille. Voilà qui ressemble au mieux à un vigoureux
appel du pied, au pire à une grossière tentative de récupération. Sentant son
mouvement lâcher prise à l’aube de la campagne pour les Européennes alors qu'il voudrait faire de celles-ci un référendum anti-Macron, il lui faut réoccuper à tout prix la scène médiatique. Il vient, pour cela, de trouver son champion en la personne du trublion
Eric Drouet, un électeur repenti du Rassemblement National qui symbolise à ses
yeux l’élan des sans-culottes de 1792, imprévisible, provocateur, outrancier,
violent. Et connaissant le langage châtieur de M. Mélenchon, on n’est pas dans la
demi-mesure : la police de Macron est une police politique, elle
représente l’arbitraire d’un pouvoir qui glisse vers la dictature. Le député Marseillais a sorti les yeux du brouillard et bien compris que M. Drouet, en mobilisateur charismatique de réseaux sociaux, et du fait de l'ultra-médiatisation dont il bénéficie pour des raisons qu'il serait, d'ailleurs intéressant d'analyser, pourrait lui servir de relais politique auprès d'un mouvement qui n'adhère que peu à ses théories enchanteresses. Il s'est convaincu que les Français étant d'irréductibles veaux, il aurait bien besoin d'un Eric Drouet pour faire croire qu’avec
lui à la tête de l’Etat, ce serait assurément le pays des Bisounours. Toucalin,
Toubisou, Toudrouet, tous à l'Elysée!
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