vendredi 14 septembre 2018

Chronique du Quai des Belges


On en a pris l’habitude et apparemment, ça marche auprès de certains. Monsieur Mélenchon ne cesse d’y croire et de s’y voir, même si son mouvement adulatoire de gouvernements marxistes répressifs qui précipitent leurs peuples à l’exode inquiète chez nous le plus grand nombre. 

Mais souvenons-nous, il y a deux ans, ce même tribun qui sur le Vieux Port obligeait son auditoire à observer une minute de silence en mémoire des migrants disparus en Méditerranée, victimes tragiques d’une Europe insensible à leur désespoir, le voilà, qui aujourd’hui, le menton dressé à la Lénine, nous apprend que cette même Europe qui accueille les migrants participe d’un complot capitaliste pour précariser l’emploi et détruire les acquis sociaux. 

Fini l’humanitarisme, finis les bons sentiments, les migrants ne sont plus les bienvenus. Ces gens sans qualification, faut-il comprendre, sont là pour voler à prix cassés les emplois des bons citoyens français et alimenter la précarité sociale. Voilà une excellente façon de rejoindre le Rassemblement National tout en se défendant d’user des mêmes arguments. 

Il est vrai que M. Mélenchon joue sur le registre social, réduisant ceux qui ont osé fuir leurs pays ravagés par la guerre ou la désertification à un contingent de travailleurs au rabais transportés sur notre continent par les garde-chiourmes du capitalisme afin de détruire le monde du travail et ses codes fixés depuis la Libération. Mme Le Pen y ajoute les incompatibilités culturelle et religieuse, mais les différences entre son discours et celui des Insoumis participent d’une même détestation des migrants, considérés par l’un et l’autre comme une menace majeure.

Quant aux outrances verbales du député des Réformés, taxant le Président de plus grand xénophobe qui soit et insistant sur la raclée qu’il mérite aux prochaines européennes, il faut y voir, selon lui, des exagérations à la Marseillaise, rien de bien méchant, en somme. Mais peuchère, à force de se prendre pour le petit fils de Panisse, né quelque part entre Bouchard et Sainte Monique, cet individu devient un tantinet exaspérant. La cité fondée par Protis, ce migrant venu d’Asie Mineure chercher un avenir meilleur sur les côtes gauloises, cette même cité qui a toujours accueilli les proscrits fuyant les exterminations de masse dont leur terre natale étaient le théatre, voilà que Monsieur Mélenchon, cet homme à l’accent agaçant du Nord, se prendrait maintenant pour Crémieux. Non, non, non et non ! 

Monsieur l’improbable amateur de pieds paquets à l’aïoli, depuis que vous vous êtes dégonflé devant M. Macron en prétendant ne pas l’avoir traité de xénophobe, un propos pourtant asséné devant les micros, vous ressemblez plus aux yeux des riverains du Vieux Port à un Tartarin de carnaval qu’au Chevalier Roze. Marseille n’ pas besoin de votre vision de la France pour être l’Insoumise.

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