samedi 27 juillet 2019

La France vice-championne du monde de l'écologie




L’environnement et sa petite sœur l’écologie ne jouent plus dans la même cour. La seconde a tellement investi l'espace politique qu’elle a fini par concentrer sur elle toute l'attention, reléguant l'environnement au rang des accessoires. Mais autant la préservation de l’environnement est par essence consensuelle, autant l’écologie est devenue un courant de pensée dont l'objectif est d'en finir  avec notre modèle de société. Elle s'insinue de plus en plus dans des projets politiques d'inspiration marxiste, les faisant presque passer pour légitimes au vu des dérèglements climatiques du moment. 

Désuet, l'environnement ne fait désormais plus recette. On ne parle, à présent, que d’épisodes météorologiques exceptionnels, de bilan carbone et de fonte accélérée de la banquise. Même si ceux qui s'affichent en tant qu'écologistes refusent toujours d'être catalogués de droite ou de gauche, les mouvements de la gauche radicale ont, de leur côté, annexé l’écologie à leur doctrine, la décrétant incompatible avec le capitalisme. On pourrait les croire à force d'être abreuvés par les médias d'images de cataclysmes et de catastrophes, en se disant qu'effectivement, si la terre jadis si paisible et verdoyante, court à sa perte, c'est en raison des effets destructeurs du capitalisme pour qui la qualité de la vie se résume à une course au profit. 

Les effets de la planification. Le prétexte écologique pour rééduquer les masses
et mettre les récalcitrants hors de nuire
(Il en était déjà ainsi sous Staline)
Selon la France Insoumise, les stars du moment avec à leur tête leur jeune prétendant Adrien Quatennens, le salut de la planète ne passera que par la mort du capitalisme et la mise en place d’une écologie planifiée. Planifiée ?! Qu'est-ce à dire? On espérait ce système bel et bien enterré. Apparemment, ce n'est pas le cas. Il s'agirait donc de se servir de l'écologie pour renouer avec le symbole le plus significatif des régimes marxistes au temps où ils voulaient refaire le monde. Rappelons pour ceux qui auraient manqué le début du film que la planification a été, pour les pouvoirs communistes, le dispositif idéologique censé mettre en conformité la planète et au passage ses habitants avec la projet révolutionnaire. Mais comment oser oublier qu'à chaque fois, l’expérience a conduit au désastre, que ce soit la planification stalinienne avec des millions de gens déportés arbitrairement, la planification selon Mao-Zedong  dont le « Grand Bond en Avant » fut responsable à lui seul de la plus terrible famine de tous les temps, ou pire la planification orchestrée par les Khmers Rouges qui a exterminé en trois ans la moitié du peuple cambodgien. Non, Monsieur Quatennens, ce serait une folie meurtrière que de vouloir planifier le changement climatique en commençant par éradiquer le capitalisme. La seule solution qui vaille la peine est de s’y adapter.

Le Grand Bon en Avant
Quand le marxisme planifie les récoltes et organise l'abondance
A l'arrivée, une famine qui fera près de 50 millions de morts

Revenons pour cela un peu plus de 15 000 ans en arrière. Dieu n’avait, certes, pas encore inventé la terre ni ce qui tourne autour, mais les hommes étaient déjà là et bien là. Ils n’étaient pas des milliards, ni même des millions mais ils avaient commencé à coloniser la planète. Et ce n’était pas alors de réchauffement climatique dont il était question, mais bien de refroidissement.  Après des millénaires  au cours desquels la vie s'était épanouie, sans entrave, sous les doux rayons du soleil, les températures avaient commencé à baisser, sans raison explicable. Il n'y avait eu aucun bouleversement géologique ni même un astéroïde venu s'écraser sur la terre, mais le froid s’installait, lentement, chaque année davantage. La mer gelait de plus en plus souvent et les glaces ne fondaient plus, faisaient fuir les hommes et les femmes qui vivaient au Nord vers des cieux plus cléments.

L'hémisphère Nord à l'ère glaciaire. La banquise en hiver allait du Golfe de
Gascogne à la Californie
La Scandinavie, les Iles Britanniques, l’Allemagne, la Belgique et la moitié nord de la France disparaissaient progressivement sous la glace tandis que dans les régions épargnées, les hivers rigoureux et les étés à peine tempérés avaient fait de la nature luxuriante des millénaires précédents une toundra inhospitalière où ne poussait que des lichens et des herbes rases. Victimes du gel, les arbres et les arbustes se mouraient, obligeant les hommes à se nourrir autrement. Ils étaient ainsi devenus chasseurs, à la poursuite d'animaux à toison qui s’étaient de leur côté, parfaitement acclimatés, comme le renne. C’était l'époque de l’Age de Glace, le temps où la mer avait tant reflué qu’elle avait relié les îles entre elles, le temps aussi où c’était au Sahara, au Sahel et en Mésopotamie qu’il faisait bon vivre. La Mésopotamie, bien sûr ! ce désert fort peu engageant qui s'étend de l’Irak a la Syrie ne peut faire oublier qu'il fut le berceau de la civilisation moderne, là où les champs de blé s'étendaient à perte de vue. Comment aussi ne pas évoquer les extraordinaires  Jardins Suspendus de Babylone classés, sous l’Antiquité, parmi les 7 Merveilles du Monde. Babylone, aujourd’hui, n'est plus qu'un vague tas de briques enfouies sous le sable par 50° à l’ombre. La Terre ne cesse depuis de se réchauffer, préfigurant peut-être une migration forcée vers le Nord dans les prochaines décennies. C’est là tout l’inconvénient d’habiter une planète vivante. Ce n’est pas sur la Lune ni sur Mars que de tels phénomènes se produiraient.

Les Jardins Suspendus de Babylone
C'était avant que le réchauffement climatique n'en fasse plus qu'un champ ruines
recouvert par les sables 

L’écologie passée à travers le filtre du marxisme ne serait-elle finalement qu'une escroquerie politique? Disons qu'on n’en est pas loin. La gauche radicale pense tenir la solution par l’avènement d’une 6ème République démocratique et populaire. Le coup de baguette magique tant espéré, et hop ! la planète sera sauvée. Bravo, le monde ira mieux si La France Insoumise arrive au pouvoir. Rien de toute cette fumisterie ne tient la route une seconde. Sauf à continuer d'admettre que le nuage radioactif de Tchernobyl s’est bien arrêté à la frontière française, il est d’une consternante stupidité d’imaginer que la France parviendra à elle seule à sauver la planète en changeant de République, surtout si ailleurs, on n’en a rien à faire. Mais on veut tellement nous le faire croire qu’on n’ose plus dire le contraire, sauf à se faire taxer de climato-sceptique. Et l’on entend les partis radicaux, tous bien à l’abri de toute critique du fait qu’ils ne sont pas aux affaires, donner de la voix contre le gouvernement et la majorité présidentielle, les accusant de ne rien faire pour l’écologie, de contribuer par leur laxisme à la pollution des océans, de se prélasser dans des bureaux climatisés accélérant le réchauffement de la Terre, de rester passifs face au dérèglement climatique, etc… bref ! la France, si petite sur la Planisphère mais coupable de tous les maux qui frappent la planète. Vouloir faire condamner l’Etat français pour son inaction en faveur du climat a même fait l’objet d’une poursuite en justice de la part de certains activistes écologiques. Ce n’est pas à Xi-Jinping qu’une telle mésaventure risquerait d’arriver.

Il y a 15 000 ans, les Hauts de France ressemblaient plutôt à cela
Il est temps d’en finir avec toutes ces absurdités. La planète n’a pas besoin d’être sauvée. Que l'humanité craigne pour sa survie, peut-être, mais même morte la planète sera toujours là. Les dinosaures aussi voulaient sauver la planète et ils ont disparu, pas la planète. Que l’homme disparaisse de la planète ? Ce n’est, en revanche, pas si sûr, du moins pas tout de suite. Il a résisté à des conditions autrement plus difficiles au temps de l’ère glaciaire et le fait qu’il ait réussi à s’adapter aux conditions climatiques les plus extrêmes, entre le désert de Gobi et celui d'Atacama, voire entre les forêts amazoniennes les plus humides ou les toundras Yakoutes, il n’est pas encore établi qu’il soit éliminé du jour au lendemain de la surface de la terre. Ceci étant dit, tous ces politiques qui ont fait de l’écologie, le moyen d’imposer leur théologie marxiste, d’autant moins démocratique que présentée comme essentielle à la survie de la planète, risquent en réalité de créer des tensions sociales d’une violence inouïe, prélude à des catastrophes génocidaires.

Il est facile, lorsqu’on vit confortablement de ses rentes ou d'argent public de donner des leçons de comportement à ceux qui s’en sortent déjà mal. Il est aussi facile de faire culpabiliser celui qui ne possède pas de véhicule électrique, de fustiger le poids-lourd qui pollue les vallées, de se plaindre de ce que les trains de marchandise ne roulent plus, de dénoncer le scandale du glyphosate, etc…. Là encore, certains promettent, s’ils sont au pouvoir, de mener une politique écologique résolue : interdiction des moteurs à émission de particules fines, relance générale du transport ferroviaire, interdiction immédiate du glyphosate, interdiction des vols intérieurs…. Certains proposent de remettre en cause les accords internationaux de libre-échange afin de promouvoir les circuits courts, ce que l’on appelle le localisme. On consomme sur place ce que l’on cultive dans le champ d’à côté. Une telle idée nous ramènerait en plein Moyen-Age, au temps où l'immobilité sociale était de règle. Est-ce qu’on y gagnerait vraiment en qualité de vie ? Plus d’oranges ni de pamplemousses sur les marchés français ; plus de homards bretons sur les tables provençales, plus de fromages basques sur les tables alsaciennes, plus d'avocats, d'ananas, de bananes, de mangues, de gambas, ni même de cabillaud ou de saumon d'Ecosse….. Des mirabelles? on n'en a pas dans le Sud. Des abricots? On n'en pas dans le Nord. Alors des pissenlits pour tous ! On voit bien que ce n'est pas encore gagné.

Pour Donald Trump, ceux qui condamnent la paille en plastique
sont contre l'Amérique
"Honte à eux! Qu'on les enferme!"
Entre le climato-scepticisme et le climato-activisme, existe peut-être une zone intermédiaire, le climato-réalisme. Ceux qui prédisent la fin du monde dans 20 ans font beaucoup de tapage en France, bien plus qu’ailleurs. A croire que la France est un enfer pour l'écologie, qu'on pollue à nous seuls toute la planète. C'est même un phénomène étrange que cette façon de pointer du doigt notre pays, plus que tous les autres, épargnant notamment les Etats-Unis dont le Président fait à chaque jour qui passe un splendide bras d'honneur aux écologistes. Rien qu’un exemple : on se moque du fait que dans les administrations françaises, seront bientôt bannis les gobelets et les touillettes en plastique. Cela fait pouffer de rire nos amis Verts qui jugent cette initiative ridicule tant elle est insignifiante à leurs yeux. Au même moment, Donald Trump fait marquer son nom sur toutes les pailles en plastique pour bien montrer qu’il n’a que faire des imprécations écologistes. Et tout le monde se tait et baisse la tête.

Il existe pourtant un classement international que gère la très respectable Université de Yale et qui s’appelle l’Indice de Performance Environnementale (Environmental Performance Index). Etabli chaque année, celui-ci concerne tous les pays de la planète. Ceux-ci sont notés selon 22 critères dont notamment la pollution de l’air, la qualité de l’eau, la biodiversité, les ressources naturelles, la préservation des forêts, la qualité des pêcheries, les émissions de gaz à effet de serre, l’engagement écologique global du pays (campagnes de sensibilisation, développement des énergies renouvelables, mesures préventives, subventions….).



Voici le classement des principaux pays :
1 – Suisse
2 - France
…6 – Suède

…7 – Royaume Uni
..14 – Allemagne
..22 – Japon
..30 – Etats-Unis
..56 – Russie
.125 – Chine
.164 – Corée du Nord
.183 - Inde

Celui-ci se passe de commentaires. Mise au ban du reste du monde par les écologistes, la France est pourtant le 2ème pays le plus actif en matière de préservation de l’environnement et de politique écologique. Bien sûr qu’on peut toujours mieux faire mais ceux qui montrent du doigt notre pays feraient mieux d’avoir une approche plus rationnelle et scientifique du problème que de faire de la politique à œillères. Ils répondront à cela que l’écologie n'a rien à voir avec l'environnement. C'est juste pour la première une question de planification à l'échelle nationale  et pour le second l'équivalent d'une journée en famille à la campagne. Mais bien sûr ! et c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu.

mardi 23 juillet 2019

Boris Johnson, Européen malgré lui


La mine réjouie, la tignasse en bataille, le verbe fort et l'attitude déterminée, Boris Johnson devient le nouveau Premier Ministre Britannique. Il est en route pour le tant convoité 10, Downing Street. Il l’a bien cherché, il y est parvenu. Mais c’est maintenant que les « emmerdes » risquent de commencer.

Boris Johnson
L'art de remporter le Référendum le plus controversé du siècle à partir
d'une Fake News
Car, que va-t-il se passer ? Le Royaume Uni ne sortira de l’Union Européenne qu'avec un accord, c'est signé.  La Chambre des Communes vient de le rappeler : pas de sortie sans accord !! Bravache, Boris Johnson annonce qu’il respectera le calendrier du Brexit et sortira de l’UE le 31 octobre, coûte que coûte, sauf que le Royaume Uni reste un des rares pays où le Parlement conserve le dernier mot et que faute d’accord, il devra inventer autre chose. 

Malins, les Européens ont déjà tendu la perche en proposant de reporter le Brexit de plusieurs mois, mettant les partisans anglais du tout sauf Bruxelles dans la difficulté. Alors, que va faire le nouveau Premier Ministre s’il veut avoir une chance de ne pas mettre le feu aux poudres à travers le pays?  Il y a de fortes chances qu'il se retrouve pris au piège entre le Parlement de Londres qui préfère la raison à la passion et son allégeance précipitée à Donald Trump qui avait déjà fait de lui son chambellan. 
Avec le succès d'un Brexit dur, Mr Donald pourra flatter son fidèle
toutou Boris

Cela fait quelques mois que Donald Trump attire « Bojo » (le surnom donné à Boris Johnson) dans ses filets, lui faisant miroiter un accord fabuleux dont il est d'ailleurs le seul à connaître le contenu. Mais même s'il s'y voit déjà, Donald Trump n’est pas encore le nouveau Roi d’Angleterre même s’il lui plaît de jouer d'égal à égal avec la Reine. Il est, certes, le champion toutes catégories du chaud et du froid, un jour en guerre, le lendemain dans l’apaisement, un jour à signer l’accord du siècle, le lendemain à le dénoncer. Ce n'est même plus un scoop, la planète semble s'être réglée sur l'horloge twitter de Donald Trump, ne vivant plus qu'au rythme de ses humeurs intempestives.

Boris Johnson est aujourd’hui comme Hercule à la croisée des chemins. Suspendu au bord des White Cliffs of Dover (les blanches falaises de Douvres), il lui faut faire un choix existentiel : ou bien son pays reste arrimé au train de l’Europe où il largue les amarres pour les sirènes de l’Amérique. Un dilemme d’autant plus prégnant qu’il a sur son aile ouest l’Irlande, l'ancienne Hibernia, une île dont certes les Anglais se sont fait leur territoire de chasse depuis Elizabeth 1ère  mais qui, après une indépendance chèrement acquise s’ingénie à affirmer sa singularité face à son envahissante voisine. Un Brexit au forceps risquerait aussi de rallumer la mèche de la discorde en Ulster, ce dont on ne veut plus sur le continent. C'est pourquoi l'Union Européenne a pris les devants, déclarant qu'en l'absence d'accord sur la sortie du Royaume Uni, elle n’hésitera pas à débloquer des milliards d’Euros pour soutenir l’Irlande et la protéger d'inévitables effets indésirables. Car, même si les Anglais sont disposés à rallier en meute l'Amérique, les Irlandais ne l'entendent pas de cet oreille. Pour eux, ces temps là sont derrière. 

Boris Johnson n'a jamais caché son aversion pour les Ecossais.
Mais s'ils le lui rendaient bien en votant pour l'indépendance?
Autre épine dans le pied de Boris Johnson, l’Ecosse. Cette vaste province indisciplinée, la seule terre de Grande Bretagne qui ait  tenu en respect les légions romaines, unie à l’Angleterre pour des raisons purement dynastiques en 1712, ne rend jamais les armes que quand elle sent ses intérêts protégés. Or, Boris Johnson ne porte pas les Ecossais dans son cœur et ne manque pas une occasion de rappeler le peu de considération qu'il a pour ces tourbiers en kilt, qu'il juge paresseux et prompts à bénéficier des aides sociales. Il sait que ses propos risquent de lui coûter cher si le bras de fer s’engage au sujet de la sortie de l’Union Européenne sachant que les Ecossais.es ont voté en majorité contre le Brexit. N'en déplaise à Boris Johnson, en Ecosse, on na rien contre l'Amérique mais on préfère l'Europe. Et qu'ils viennent des Lowlands, de Fife, d'Angus, d'Inverness ou des Iles, tous se plaisent à rappeler qu’une sortie de l'UE sans accord serait la prémisse à un référendum sur l’indépendance de la terre des Pictes. Boris Johnson n'a, là,d'autre choix que de temporiser car selon les sondages, en cas de référendum, ce sont les indépendantistes écossais qui l’emporteraient, précipitant le démantèlement du United Kingdom. Ce serait pour lui un échec retentissant si, par son obstination à vouloir quitter par tous les moyens, l’Union Européenne, il précipitait l’effondrement du Royaume Uni.

Ursula Von der Leyen et Emmanuel Macron
L'Europe reste encore la bouée de secours pour un Royaume plus désuni
que jamais
Boris Johnson, un grand bluffeur ! Il a montré lors de ses précédentes responsabilités qu'il était capable de tout et de son contraire, il a aussi réussi le tour de force de rallier à lui une majorité d’Anglais en usant de mensonges éhontés concernant la contribution du Royaume Uni à Bruxelles. Peut-être saura-t-il tout autant convaincre ses concitoyens, si l'horizon s'obscurcit qu’un Brexit dur serait finalement hasardeux, voire même qu’un Brexit tout court serait une erreur. Ce ne serait d'ailleurs pas trop compliqué pour lui, dans la mesure ou avant de devenir un farouche partisan du Brexit, il était un partisan tout aussi farouche du no Brexit.

Au final, même si elle a tous les défauts de la terre, l’Union Européenne resterait encore la moins pire des solutions, moins pire en tout cas qu’un dépoussiérage du Commonwealth de l'ère post-coloniale et surtout moins pire que le merveilleux accord commercial avec les Etats-Unis annoncé par Donald Trump dont chacun sait qu’il ferait de nos amis Britanniques les vassaux de l'Amérique. Les Anglais devront peut-être sortir enfin de leur nostalgie de l'ère victorienne pour entrer dans le nouveau siècle et admettre que pour réussir aujourd’hui, il est nécessaire de faire jeu égal avec la bande de 3, Chine-USA-Russie. Et ce n’est que par l’Europe unie qu’elle y parviendra.
Alors, Boris ! Bruxelles ou Washington ? Réponse le 31 octobre.

lundi 22 juillet 2019

Nadine Morano, dans les pas de Donald Trump


L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy s’est souvent fait remarquer pour son parler dru et son goût pour la polémique. Se définissant comme une femme de la droite, austère, conservatrice et obstinée dans ses convictions, elle cultive, depuis longtemps, la causticité pour qualifier ceux qui s’affranchissent de la ligne du parti.

Nadine Morano
Le parfum de vengeance de la Dame en Noir
Elle vient aussi de montrer qu'elle sait s'inspirer de la méthode de son modèle Donald Trump, consistant à renforcer les clivages pour mieux en tirer bénéfice. Le Président Américain a bien compris que c'est en lui offrant des boucs-émissaires en pâture, qu’il pouvait galvaniser, pour ne pas dire fanatiser sa base électorale. Il s'est choisi pour cela quatre élues démocrates issues de la diversité, leur demandant clairement de retourner d'où elles viennent sous prétexte que leur profil ne correspond pas celui des vrais Américains, pas les Sioux ni les Apaches, mais les anciens colons blancs d’origine européenne, les pionniers qui ont fait des Etats-Unis la puissance qui éclaire le monde armés d’une Bible et d’un fusil.

Pour Nadine Morano, la droite française peut revenir au pouvoir à la condition qu'elle prenne exemple sur la manière dont Donald Trump mène ses campagnes, se servant notamment du réseau Twitter pour dégainer ses accusations et ses commentaires fielleux, ce qu'en Anglais on qualifie de "borderline", tenant d'une doctrine évoluant souvent à la frontière du racisme, tout en s’en défendant. Procureur par réseaux numériques interposés, Trump fait et défait les carrières des uns et des autres, condamne ou élève au pinacle, selon son gré ou son humeur. En s’en prenant violemment à des élues démocrates de couleur, exigeant ni plus ni moins d'elles qu'elles fassent leurs valises du simple fait qu'elles sont en désaccord avec sa politique, il marque le tempo d'une nouvelle ère où vont prévaloir les critères raciaux, pour ne pas dire racistes. C'est tout ce qu'il désire sachant que la radicalisation des comportements peut le servir mieux qu'une attitude de consensus, jugée trop molle pour ne pas dire faible. Et c’est avec le slogan « Send Them Back » (Renvoyez-le) repris en choeur par des supporters déchaînés qu’il a terminé son dernier meeting à Grenville (NC).

Restée dans l’ombre depuis la débâcle des Républicains de François-Xavier Bellamy aux Européennes et surtout la gifle que lui a infligée Viktor Orban, en s’alliant avec Emmanuel Macron pour faire élire Ursula Von de Leyen à la présidence de la Commission Européenne alors qu’elle l'avait vigoureusement soutenu lorsqu’il avait été exclus du PPE, Nadine Morano reparaît d’un coup à la lumière.

Sibeth N'Diaye
Bleu, blanc, rouge, une indignité selon Nadine Morano
Elle a choisi sa cible, Sibeth N’Diaye, la porte-parole du gouvernement. Et fidèle à sa marque de fabrique, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère. « Une Sénégalaise bien née, Française depuis peu, une femme vêtue en tenue de cirque, indigne de la fonction gouvernementale ». Nadine Morano l’accuse aussi d’avoir de grosses lacunes en matière de culture française. De quelle culture française parle-t-elle, d'ailleurs ? Le sujet est trop vaste pour le résumer à une petite phrase. 

Pour rappel, le grand-père de Sibeth N’Diaye faisait partie des fameux tirailleurs sénégalais, ces troupes auxiliaires de l’armée française qui ont acquis leurs titres de gloire lors des conflits auxquels la France a participé. Elle a fait ses études en France et possède suffisamment de diplômes supérieurs pour ne pas être confondue avec une épicière du marché de Kermel, malgré tout le respect que méritent les épicières de Dakar. 

Nadine Morano ne devrait pas oublier qu’elle a, elle-même, fait partie d’un gouvernement dans lequel figurait une certaine Rama Yade, une Sénégalaise native de la banlieue de Dakar naturalisée française à sa majorité. De toute façon, le Sénégal, pays francophone, patrie de Léopold Sédar Senghor, qui abrite toujours des forces militaires françaises ne justifie pas l’image teintée de mépris qu’en renvoie Nadine Morano. 

Dans les années 60, les robes à fleur se portaient
très bien sans faire polémique
Le fait d’insister sur les origines africaines de Sibeth N’Diaye est, bien sûr, le bon prétexte pour s'en prendre à ses tenues vestimentaires. On sait que les Sénégalaises ont un goût pour l'extravagance et les couleurs chatoyantes, mais, comme l'affirme Mme Morano, il n'a pas de place pour les les robes à fleur quand on est gouvernement. Y aurait-il désormais un "dress code" particulier pour les femmes politiques? Et pourquoi pas un uniforme ? Là encore, la députée LR se conforme aux invectives de son maître à penser Donald Trump vis à vis des 4 élues démocrates dont il veut faire ses souffre-douleurs. Elles sont effectivement issues de l’immigration et n’ont pas le look de la cow-girl des Appalaches, figure iconique de l’América Great Again

Sibeth N’Diyae n’a assurément pas l'apparence de la Bigouden ni de l’Arlésienne, mais en est-elle blâmable pour autant ? On sent bien dans le tweet de Nadine Morano qu'il y a pour elle incompatibilité entre la couleur de la peau et la dignité de la fonction. Quand on est noir, on ne peut être porte parole du gouvernement d'un pays dont les racines sont blanches et chrétiennes. C’est même un contresens pour certains, voire une trahison pour ceux qui défendent l’idée d’une France unicolore. Dussé-je rappeler à ces gens-là qui vivent très mal de voir une « black » parler au nom du Président de la République sur le perron de l’Elysée qu’il fut un temps où ceux qui parlaient au nom de la France étaient aussi des blancs de bonne famille, ils s’appelaient Pétain, Laval, Doriot, Darnand et toute la clique des collabos qui se prosternaient devant les nazis. En matière d'uniforme, ces gens-là en savaient quelque chose.

Je dirais au contraire que Sibeth N’Diaye a du cran et que si elle affiche des tenues chamarrées, c’est pour montrer qu’elle défend aussi des valeurs plus universelles. Sans trop m'avancer, je pense que la personnalité de Sibeth N'Diaye joue en faveur de la France dans le cadre de ses relations avec le continent africain et qu'elle peut même revêtir la forme d'une reconnaissance auprès de populations souffrant souvent d'une forme d'ostracisme.
Il y a bien sûr une certaine malignité dans le choix de ses vêtements, voire même une part d'outrance, mais n’est-ce pas là le signe d’un tempérament obligé, pour se faire respecter, de ferrailler contre des adversaires qui ont du mal à voir une femme noire loin de ses fourneaux, et ils sont toujours nombreux. Personnellement, je trouve son style audacieux et plutôt redoutable dans le genre, car c’est par ce biais qu’elle piège ses détracteurs en profitant de ce qu'ils se concentrent sur la critique de la forme pour faire passer son message sur le fond. Pas folle la guêpe!
Sa coiffure exagérément Afro est, dans la même veine, un pied-de-nez au conformisme guindé dans lequel sont cloisonnées les femmes politiques, forçant le trait pour bien rappeler qu’en politique, celles-ci sont d'abord jugées à la tribune sur leur apparence tandis que leurs collègues masculins le sont sur ce qu’ils disent.

Et puis, comment ne pas nous arrêter un moment sur le coup magistral du kébab. Nadine Morano est tombée dans le panneau, pensant avoir les Français derrière elle. C'est-ce qu'elle dit mais on a bien compris depuis des mois que la France est partagée entre le tiers qui vote Macron et les 2/3 tiers restant qui sont contre. Cela ne veut pas dire que c'est parce qu'ils sont contre Macron qu'ils votent Morano. C'est comme avec la culture, de quels Français parle-t-elle? Des Gilets Jaunes, de toute évidence, du côté sombre de la France. La culture culinaire de Sibeth N’Diyae est moins celle du Thieboudienne ou du poulet Yassa de son pays natal que celle des Resto U du temps où elle était étudiante: saucisse-purée, rôti de porc coquillettes, poisson pané-riz, etc…. Le kébab, que l’on mangeait il y a vingt ans dans un papier blanc façon boucher, en déambulant entre la Fontaine St Michel et l'Odéon a été pendant longtemps un incontournable du Quartier Latin et de ses rues où l’on pouvait savourer à toute heure crêpes, croque-monsieur et gaufres.

En dehors de Robert Ménard, vexé que Benoit Hamon soit venu à Béziers sans
même daigner le voir, le kébab n'a pas fait de polémique.
C'est peut-être la comparaison avec le homard qui aujourd'hui ne passe plus.
Tout cela ne vaudra jamais un oeuf-mayo maison et sa ciboulette du jardin
Le kébab, selon son inventeur turc, c’est une colonne de viandes épicées, plus appétissante grâce aux parfums qu'elle renvoie de la cuisine orientale que par son affreux aspect bidochard. Elle tourne lentement sur une une broche verticale et c'est avec le coup de main ajusté et à l'aide d'un couteau suraiguisé que le préparateur découpe des lamelles de viande qu’il recueille une à une dans un  pain tranché en deux ; il y ajoute de l’oignon cru et une sauce relevée à base de yaourt grec, de ciboulette et d’échalotes. Pour les étudiants, et notamment ceux qui fréquentaient assidûment les associations de gauche, c’était exotique et pas cher, même s’il restait en bouche comme un puissant goût d’oignon. Certains en ont conservé un souvenir attendri comme Benoît Hamon qui s’est fait prendre en photo à Béziers dégustant, selon lui, le meilleur kébab qui soit. Sibeth N’Diyae aurait pu aussi bien parler de jambon-beurre ou de rillettes-cornichon mais là encore, tous les racistes qui guettent devant leur écran la moindre déclaration prêtant à caution pour envoyer leurs messages haineux et vindicatifs y auraient vu mille raisons de l’attaquer sur le scandale qu’une « black » ait son mot à dire sur de la bouffe bien franchouillarde. Le kébab, c'était tout juste finement joué.

En conclusion, nous voilà entrés, nous aussi, dans cette guerre des tweets inaugurée par Donald Trump où l’on ne s’embarrasse plus de formules alambiquées pour taper sur son vis-à-vis. La politique est devenue une arène où l’on sème les anathèmes et l’on crache à la figure de l’adversaire, le tout devant un public de millions de pseudos, rivés à leur smartphone, soutenant à coups de « like » ou de smileys, leurs champions respectifs. C’est comme ça que l’on gouverne le monde de nos jours. Nadine Morano a, en tout cas, compris que l’avenir se joue dans le politiquement incorrect. Thanks Mr Trump !

samedi 20 juillet 2019

Faire d'Adama un faux martyr ne peut occulter le vrai massacre des innocents


On pourra toujours refaire le film du drame qui a conduit à la mort d’Adama Traoré le 19 juillet 2016 au commissariat de Persan-Beaumont (95) et accuser les flics d’être des criminels pour l’avoir délibérément assassiné. 3 ans après les faits, malgré les rapports contradictoires et les expertises médico-légales, on est en toujours au même point, on ne sait pas de quoi il est vraiment mort, pas de sang, pas de blessures, pas d'hématomes.... Il souffrait de faiblesses cardiaques et de problèmes respiratoires, y aurait-il là une relation de cause à effet ? Le débat n'est toujours pas clos.
Mais laissons un moment les passions politiques que cette mort a déchaîné et posons-nous les vraies questions. Il est tellement facile de ne retenir que le drame survenu en masquant, opportunément, les origines de cette regrettable affaire. Adama Traoré, agé de 24 ans et tout juste sorti de prison, était craint dans le quartier où il était connu pour trafic de stupéfiants. Cela ne fait pas de lui un coupable mais ne l'innocente pas non plus. En compagnie de son grand frère Bagui mais aussi de ses petits frères, il s'était fait de l’extorsion de fonds une spécialité, n’hésitant pas à user de la violence pour faire fonctionner la boutique. Les Traoré n'avaient pas la réputation d'être des enfants de chœur, c’est le moins que l’on puisse dire, c'était même les caïds des cités. Et c’est à l’occasion d’une investigation menée par la police pour tenter de démanteler leur réseau qu'ils se sont retrouvés pris au piège (nassés comme auraient dit les Gilets Jaunes).

Avec du cannabis et une grosse liasse de liquide dans les poches, Adama, sent que son compte est bon. Décidé à ne pas retourner derrière les barreaux, il se lance alors dans une course poursuite contre les "condés". Il leur échappe une fois, deux fois, trois fois, mais se retrouve, à la fin,  menottes aux poignets. Une fois neutralisé, les policiers emploient les grands moyens pour éviter qu’il ne se fasse une fois encore la tangente. Et c’est là que se produit ce qu’on ne pouvait imaginer. Lui, un gars tout en muscle, un qu'il faut se mettre à plusieurs pour qu'il arrête d'envoyer les coups, le voilà qui fait un malaise et meurt dans la foulée. Mais on ne meurt pas comme ça, simplement du fait d’avoir été ceinturé de près. On ne meurt pas à chaque fois que la mêlée s'effondre lors d'un match de rugby, et Dieu sait si ça frotte. Mais de ce regrettable incident est né un mouvement de contestation qui n’en finit plus de dénoncer la criminalité policière et d'incriminer le gouvernement. C’est devenu un sport national, tout fait divers qui connaît une fin malheureuse est imputable au gouvernement. L'étrange disparition de Steve à Nantes lors de la Fête de la Musique en est le dernier exemple. Nous voilà, au passage, face à un de ces nombreux effets pervers du jacobinisme à la Française qui, à force de mettre l’Etat au centre de tout le rend en conséquence responsable de tout ce qui peut arriver de mal, partout dans le pays. C’est sous François Hollande qu’est mort Adama Traoré mais, par chance pour lui, le fait qu'il ait depuis déguerpi de l’Elysée le dédouane en somme de toute responsabilité. C’est donc à son successeur Emmanuel Macron, d’être mis en accusation, même s’il n’a eu à l’époque rien à voir dans ce décès accidentel. 

La mort d’Adama Traoré est aujourd'hui devenue une affaire purement politique, une récupération ou une instrumentalisation, reconnaissons-le un mouvement de dénonciation de la société française bourgeoise, capitaliste, fascisante et raciste, orchestrée par des mouvances d’extrême-gauche qui  trouvent du grain à moudre dans ce genre de fait divers à la marge, mélangeant violences policières et racisme. 
Courage, citoyens, un peu d’honnêteté, pour une fois. Cessez de vous voiler la face. Tout cela n’est qu’un pitoyble mise-en-scène cherchant à faire passer le loup pour un agneau. Adama Traoré était un voyou, il savait qu’il jouait sa vie à chaque rond-point contre des gangs concurrents. Risquant d’être de nouveau arrêté pour être renvoyé à la prison d'Osny, où il avait d'ailleurs fait l'objet d'une plainte pour le viol d'un jeune détenu, il a voulu échapper aux forces de l’ordre et s’est fait prendre. Il en est mort, certes et l’on ne peut que le déplorer mais quand on passe sa vie à jouer avec le feu, on doit s’attendre à un retour de flamme.

Alors, ce soir, j’ai envie de rappeler à tous ceux qui manifestent à la mémoire d’Adama Traoré qu’il y a aussi, de par le monde des victimes innocentes, des vraies, tombées sous les coups de la barbarie de certains états, torturées jusqu'à l'impensable, pas seulement étouffées lors d'une lutte au corps à corps, non ! juste des innocents, ni délinquants ni voyous, simplement des gens comme vous et moi, garçons ou filles qui un jour, suite à une effronterie ou en raison de leur insouciance d'adolescents, sont devenus la cible de dirigeants paranoïaques, sans imaginer qu’une simple histoire de Toto leur coûterait la vie.

Hamza, sache que tu es immortel
dans nos cœurs
Je voudrais donc ce soir rappeler la mémoire d’Hamza, dont la mort atroce m’obsède encore huit après tant elle illustre ce qu’un dictateur abject et corrompu jusqu'au delà de la moelle est capable de faire aux enfants de son propre peuple. Peut-être l'avez-vous oublié mais je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais alors publié ma révolte et ma consternation sur les réseaux sociaux mais le flot d’insultes dont j'avais été l'objet par les taupes syriennes m’avait contraint à fermer mon compte. Or, quand je vois que l’affaire Adama Traoré n’en finit plus de ressortir alors qu’on n’a et qu’on n'aura jamais aucune preuve d’une violence policière délibérée le concernant, je ne peux m’empêcher de penser plus fort que tout à Hamza, ce jeune garçon de 14 ans tué dans les conditions les plus abominables qui soient par Bachar-el-Assad et ses bourreaux. 

Qui était Hamza ? Un petit minot de 14 ans originaire de la ville de Deera. Son crime: un jour, il se fait prendre à fredonner un refrain humoristique, moquant Bachar, du genre "c'est la faute à Voltaire". Un des "jaunes" qui d'un côté appelle à la manif tout en oeuvrant en sourdine pour le dictateur l’entend marmoner; l'occasion est trop de belle pour lui de passer pour un héros à Damas, il fait alors traîner le gamin en prison par la police du régime, où il est torturé d’une manière que même les pires nazis n’auraient osé faire. Il est impossible sans vomir de haine de décrire les sévices qu’il a subi. J’en ai encore une telle nausée qu’à la même époque, mon dernier fils avait rigoureusement le même âge et qu’il lui ressemblait. Le corps de l’enfant a été jeté devant le domicile de sa famille comme un avertissement au cas où elle serait tentée de porter plainte.

Hamza, peut-être qu'un jour ton martyre aura permis de
débarrasser ton merveilleux pays de tous ces salopards qui en ont fait un
camp d'extermination  
Alors, en voyant toutes ces manifs en faveur d’Adama Traoré qui réclament justice contre la politique ultra-raciste et ultra-violente de la France de Macron et en même temps ces hommes politiques français souvent inféodés au Rassemblement National qui font la queue chez Bachar-el-Assad pour vanter sa défense des droits de l’homme et sa lutte contre les Islamistes, je ne ressens que du dégoût et de l’écœurement.
Petit Hamza, tu ne seras pas mort pour rien. Un jour en France, tu auras ta rue à la condition que le clan Le Pen et les Islamo-Insoumis ne l’emportent pas. Ils ne l’emporteront pas tout simplement parce que le bien a toujours raison du mal.

mardi 16 juillet 2019

François de Rugy écaillé par "Médiapart"


On sait que, lorsqu’elle est à la peine, la presse politique souffre d’un besoin pressant de se trouver une tête de turc, histoire de maintenir le rapport de forces en sa faveur. Médiapart est dans le genre un véritable modèle, sélectionnant habilement ses cibles afin d’être sûr de faire mouche. Le seul problème est qu’on n’est là, moins dans le souci de brocarder les manquements à l'éthique que dans celui de se faire de la publicité. 

Edwy Plenel, fondateur de Mediapart
Gare à celui qui se prend dans ses
griffes
Cela ressemble à cette époque bénite de notre enfance, quand à la fête foraine, il y avait un stand de tir où l'on pouvait se prendre pour Davy Crockett, armé d'un fusil à fléchettes en caoutchouc. Des silhouettes de personnages et d’animaux défilaient lentement laissant à chacun le choix de celle qu'il allait renverser. Le principe du jeu n'a pas changé, aujourd'hui ce sont les hommes politiques (pas trop les femmes) qui défilent en boucle. Et c’est la tête d’Antoine de Rugy qui vient de passer devant viseur d’Edwy Plenel
Pan ! En plein dans le ministre. La moustache plus stalinienne que jamais, Il ne lui en fallait pas plus pour savourer sa nouvelle victime du combat qu’il livre contre ces élus de l’élite qu’il abhorre. Médiapart, c’est un peu Le Canard Enchainé avec l’humour en moins et le trotskisme en plus. C’est aussi, pour survivre dans cet univers impitoyable qu'est l'information, la nécessité de maintenir son fonds de roulement en fournissant toujours plus de grain à moudre à ses abonnés, au point de tomber dans la barbouzerie en allant faire à la lampe de poche les poubelles de la République. La fin justifie les moyens, selon une formule attribuée à Machiavel et dont Robespierre s’était fait une doctrine. C’est aussi un maître-mot pour Edwy Plenel. Nul n’est, selon lui, à l’abri de la présomption de culpabilité ni de l’accusation publique, et peu importe que des têtes innocentes tombent, l’important est de savoir que le péché originel de la démocratie est d’accorder trop de place au bénéfice du doute. 
Pour Médiapart, les élus politiques sont par essence corruptibles et corrompus, car c'est par tricherie et tromperie qu’ils accèdent aux responsabilités. Dans cette logique redondante du "tous pourris", on ne serait élu qu’en trichant plus que les autres. Cette radicalité jette toutefois une ombre sur la sincérité de ce site d’investigation dont on apprécie plutôt la qualité des enquêtes sur des sujets sensibles à l’international autant qu’en France. 

Financement libyen de la campagne de Sarkozy
Nuire à l'adversaire à partir d'un "fake" est malheureusement un sport auquel souscrit
aussi Médiapart
Rappelons-nous simplement la révélation, entre les deux tours de l’élection présidentielle 2012, de ce document échappé comme par miracle des archives de l'ancien gouvernement libyen mentionnant une contribution de 50 millions d’Euros en soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy. C’était de toute évidence un montage grossier en forme de lettre anonyme mais Médiapart s’est jeté dessus comme la pauvreté sur le monde. Difficile de savoir si c’est suite à l’article de Médiapart que Sarkozy a été battu mais il a été battu. 7 ans après, on en est toujours au même point sur cette affaire de millions libyens même s’il ne fait plus aucun doute qu’il s’agissait d’une simple vengeance. Ils étaient nombreux alors en Libye dans l’entourage de Mouammar Kadhafi à vouloir la peau de "Sarko", ce blanc-bec qui s’était permis d'inviter le dictateur en grandes pompes à Paris à un moment où il voulait s’imposer comme le président des états de la Méditerranée avant de lui envoyer ses commandos pour l’éliminer dans les circonstances qu’on connaît. Dans le clan Kadhafi, comme dans d’autres d’ailleurs, la figure du traître est tout ce qu’il y a de plus méprisable, elle doit être éliminée physiquement ou par défaut en effigie. Devenu persona non grata, Nicolas Sarkozy a été de la sorte explulsé de l’Elysée, cédant la place à un François Hollande, étonné lui-même d’y être arrivé, presque sans combattre.
Médiapart dénonce, Médiapart jette aux fauves mais inversement, Médiapart ne supporte pas de n’avoir pas toujours raison. Et lorsque c’est le cas, la vengeance finit par frapper par surprise, froide et impitoyable. Vexé sans son immense amour propre, Edwy Plenel attendait son heure depuis les révélations sur son ami Tariq Ramadan. Ce conférencier apologiste d'une application littérale de la charia, réputé pour son intransigeance en matière de moralité, s’était fait épingler et jeter en prison, accusé de n'être en réalité qu'un prédateur sexuel, un tartuffe instrumentalisant le Coran pour mieux assouvir ses pulsions. Suite à cette affaire, la parole de Médiapart en avait d’autant plus accusé le coup qu’Edwy Plenel s’était personnellement mouillé dans une relation ambigüe avec ce représentant de l’islamisme le plus rigoriste. C’était au temps où Médiapart voyait en M. Ramadan un modèle de déontologie, un nouveau Spinoza capable de formater la société idéale du XXIème siècle. Le site a dû se résoudre à faire profil bas une fois que son icône estampillée « Frère Musulman » aie mis au jour le visage hideux de la duplicité. On reconnaîtra toutefois à Médiapart sa fidélité sans faille à des amis dans la tourmente car il aura fallu bien des témoignages accablants contre M. Ramadan pour que son directeur de la publication admette avoir été trompé sur la marchandise. 

Depuis ce faux-pas, on savait que Monsieur Plenel n’en resterait pas là. Il lui fallait trouver un coupable susceptible de payer pour l’affront subi. Ils ont eu la peau de son ami Tariq, ils ne l’emporteront pas au paradis. Sauf que les choses ne se passent jamais comme on l’imagine.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, c’est récemment Bernard Tapie qui s’est vu relaxer par la Justice malgré un acharnement tous azimuts de la part de Médiapart. Lui qui aurait du finir au pilori, lui qui a floué les banques (ce pour quoi il mériterait une médaille tant c’est d’ordinaire mission impossible), lui qui a arrosé les juges lors d’une procédure d’arbitrage arrangée de toutes pièces, lui qui aurait dû finir clochard et qui renaît tel le phénix, lui qu’il fallait une bonne fois pour toute couper en morceaux et disperser comme autrefois aux quatre coins du pays, le voilà exonéré de toutes charges retenues contre lui. Innocenté ! Ah! non, pas ça! pour la machine à laver Médiapart, le déshonneur est si grand que l’on crie de rage « Vite, une tête, il faut couper une tête ».

François de Rugy et son épouse
Etre élu de la République est une responsabilité et non un privilège de
droit monarchique.
C’est tombé sur François de Rugy. De tous les ministres, députés, hommes ou femmes politiques placés sous observation par les cellules d’investigation de Médiapart, il avait tous les airs de la proie idéale, isolée, sans appareil politique prêt à monter au créneau, agneau plus que loup, en moins d'une semaine, il passerait à la trappe. Qu'on se le dise, on est à mille lieux des millions de Raymond Barre et Jérome Cahuzac, ni même des emplois fictifs de la France Insoumise ou du Rassemblement National, encore moins des villas de Patrick Balkany, aucun euro d’argent public détourné, aucun enrichissement personnel, même pas un jet privé ou des costards de luxe, juste une carte bleue qui a un peu trop fumé. 

En fait rien, une banale histoire de "Petite Bouffe" entre gens de bonne famille comme on en connaît depuis toujours dans les arrondissements bourgeois de la capitale. Sauf que dans un pays qui a imposé à tous le menu au pâté de foie Lidl (made in Bulgarie) et le Star kebab (+ frites, oignons et sauce blanche à la mode on ne sait pas d'où ça vient mais c'est fichtrement bon), le contenu de l'assiette ne manquerait pas faire des envieux. Pire, il y avait du Bordeaux, un vin normalement réservé aux oligarques russes et aux dignitaires chinois. On aurait pu choisir un Bourgueil ou un Juliénas, mais un Bordeaux, mon dieu! quel erreur de casting ! Concernant les menus prétendument fastueux, ce n'était tout de même pas la Rome Antique ni la table du Grand Condé, des personnalités invitées ont parlé d'un buffet avec petits-fours salés, canapés « cochonou » beurre d’Isigny cornichons "Marc", bof et triple bof ! ah ! oui, en cherchant bien, ils se sont souvenus qu'il y avait des homards. D’un si beau rouge vif que c’était à croire qu’ils étaient faux. Des homards bretons ?  Pas possible, on ne produit plus rien en France hormis des fonctionnaires, des chômeurs et des Gilets Jaunes. Ces homards devaient être canadiens, encore un des effets secondaires de cet accord du CETA qui condamne à mort l’agriculture française. Tout cet étalage pour quoi, en somme? 

Le homard de François de Rugy.
Comme à Versailles, le prince invite, le peuple trinque
Mauvaise pioche 
Après tout, on peut inviter qui l'on veut chez soi, surtout quand c'est pour la bonne cause. Reste à savoir à qui revient le privilège de payer l'addition. Maintenant, affirmer comme le fait Médiapart qu'à l'Hôtel de Lassay, on se tape grassement la cloche aux frais de la princesse reste encore à prouver. Il est bien sûr tentant de se prendre pour un monarque quand on loge sous les ors de la République mais on n'est plus au temps du Président Lebrun ni même de Valéry Giscard d'Estaing, aujourd'hui, les triplés Facebook, Instagram et Twitter ont l'oeil sur tout. Le couperet vient donc de tomber, la brochette de homard s'est coincée en travers la gorge. François de Rugy passe, certes, pour une personne éminemment sympathique mais il aurait confondu élu et parvenu. Sachant que Médiapart est un spécialiste du teasing, une façon de maintenir en haleine le lecteur en distillant jour après jour une nouvelle révélation plus croustillante que la précédente, les homards n'ont servi qu'à mettre le chaland en appétît, dans l'attente de la piqûre mortelle, celle qui met KO. A ce jeu, le renard Mediapart a fini par se faire de Rugy l'oiseau naïf, tombé, non pas pour la France, mais pour avoir cru un peu vite que c'était arrivé. Et s'il s'est livré à de petits tripatouillages selon lui de peu d'importance, François de Rugy vient d'apprendre à ses dépens que l'on n'est plus aujourd'hui dans la République des copains et des coquins. Les copains ont vite fait de détourner le regard quand les coquins se sont pris les pieds dans le pot de confiture bio. 

    

mercredi 10 juillet 2019

Anne Hidalgo, un second mandat assuré, merci qui ?

Il partait gagnant
Il avait pour lui le look, les style, l'expertise
et derrière lui les Parisiens.

On y a cru. Oui, la chose était possible:  enfin un maire original et transgressif capable de transformer l’image catastrophique de la capitale auprès de ceux qui y vivent autant que de ceux qui la fréquentent. La candidature à la Mairie de Paris du mathématicien vedette Cédric Villani soulevait déjà l’enthousiasme, autorisant tous les espoirs. 
Rendu certes célèbre par sa cravate La Vallière mais aussi par son discours pragmatique et raisonné, le député de l’Essonne pouvait même déjà y croire tant les sondages lui donnaient les meilleures chances de devenir la coqueluche des Parisiens. 
On pouvait presque déjà rêver, avec Cédric Villani à sa tête, de la formidable image de modernité que la capitale ne manquerait de donner à tous ceux qui, en France et ailleurs s'étaient sentis trahis par la politique de tri sélectif social menée, depuis cinq ans, par Anne Hidalgo

Sauf que tout cela n’aura jamais lieu. Le mathématicien génial est éliminé au profit d’arrangements entre amis qui nous ramènent vers les fâcheux travers de l’Ancien Monde. C’est au final Benjamin Griveaux, le recalé de tous les postes qui lui ont été confiés depuis deux ans qui sera censé être tête de liste face à la Maire actuelle.

La clope au bec et le diesel qui tourne dans la cour du
Ministère
Incorrigible, Benjamin Griveaux a l'art de le petite phrase
assassine. Ce n'est pas la meilleure façon de faire consensus 
Benjamin Griveaux est certes un des pionniers d’En Marche mais il n’a malheureusement pas toujours été au niveau, se signalant moins par ses résultats que par des petites phrases prétendument spirituelles comme celle relative aux ruraux « qui fument des clopes et roulent au diesel ». Loin d’avoir l’effet escompté, les remarques déplacées de Monsieur Griveaux n’ont guère servi sa popularité, si tant est qu’il en ait jamais eu une.

Indifférente aux sondages et au choix de ses propres troupes, la commission d’investiture de La REM vient de trancher. C’est Benjamin Griveaux, qu'elle a retenu. Elle sait que ce n'est plus du tout gagné face à Anne Hidalgo mais les principes l'ont emporté. On se croirait revenu 200 ans en arrière, au temps où les principes prévalaient, au nom du titre et de la naissance.

Ce soir, il y en a une qui se marre, qui se fend la poire, qui se dit que ça y est, c’est gagné pour un second mandat. Anne Hidalgo peut sabler le champagne et porter un toast en l’honneur du Président. Au même moment, dans les entrailles de la capitale, des millions de rats crient déjà victoire. Paris, pari perdu. Quel gâchis!  

Ouf! pour Anne Hidalgo, c'est grâce à La REM
l'assurance de 5 ans de plus à l'Hôtel-de-Ville.

       

lundi 8 juillet 2019

Ursula Von Der Leyen, une "Macronienne" à la tête de l'Europe

Ursula Von de Leyen à la tête de l'Europe
"Et maintenant, En Marche!"

Les Républicains (les nôtres, pas ceux qui soutiennent Donald Trump) ont eu tôt fait de condamner sans appel Emmanuel Macron après qu’il soit parvenu par un improbable tour de passe-passe à mettre hors jeu la candidature de Manfred Weber à la Présidence de la Commission Européenne. 

Selon les vieilles conventions, il revenait, en effet, au parti arrivé en tête à l’élection du Parlement Européen de désigner, dans ses rangs, celui qui serait le futur président de la Commision, le fameux Spitzenkandidat.  Cette candidature n’étant pas du goût du président français, Monsieur Weber a été tout bonnement écarté, ce qu’il a d’ailleurs fort peu apprécié. Après avoir refusé le choix de Monsieur Timmermans, le leader du Parti social-démocrate hollandais, les chefs d’Etats Européens ont, en revanche et contre toute attente, approuvé la nomination de Mme Ursula Von der Leyen à la tête de la Commission. A l’origine de cette proposition, Emmanuel Macron, encore lui. Mais où est-il allé chercher cette candidate et surtout comment a-t-il fait pour recueillir l’approbation des chefs d’Etat européens ?

Notons primo que, comme le dit le vieil adage selon lequel nul n’est prophète en son pays, le Président français est rejeté par une majorité de ses concitoyens sans pour autant subir en Europe la même détestation. Secundo, là où l’on voyait s’effriter l’entente franco-allemande en raison de différences d’appréciation entre Angela Merkel et Emmanuel Macron sur les dossiers qui fâchent, la nomination d’Ursula von der Leyen est un coup de maître, pour ne pas dire un coup de génie. Elle est, à la fois, une proche s’il en est d’Angela Merkel qui l’a nommée sans discontinuer dans tous ses gouvernements depuis qu’elle est chancelière, et une partisane farouche de l’Europe intégrée autant qu'une anti-souverainiste affirmée. 

L'armée allemande
Un machin dont même l'OTAN se tord de rire
Un piège pour Ursula? Non, c'est juste Koh-Lanta 
Critiquée dans son propre camp, la CDU, lorsqu’elle a réussi à imposer dans son pays un salaire minimal, un quota de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises et un congé parental pour les hommes là où la culture impose toujours aux femmes de rester à la maison pour élever les enfants, elle l’est aussi depuis qu’elle a été nommée Ministre de la Défense pour redresser une institution vétuste et routinière habituée à vivre dans l’indigence. Avec un matériel à l’obsolescence dépassée et des cadres noyautés par les mouvances d’extrême droite, la tâche était déjà, pour elle, colossale mais on a eu vite fait, parmi les caciques de son propre parti de critiquer son absence de résultats alors qu’il n’y avait auparavant jamais eu aucune voix pour se plaindre de quoique ce soit tant que le ministre était un homme. Or, force est de constater que les positions sans ambiguïté d’Ursula Von der Leyen en faveur des « Etats-Unis d’Europe » et d’une véritable armée européenne prennent un sens nouveau depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain s’est joué depuis deux ans de ses alliés de l’OTAN, ne voyant en eux qu'un carnet de chèques au ventre mou . Il sait mieux que quiconque bander ses muscles pour impressionner l’adversaire mais la vanité de ce jeu de rôles à ses limites. Donald Trump est si aveuglé par le rayonnement solaire de son Americano-centrisme que c’est lui qui risque à la fin de faire gagner ses adversaires. Alors qu’il aura dépensé une large part de son énergie au démantèlement de l’Union Européenne, il ne sera pour le moment parvenu qu'à convaincre la Pologne frileuse de la nécessité de s’abriter sous son aile protectrice. Pour les autres membres de l’Union Européenne, l’histoire est peut-être en train de connaître un réel tournant. Rappelons pour mémoire que le Brexit date d'avant lui, même s'il tente depuis d'en recueillir les fruits.

La nomination d’Ursula Von der Leyen (Röschen (Petite Rose) pour les intimes) est la chance à saisir. Elle ne vient pas de nulle part. Des pedigrees comme le sien, on en redemande. Née en Belgique d’un père député de Basse-Saxe et membre en son temps de la Commission Européenne, elle est bilingue allemand-français depuis toute petite. Elle a poursuivi ses études à la London School of Economics puis à l’Université de Stanford en Californie où elle a acquis, non seulement une parfaite maîtrise de l’Anglais mais aussi une expertise redoutable en matière économique et géopolitique. Et surtout, n’en déplaise à tous ceux qui, du Rassemblement National à la France Insoumise savent si bien critiquer l'amateurisme du pouvoir en place, Mme Ursula Van der Leyen est reconnue au-delà de ses frontières pour son soutien à Emmanuel Macron et à son projet politique pour l’Europe. 

Les Français ne vont pas aimer.
Sauf que l'Europe, ça se joue à 28 
Vous vous souvenez, la tribune parue il y a trois mois dans tous les journaux européens. On s’était alors empressé de railler le président français : une voix qui ne porte pas, un homme isolé, une vision de l’Europe déconnectée des réalités, un combat perdu d’avance face à la montée des populismes. Eh oui ! mais cela, c’était avant les élections européennes. Car que reste-t-il aujourd’hui des souverainistes ?  Que reste-t-il du meeting de Milan au cours duquel Matteo Salvini et Marine Le Pen fêtaient déjà la victoire des nationalismes à travers l’Europe ? Rien, plus rien. Ils ont tous disparu. Pour preuve, où est passé Nicolas Dupont-Aignan, celui qui, à la manière de Donald Trump, réfutait les sondeurs sous prétexte qu’ils ne voyaient pas qu’il était le meilleur ? Disparu corps et âme sans laisser aucune trace.

Par bonheur, en revanche, l’Europe, elle, avance contre vents et marées et se passe bien de tous ses clowns tristes, tous moins obsédés par l’avenir de leur continent que par celui de leur petite industrie.

Pour conclure : contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer:

-        les Etats-Unis d’Europe ont un nouvel avenir devant eux.

-        les Anglais vont d’autant plus regretter de quitter l’UE que les Ecossais ont déjà pour ambition d'organiser un Référendum et dire non au Brexit. Ils risquent même de le gagner si Boris Johnson est nommé Premier Ministre.

-        Viktor Orban s‘est rallié à Emmanuel Macron parce qu’il a compris où était l’intérêt de son pays.

-       Matteo Salvini paye le revers de la droite populiste aux Européennes en voyant même le Pape célébrer une messe en l’honneur des migrants.

-        Donald Trump a compris que les Européens n’étaient pas ce continent de séniles sous perfusion qu’il imaginait et compte à présent sur eux pour se sortir du bourbier iranien dans lequel il s’est enfoncé.
-       
  -      La Russie est obligée de recoller les morceaux avec l’Europe et il est fort probable que la France soit impliquée dans un prochain accord de paix avec l’Ukraine, ce qui aurait pour conséquence de lever des sanctions économiques qui pour le moment sont plutôt favorables aux Etats-Unis. La Russie est bien en Europe, qu’on se le rappelle.
-       
 
En Turquie, le pouvoir de Recip Tayep Erdogan a pris un coup sur la tête depuis sa défaite retentissante aux élections municipales d’Istanbul. Il y a désormais fort à espérer que ses jours soient comptés si l’Europe relance des pourparlers d’intégration au sein de l’Union Européenne avec l’opposition. Ce serait pour l’Europe l'occasion de mettre Echec et Mat les pions qui travaillent au service de la Route de la Soie, même si nos amis grecs et italiens se sont quelque peu empressés de tout vendre aux Pékinois.
-      
  -       L’Afrique, le cœur névralgique. Partant du constat que les Chinois s’accaparent à prix sacrifiés des centaines des milliers d’hectares des terres abandonnées par des paysans fauchés contraints de migrer notamment vers l’Europe pour assurer leur survie, une politique ordonnée dans le cadre d’une Europe unie peut, seule, enrayer la spirale infernale par une offre politico-économique raisonnée, la seule façon de porter un coup arrêt aux velléités expansionniste d’un prédateur dénué d’états d’âme.
-       
  -     Une Europe unie aura des chances d’influer sur le cours du monde. Elle et elle seule aura le pouvoir de discuter avec la Russie de ce que sera l’avenir de la Syrie. On a même le droit d’espérer qu’à terme, c’est grâce à l’Europe que Bachar el Assad sera traduit devant un Tribunal Pénal International, comme avant lui Hans Frank, Ernest Kaltenbrunner ou Alfred Rosenberg.
-
-     La Grèce a voté pour en finir avec l'austérité. Ce pays que nous aimons tant depuis Platon et Thucydide mérite une autre analyse que celle à laquelle les économistes se livrent pour le mettre à l'index. Une Europe intégrée n'a pas pour seul but que de privilégier les élèves qui ont la mention TB mais de soigner ceux dont l'étoile brille un peu moins.

-       L’Europe, continent des Lumières. De Kierkegaard à Kant en passant par Spinoza et Nietzsche, il est temps que nous retrouvions le souffle qui a permis à cette improbable mosaïque de petits états arc-boutés sur leur pré carré, de se dire que ce n’est parce que nous ne parlons pas la même langue que nous ne comprenons pas. 
   
 Et bien non, l'Europe n'est pas encore morte. Pire, elle peut gagner. Ça ne plaît pas à tout le monde ? Certains préféreraient peut-être la Chine, la Russie ou de M. Poutine ou les USA de M. Trump ? Aucun de trois !  "De toutes le matières, c'est l'Europe que j'préfère ! "

Ils ont été une centaine d'opposants à hurler contre l'Europe
Peu importe, la caravane passe


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