vendredi 26 avril 2019

2020 - Will America be back again?

Le monde entier va avoir les yeux braqués sur la future
Présidentielle Américaine avec le sentiment que va  s'y jouer
tout l'avenir du monde

C’est dans un an que va s'engager la campagne des prochaines présidentielles aux Etats-Unis. Peut-être cette élection constituera-t-elle un événement hors du commun, du jamais vu, en somme, à l’ère de la toute-puissance des réseaux sociaux. 

La lutte promet d’être acharnée, pour ne pas dire déchaînée, les pires coups bas risquant de pleuvoir à un niveau bien supérieur à ce qu'ils ont été durant la campagne de 2016. On va aller fouiller dans les secrets enfouis de la vie privée, se livrer à une désinformation à tout va à coup de fake-news plus extravagantes les unes que les autres, balancer les pires insultes et mobiliser toutes les haines. 

On se demande même si l’on ne risque pas de dépasser toutes les limites de l’abjection et du sordide. Il va y avoir, d’un côté, Donald Trump, président sortant, champion du pouvoir identitaire blanc, champion du clivage, champion aussi des baisses d’impôts pour les entreprises et d’une croissance record depuis deux ans. On sait qu’il va utiliser tous les moyens, y compris les plus vicieux pour parvenir à son second mandat. Et sachant de quoi il a été capable face à Hilary Clinton, il va falloir être solidement blindé pour résister à sa machine à broyer. 

Donald Trump, le Président qui aura libéré l'Amérique
Blanche de la menace des Colored et des
Latinos pour mieux l'offrir aux puissances de
l'argent.
Mais après une parenthèse de quatre ans dans l’histoire relativement homogène du pays, son bilan risque toutefois d’être largement terni par sa conduite personnelle souvent erratique, par ses dissimulations coupables, ses accointances avec les mouvements suprématistes blancs inspirés du nazisme ou son étrange complaisance envers des obédiences ouvertement racistes telles que le Klux Klux Klan. Ajoutons à cela ses revirements autant déroutants qu’inconsidérés et surtout ses choix pour le moins contestables en matière de politique étrangère. L'homme qui twitte plus vite que son ombre aura certes, à son crédit, le bras de fer économique qui l'oppose à Pékin, mais au prix d’une véritable mise en danger des équilibres mondiaux. Peu respectueux de ses alliés et des démocraties en général, il a semblé étrangement fasciné par les régimes populistes, voire extrémistes, après avoir un peu vite parié sur une relation normalisée avec le dictateur nord-coréen Kim-Jong-un. Opération manquée, un vrai camouflet, il vient de se faire voler la vedette par Vladimir Poutine, un chef d’Etat qui,contrairement aux Etats-Unis, n’a aucun compte à rendre à un contre-pouvoir susceptible d'entraver ses projets. De quoi gronder de colère.

Que restera-t-il dans un an du slogan « Make America Great Again » excepté peut-être l'image d'une politique résolument trumpo-centriste, marquée par un repli diplomatique et militaire des plus mal venus dans un contexte où les mouvements terroristes n’ont jamais été aussi actifs. Plus grande l’Amérique ? Dans sa propre vision d’elle-même mais certainement plus dans celle qu’elle offre au monde. Non, l’Amérique de Donald Trump a, en fait, renoncé à ce qui faisait sa grandeur, elle a cessé de vouloir donner au monde de la hauteur pour n’être plus qu’un club de très grosses fortunes, préoccupées avant toute chose par la manière de gagner toujours plus de dollars. Et comble de la duplicité, cette nouvelle Amérique a choisi de jouer sur les haines raciales pour s’accorder le soutien des classes défavorisées à majorité blanche dans le but unique d'accroître ses propres richesses. 

Donald Trump à Kim-Jong-un "I love this guy"
Et à l'arrivée, ça fait Pschitt!  La diplomatie n'est décidément plus le fort
des Etats-Unis. Ils feraient mieux de soigner leurs vrais alliés au lieu de s'accoquiner
avec des régimes qui foulent aux pieds les Droits de l'Homme
Dans un autre registre, les Etats-Unis de Donald Trump ont renoncé au rôle de Gendarme du Monde sous prétexte que cela leur coûte cher. Le mouvement de retrait amorcé sous Barack Obama se poursuit d’une manière souvent désordonnée, au gré des humeurs changeantes du président américain. Un jour, on part, le lendemain, on reste. La politique étrangère des Etats-Unis est devenue si brouillonne que ses partenaires habituels n’y comprennent plus rien, n’y font même plus confiance. La Russie apparaît ainsi comme le grand bénéficiaire des turpitudes de la diplomatie trumpienne. Valdimir Poutine a déjà posé ses jalons au Moyen Orient, le voilà qui se rapproche de la Chine. Donald Trump sait, en revanche, qu’il détient encore un réel pouvoir de coercition en matière économique et qu’il peut en abuser, selon son gré, étalant sa puissance à la face du monde, jetant l’anathème sur qui bon lui semble, quand bon lui semble. 

Kamala Harris, le pouvoir de la séduction
Dommage que ses choix en tant que sénatrice de Californie
portent leur part d'ombre. Elle ne résistera pas aux chiens des
Républicains qui se nourrissent de l'odeur des
poubelles
Il s’est en partie crashé devant la Muraille de Chine et pour se venger du revers subi, c’est à l’Iran qu’il a décidé de faire mordre la poussière. Nul ne peut ignorer les abjections de la dictature des Mollahs et son mépris des droits humains mais voilà que les Etats-Unis donnent dans le même temps le sentiment de servir la soupe à l’Arabie Saoudite, ennemi mortel de l’Iran mais aussi un des pires régimes en matière d’atteinte aux libertés. La flamme que brandit la Statue de la Liberté, censée éclairer le monde, vacille de plus en plus et il y a fort à parier qu’elle sera bientôt consumée. L’Amérique aura ainsi cessé d'être aux avant-postes de la civilsation, transmettant à d’autres le flambeau. Mais à qui ?

La course à la présidentielle a déjà commencé dans le camp des Démocrates où les candidats à l’investiture sont aujourd’hui légion. Certains ont commencé à se faire connaître, jeunes élus fringants et prometteurs tels que Beto O’Rourke (46 ans, Représentant du Texas) Pete Buttigeig (37 ans, maire de South Bend, IN), Kamala Harris (54 ans, sénatrice de Californie), Amy Klobuchar (58 ans, sénatrice du Minnesota), d’autres plus connus en tant que vétérans de la politique tels qu' Elizabeth Warren (69 ans, sénatrice du Massachusetts), Bernie Sanders (77ans, sénateur du Vermont) et à présent Joe Biden, aujourd’hui 76 ans, durant 8 ans Vice-Président de Barack Obama. C’est lui qui tient la corde et a de fortes chances d’être désigné pour affronter Donald Trump.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas tardé à réagir, l’affublant du sobriquet disgracieux de Sleepy Joe. Il a aussi émis des doutes sur son intelligence et s’est dit prêt à en découdre, mettant en avant les idées folles et tordues qui risquent de fleurir au cours de la campagne.Il n'en fallait pas moins pour que soit donné le ton de la lutte féroce qui s'amorce, certainement digne d'un des épisodes les plus spectaculaire du combat des Jedi contre un Dark Vador à la mèche peroxydée.

Bernie Sanders, sénateur du Vermont
Il ferait un tabac en France s'il lui fallait  réunifier la Gauche mais ses idées
ne font pas recette dans le temple du capitalisme
Joe Biden sera-t-il capable de défaire Trump ? Les paris sont ouverts. Il a, certes, pour lui l’expérience de la Maison Blanche et jouit d’une raisonnable popularité. On lui reproche cependant une attitude un peu trop familière envers les femmes et même s’il n’a commis aucun crime, nul doute, en revanche qu’il s’agira d’un angle d’attaque opportun pour son futur adversaire.
Joe Biden est trop âgé, diront certains. Il serait s’il est élu le plus vieux président à occuper la Maison Blanche. Le plus paradoxal est que son principal concurrent à la Primaire Démocrate n’est autre que Bernie Sanders, d’un an son aîné. Sanders est connu pour ses idées extrêmement gauchisantes, « socialistes » comme martèlent ses adversaires dans un pays qui a vite fait d’assimiler ce qualificatif aux régimes dictatoriaux hérités de l’ancien bloc soviétique. Chacun sait que la popularité dont jouit Sanders auprès d’un bon nombre d’Américains, surtout les jeunes et les bobos ne suffira jamais à lui permettre de devenir président tant son programme effraie les Etats qui font l’élection.
Les autres candidats démocrates n’ont, quant à eux, ni l’étoffe ni la bouteille pour ne pas se laisser prendre dans les mailles serrées du filet que leur tendra inévitablement Donald Trump.

Joe Biden sait qu’il va lui falloir sérieusement affûter ses armes, batailler becs et ongles contre le bulldozer Républicain. 
Joe Biden vs Donald Trump
En gris les Etats indécis. Ce qui peuvent basculer du côté démocrate : Pennsylvanie,
Maine, Ohio, Michigan, Wisconsin, Indiana, Minnesota, North Carolina, New Mexico,
New Hampshire
Qui va rester chez les Républicains: Georgia, Iowa, Missouri, West Virginia, Kentucky
Inédit, la bataille va se jouer en Floride comme d'habitude mais une fois
n'est pas coutume au Texas.
La bataille se gagnera, cependant, là où Trump l’a emporté en 2016, c’est-à-dire dans l’Ohio, la Pennsylvanie, la Floride, la Caroline du Nord et à un degré moindre le Wisconsin et l’Iowa. Les Etats Républicains du Sud et du Midwest resteront acquis à Donald Trump et les Etats Démocrates du Nord Est et de l’Ouest renforceront leur vote. Les élections de Midterm ont vu les Démocrates reprendre des couleurs en Pennsylvanie, en Virginie, en Caroline du Nord alors que le vote est resté en majorité Républicain en Floride.

Joe Biden, et si c'était lui ? 
Joe Biden dispose cependant d’une « botte de Nevers »: les cols bleus, les moins diplômés. Ils constituent jusqu’ici le socle électoral de Donald Trump. Cette population qui a massivement voté Républicain peut constituer l'épine dans la campagne de Trump. Biden a l’avantage de bien connaître cette Amérique, jadis le poumon industriel du pays dans lequel il a grandi et qui a cru à la venue d'un nouveau messie lorsque Donald Trump lui a promis de rallumer la flamme des hauts fourneaux. Le miracle se fait toujours attendre pour la working class alors que l’argent ne cesse de gonfler les portefeuilles déjà bien garnis de l’upper class. Comme un sentiment d’avoir été pris pour des C…

Et si Biden parvient à endosser la combinaison du working-class hero, Trump pourra toujours pester contre ses amis Russes réticents, cette fois, à manipuler l’électorat comme en 2016.  

Alors, croisons les doigts et reprenons tous en chœur « Run Joe Run ! »       






mardi 23 avril 2019

USA, la Grande Abdication des Républicains

Article de Paul Krugman, journaliste chroniqueur au New York Times (22 avril 2019)

Paul Krugman
Prix Nobel d'Economie en 2008
Bête Noire du Trumpisme

La “fake news” n’en était donc pas une. Une puissance étrangère hostile s'est bien immiscée dans l’élection présidentielle, souhaitant mettre en place Donald Trump à la Maison Blanche. Durant sa campagne, Trump était au courant de l’intervention et l’a bien accueillie. Et une fois au pouvoir, il a tenté de bloquer toute enquête sur ce qui s’est passé.
Nul ne peut oublier ses tentatives pour faire croire que cette histoire n'aurait rien eu à voir avec ce qu’on entend d'habitude par collusion ou entrave à la justice. Le fait est que le locataire de la Maison Blanche a trahi son pays. Et la question que tout le monde se pose est la suivante: que vont faire les Démocrates ?

Mais remarquez que la question ne concerne que les Démocrates. Tout le monde (à juste titre) prend pour acquis que les républicains ne feront rien. Pourquoi ?

Parce que le G.O.P. d'aujourd'hui est tout à fait disposé à vendre l’Amérique s’il le faut pour obtenir des réductions d’impôts pour les riches. Les Républicains n’y pensent peut-être pas en ces termes, mais font preuve d'une totale complaisance.

La vérité est que le gouvernement a fait face à un test décisif en 2016, lorsque presque tous les membres de "l'establishment" Républicain se sont alignés derrière un homme parfaitement connu pour son caractère autoritaire mais moralement et intellectuellement impropre à l’exercice la plus haute fonction.

Dans leur livre glaçant "How Democracies Die,", Steven Levitsky et Daniel Ziblatt appellent cela "La Grande Abdication Républicaine". La volonté du parti de soutenir un comportement qu'il aurait qualifié de trahison s'il était venu d'un démocrate n'a pas d'autre nom.
Levitsky et Ziblatt disent que lorsque les politiciens traditionnels renoncent à leurs responsabilités face à un dirigeant qui menace la démocratie, c'est généralement pour l'une des deux raisons. Soit ils croient à tort qu’ils peuvent le contrôler, soit ils sont prêts à l'accepter parce que son programme croise le leur et qu’il leur donnera ce qu’ils veulent.

À ce stade, il est difficile d’imaginer que quiconque croit encore que Trump puisse être contrôlé. Mais il respecte le programme de "l’establishment" Républicain - certainement plus que ne le ferait tout Démocrate.

Le point clé tient au fait que les Républicains sont rivés à un programme politique profondément impopulaire. Le public américain est largement convaincu que les entreprises et les riches ne paient pas leur juste part d’impôts. De plus en plus, le public s'oppose aux réductions des programmes servant de filet de sécurité tels que Medicaid. Pourtant, autant que je sache, chaque budget du G.O.P. depuis la dernière décennie a adossé une diminution importante des impôts en faveur des riches à une réduction drastique des crédits alloués à Medicaid.

Si l'agenda Républicain est autant impopulaire, comment fait le parti pour remporter les élections ? En partie en mentant sur ses choix politiques. Les réalisations politiques du G.O.P. sont, en fait, principalement liées à sa politique identitaire - la politique identitaire blanche. 
Exploiter le ressentiment racial pour conquérir les électeurs blancs de la classe ouvrière, tout en poursuivant des politiques qui ne profitent qu'aux plus riches, est au cœur de la stratégie politique du parti depuis des décennies. C’est pourquoi, dans un pays de plus en plus diversifié, le soutien républicain est resté extrêmement blanc.

Le trumpisme est, par essence, l’aboutissement de cette stratégie. Les commentateurs continuent de qualifier Trump de «populiste», mais la seule façon dont il s’adresse réellement aux électeurs blancs de la classe ouvrière est de faire appel à leur hostilité raciale. Il y réussit, en partie, parce que c’est la seule chose qui soit sincère de son personnage politique, tout portant, en effet, à croire qu'il est vraiment raciste.

Sa politique de fond a toutefois suivi le programme standard de la droite : en 2017, il a adopté d’énormes réductions d'impôts, principalement pour les entreprises, qui ont profité de manière disproportionnée aux riches et ont presque réussi à abolir l'Obamacare, tout en siphonnant Medicaid.

Cette politique l’a rapproché des hommes d’argent du G.O.P. «Les Républicains aux poches profondes qui ont snobé Donald Trump en 2016 se déclarent à fond pour lui dans la perspective de 2020», rapporte Politico.

Ils le font bien qu'ils sachent que Trump a été installé dans ses fonctions en partie grâce à l'aide russe, que ses démêlés financiers avec des gouvernements étrangers posent d’énormes conflits d’intérêts et qu’il montre systématiquement une préférence pour les dictatures par rapport à nos alliés démocratiques.

Comme je l'ai dit, le G.O.P. est parfaitement disposé à vendre l’Amérique si c’est ce qu’il faut pour obtenir des réductions d’impôts pour les riches. Une fois que vous acceptez cette réalité, deux conclusions s’ensuivent.

Tout d’abord, celui qui attend du bipartisme qu’il traite les conséquences du rapport Mueller – suggérant en particulier que les démocrates devraient attendre le soutien du Parti Républicain avant de procéder à des enquêtes qui pourraient conduire à une mise en accusation – celui-là fait erreur. Trump donne à « l’establishment » Républicain tout ce qu’il veut, c'est pourquoi il maintiendra en place coûte que coûte.

Deuxièmement, il est plus tard qu’on ne le pense pour la démocratie américaine. Avant 2016, on aurait pu se demander si les Républicains seraient prêts, in extremis, à prendre position pour la défense de la liberté et de l'état de droit. À ce stade, cependant, ils ont déjà passé ce test et ont échoué en beauté.
 Le simple fait est que l’un de nos deux principaux partis - celui qui aime tant se draper dans nos couleurs - ne croit plus aux valeurs américaines. Et il est très difficile de savoir si l’Amérique, telle que nous la connaissons, survivra.



dimanche 21 avril 2019

Gazé, nassé, tabassé : petit lexique du samedi

Priscilla Ludosky
Elle ne fait pas de politique mais détient à présent le pouvoir sur la politique
Attention à l'ivresse de la toute puissance avant qu'elle ne devienne un
péché capital

Priscilla Ludosky s’est fait gazé l’œil droit. Je lui souhaite de ne pas en garder les mêmes séquelles que mon grand-père, gazé en 1916 à Verdun dans des circonstances autrement dramatiques. Attention à ce que l’on dit. Il peut aussi y avoir du poison dans les mots. Peut-on effectivement assimiler  les victimes du terrible gaz moutarde qui fit des ravages au cours de la 1ère Guerre Mondiale ou pire, les sinistres chambres à gaz qui ont contribué à la Shoah, avec ce qui n'est au fond qu'un simple cil dans l'oeil. Les éléments de langage ont certes la faculté de dramatiser une situation mais faire preuve de sens évite parfois des dérapages regrettables. C'est comme le dernier néologisme à la mode: être nassé. Piégé dans une nasse comme un simple poisson. En fait une méthode mise en point par la police britannique pour contenir des groupes de manifestants a priori incontrôlables. Rien de bien méchant dans tout cela, tout est en fait dans la façon de le dire. Nassé rime assez bien avec tabassé et gazé. C'est aussi de cette façon qu'on manipule l'opinion.

Il est, en revanche, plus inquiétant de constater la complicité décomplexée entre les officines anarchistes et des Gilets Jaunes décidément peu experts en dialectique hegelienne. Le fait d'avoir osé scandé devant les policiers « Suicidez-vous » n'est tout de même pas anodin. On aurait espéré plus de compassion ou de respect envers des gens qui avaient choisi de défendre les valeurs de la République. Les Gilets Jaunes n'en ont vraisemblablement que faire, la République, ils ne la servent pas, ils s'en servent. Ils se prennent pour les nouveaux démiurges, les maîtres de l’univers tout se faisant habilement passer pour des victimes. Qu'il est loin le temps des ronds-points, le temps où la France des campagnes s'était soulevée, lasse d'être la laissée pour compte de la République en Marche. La politique est passée par là et les Gilets Jaunes d'origine ont été peu à peu exclus par des militants radicaux de l'ultra-gauche, beaucoup moins motivés par la défense du pouvoir d'achat que par le renversement du régime.
   
Trop de gens sont morts aux ronds-points à cause des Gilets Jaunes
Il y a un certain culot voire de l'indécence à vouloir faire croire que
des gens sont tombés pour le RIC
Avec l'ultra-gauche est revenu le discours bien rodé sur les violences policières gratuites, la dictature qui règne en France, l'état macronien totalitaire et l'on est allé, pour cela, chercher les martyrs de la cause. Des croix ont de la sorte été dressées pour honorer les victimes d'un gouvernement assassin.
On peut dire, cependant, que trop c'est trop. Gilets Jaunes! Arrêtez donc de compter si ostensiblement vos morts. Cette diversion est proprement scandaleuse car les victimes que vous déplorez, c'est vous mêmes qui êtes directement ou indirectement responsables de leur mort. De nombreuses familles endeuillées n'ont pas du tout apprécié cette ignoble récupération de votre part.  Pensez aussi à tous ces policiers victimes de votre haine rédhibitoire, de cette forme de racisme anti-flic que vous revendiquez, de ce harcèlement que vous leur faites subir à la manière d’un prédateur qui joue avec sa proie avant de la dévorer. Dans ce contexte totalement délétère, c'est à qui dénoncera le mieux la dictature, la fin des libertés, l'état totalitaire mis en place par Macron et Castaner, rêvant en revanche d'un pays dont le pouvoir serait vraiment aux mains du peuple, une vraie démocratie sur le modèle de Caracas ou La Havane.

Or, ce 20 avril, le peuple était loin d'être au rendez-vous. Le nombre de 28 000 manifestants n'a pas été atteint dans toute la France. A peine plus que le nombre de spectateurs que contient à lui seul le stade de rugby de Narbonne, celui qu’on appelle le cimetière des Eléphants tant ils ont été nombreux, parmi les meilleurs, à y mordre le gazon. Peu nombreux mais chauffés à blanc grâce aux réseaux sociaux, gonflés de l'orgueil autant que de la légitimité que leur conférerait le port d'un gilet jaune, ils pensent que tout leur est permis. Et tout cela à cause de curieux sondages qui démontreraient qu’ils sont nombreux en France à soutenir les Gilets Jaunes. Bravo les Français ! Vous seriez 25 millions à cautionner les dégradations, les saccages, les pillages. Pas tant que cela,en vérité, car une liste Gilet Jaune ne recueillerait en cas d'élection qu'un nombre infime de suffrages. On soutient les Gilets Jaunes mais on ne vote pas pour eux. Ce qui revient, en fait à dire que ceux qui soutiennent les Gilets Jaunes le font moins par adhésion à leurs thèses que par opposition à Macron. Donc un soutien à relativiser. 

Après la disparition de Macron, lequel des deux tiendra la corde
En revanche, il est paradoxal que les millions de Français qui se disent en accord avec les Gilets Jaunes et sont aussi les premiers déplorer les violences quand elles se passent ailleurs, trouvent on ne peut plus normal qu'en France, des voyous brûlent et saccagent des magasins. Ils y voient là une réponse légitime à la violence de l'Etat. Restons sérieux, pour une fois. 

Est-ce que la haine de Macron autorise ainsi à justifier le pire ? Mais pourquoi d’ailleurs haïr autant ce président pourtant humaniste, un homme de débat résolument intègre, certes pas un dieu tout-puissant mais quelqu'un qui incarne son pays avec ses tripes et n’a d’autre ambition que de lui conserver une place parmi les grandes puissances. Il ne veut pas céder aux populismes faciles, résistant aux sirènes de la Volga ou aux mirages d'Atlantic City, ayant en revanche, pour but de redonner de l'ambition à l'Union Européenne afin qu'elle ait la force de résister aux trois ogres qui tentent de la réduire en miettes. Ah oui ! Honte à lui, entend-on dans le brouhaha des slogans de la rue, le ci-devant Macron a bien travaillé pour une banque juive. Le problème est donc là. Il en a acquis comme un mauvais air de nez crochu. Plus d’un siècle a passé mais dans l’esprit de beaucoup, le capitaine Dreyfus est toujours coupable de haute trahison, parce que le seul fait d’être juif rend nécessairement coupable. Macron est donc coupable de s'être compromis dans la sphère judaïsante et tout ce qu’il pourra dire et faire n’aura, de ce fait, aucune valeur. Faudrait-il donc y préférer un Donald Trump, milliardaire hautain qui considère les Européens comme de la piétaille, un Vladimir Poutine qui n’a de cesse de se venger du sort que l’Europe a fait subir à son pays après la chute du Mur de Berlin ou encore d’un Xi-Jinping qui lui aussi veut retrouver son statut d’Empire du Milieu considérant le reste du monde comme un ensemble de satellites en orbite autour de sa toute puissance.

Une caricature explicite qui démontre à quel point la société française
se repaît toujours des clichés de l'antisémitisme
Jeudi, le Président de la République va annoncer les mesures qu’il compte proposer pour calmer les esprits à l'occasion d’une Conférence de Presse. Il est déjà affligeant d'entendre ceux-la même qui en seront les grands bénéficiaires asséner qu'ils ne répondront que par le mépris à toutes les annonces présidentielles, quelles qu'elles soient. Peu importe ce que pourra dire Emmanuel Macron, les commentaires des Gilets Jaunes vont déjà bon train, ils ne l’écouteront même pas parce qu’ils n’en attendent rien. Je trouve désolant d’afficher aussi peu de respect envers le chef de l’Etat. On se plaint souvent à l’étranger de l’arrogance des Français, on en a là une preuve supplémentaire. On ne sait décidément qu’aboyer et mordre dans ce pays, y compris la main nourricière.

Alors, même si dans quelques jours, Emmanuel Macron annonce qu’il va mettre en place la 6ème semaine de congés payés, baisser les charges patronales de 30% si les entreprises les compensent par des hausses équivalentes en salaire + une hausse de 20% du SMIC et autant des retraites, ça ne servira strictement à rien. La seule mesure qui compterait aux yeux des Gilets Jaunes serait l’instauration du RIC avec une première question « Etes vous pour la destitution du Président de la République » dans l’espoir que la réponse sera « oui ». Et après tout ira bien, si le oui l’emporte. Sinon……on continue jusqu'en 2022.

samedi 20 avril 2019

Aimer la France, ce sera peut-être bientôt devoir la quitter

Selon les sondages, 46% des Français demandent aux Gilets Jaunes de
poursuivre le mouvement
Si ce genre d'image leur convient, c'est que mon pays est
vraiment passé cul par dessus de tête, guère rassurant

Depuis bientôt six mois, mon pays n’est plus le mien. Non pas qu’il ait été submergé par une vague migratoire sans précédent ni qu’il ait été envahi par une armée étrangère, rien de tout cela. Mon pays, certainement en raison de la mauvaise conscience qui le caractérise, a applaudi des deux mains l'onde protestataire provoquée par la hausse de la taxe sur les carburants sauf qu'après la spectaculaire reculade du gouvernement, il s'est laissé aveugler par  la popularité dont jouissait le mouvement sans se rendre compte que celui-ci se faisait peu à peu croquer par une poignées d'extrêmistes très idéologisés. Ceux-là se moquent bien du prix de l'essence. Ils se battent pour une autre société, socialiste, vraiment socialiste comme autrefois de l'autre côté du Mur.

Forts de l'approbation dont ils jouissent encore auprès de l'opinion, les Gilets Jaunes sont tombés dans le piège du narcissisme. Ils s'aiment tant qu’ils s’imaginent être le cœur battant de la nation, voire le soleil fluo qui l'illumine. Ils se sont ainsi attribué un rôle de justiciers moralisateurs, prétendant par là devenir les porte-voix du peuple, du vrai, c’est-à-dire surtout d’eux-mêmes. Ayant la chance inouïe de vivre dans un pays de cocagne comme il n’en existe pratiquement aucun autre sur la planète, ils sont parvenus à donner au reste du monde, une image suscitant de réelles interrogations sur les étranges paradoxes qui minent la société française. Difficile, en effet, vu de la plupart des autres pays de comprendre comment des gens dont le sort  paraît si enviable, puissent faire preuve d’une irréductible acrimonie et à fouler aux pieds ce que le monde leur envie. 
Pour certains même, les Gilets Jaunes auraient quelque chose d’indécent dans leur façon de réclamer davantage de pouvoir d’achat pour, comme ils le disent eux-mêmes, aller plus souvent au cinéma, se faire un bon restaurant et s’offrir de belles vacances, occultant tous ces abonnements télé et mobile  qui coûtent un bras mais dont on ne veut surtout pas se passer. Que serait aujourd'hui la vie sans Netflix ou Bein Sport ?   

Finie la concurrence entre banques
La même pour tous, comme à Pyongyang
Pour ceux qui vivent en Afrique, en Amérique latine, dans la majeure partie de l’Asie et dans de nombreux pays d’Europe, là où le salaire minimum mensuel équivaut bien souvent à celui que l’on perçoit en France dans la journée, les revendications des Gilets Jaunes sont incongrues, pour ne pas dire surréalistes. Le rituel qui s'abat chaque samedi sur la France depuis le mois de novembre dernier, caractérisé par des actions délibérément violentes, visant de préférence à détruire tout ce qui constitue la force d’attraction de notre pays à l’étranger, inquiète tant il pose question sur cette forme d'irresponsabilité quasi infantile qui caractérise les Français. Dans quel état d’apesanteur évoluent-ils vraiment ? Les voilà soudain obnubilés par le pouvoir d'achat alors qu'ils bénéficient déjà de la redistribution la plus élevée au monde en matière de prestations sociales. Ils sont enviés de tous, mais le beurre et l'argent du beurre ne leur suffisent visiblement plus. 

On ne peut être plus clair
A bas la 5ème République, la nouvelle sera démocratique et populaire
Le pouvoir d’achat passe en fait pour un slogan anachronique tant il semble émaner d'une joyeuse bande de nantis ou d'enfants gâtés capricieux, alors qu'aux quatre coins du monde, on lutte d'abord pour survivre. Depuis des temps immémoriaux, les révoltes ont toujours été la conséquence de mauvaises récoltes entraînant une hausse du prix des denrées de première nécessité, à l'époque c'était le blé. Or, nous n’y sommes plus. Nous sommes même en surproduction. Il suffit pour cela de constater l’importance du gaspillage auquel notre pays est habitué. Même s’il peut paraître de bon aloi de réclamer la suppression pure et simple de la TVA sur les produits du quotidien, pourquoi ne pas plutôt demander une baisse drastique du coût des abonnements à l’économie numérique, que ce soit en matière de téléphonie, de box, d’applis pour tout ou n’importe quoi, de jeux en ligne, toute cette panoplie devenue indispensable à tous les foyers mais qui se révèle d’une voracité sans nom. Le compte en banque n’y résiste pas longtemps et une fois payées les exigences de la société connectée, il ne reste plus rien dans l’assiette. 
On veut tous un pognon de dingues
Que les riches nous filent leurs millions avant de rebâtir leur fichue église
C’est à ce moment précis qu’on devient un Gilet Jaune et qu’on réclame du pognon à Macron parce que les minots n’ont plus rien à béqueter. Peut-être suis-je vraiment totalement vieux jeu mais il n’y a pourtant pas si longtemps, on nous bourrait le crâne avec ce qu’on nommait jadis la gestion en bon père de famille, une terrible mise en responsabilité qui semble à présent obsolète. C’est véritablement consternant. Consternant comme cette façon de condamner le mécénat privé, estimant que c’est à l’Etat, c'est-à-dire à nos impôts, de prendre entièrement à sa charge le coût de la restauration de Notre-Dame de Paris. Eh oui ! Mesdames et Messieurs les quelques riches à la nuque raide qui restez encore dans un pays qui n’a de cesse de couper les têtes qui dépassent, fuyez, fuyez, on ne veut pas de vos Euros, brulez-les ou placez-les aux Iles Caïman mais ne faites surtout aucun don, plutôt voir Notre-Dame disparaître que de la savoir sauvée avec votre argent. Quelle fierté, en effet, d’en finir avec les riches honnis. On est tellement mieux entre pauvres, à refaire un monde à la sauce Proudhon ou Bakounine. 

Or, dans cette Geek Society qui ne se reconnaît qu’à travers Instagram et Snapchat, l’image des Gilets Jaunes n’enlaidit pas seulement la France, elle la corrompt. Ces gens arborent des drapeaux rouges, cubains au milieu de drapeaux tricolores qui ne servent en réalité que de paravents destinés à masquer la société qu’ils souhaiteraient voir remplacer la Vème République. De Macron, une chose est sûre, ils n’en veulent plus et aucune des annonces présidentielles ne pourra les satisfaire. Même sans les connaître, ils sont déjà contre. La seule chose qui les calmerait serait le départ du président.

Ils sont dans l'ombre, sans visage
Le voilà le Cheval de Troie qui va vampiriser nos institutions
Adeptes de toutes les théories du complot, même les plus absurdes, il apparaît que derrière leurs discours belliqueux et leur façon de prétendre représenter la vraie vie, ils sont, à n’en pas douter, manipulés par des officines troubles qui les utilisent comme des marionnettes destinées à déstabiliser la démocratie dans ses fondements au profit d’une organisation totalitariste du monde, suprématiste, négationniste, national-prolétarienne. 

Peut-être ne le savent-ils pas eux-mêmes mais leur radicalisme obtus donne du champ à des mouvances peu recommandables qui derrière le masque du Gun Powder Plot servent les intérêts de ceux qui œuvrent pour la mort de la démocratie, qu'ils s'appellent Steve Bannon, Matteo Salvini ou Jimme Akesson. Et elles sont de plus en plus puissantes et organisées. Les Gilets Jaunes sont leur aiguillon dans un pays qui, jusqu’à présent, est resté sourd aux sirènes du populisme. Mais jusqu’à quand ? Une fois parvenues au pouvoir, car elles y arriveront, gageons qu’elles renverront les Gilets Jaunes à leur néant originel et qu’on n'entendra plus parler d’eux ni de leurs revendications. Est-ce que la France y aura gagné pour autant ? Ce sera assurément le début d’une autre histoire mais pour beaucoup, en revanche, celui de l’exode. Mais pour aller où ? A Londres, bien évidemment.

Steve Bannon, il dessine le projet de la Nouvelle Europe, un nouvel Axe dont on ne sait pas encore s'il sera au service de
Moscou ou de Washington
Il sera alors temps d’affréter un nouveau Mayflower 


vendredi 5 avril 2019

Vivu a Corsica libera !


Admettons que par lassitude, le gouvernement français accepte d'organiser un référendum, en quelque sorte un RIC d’Etat sur l’indépendance de la Corse. A force d'être molesté par les Nationalistes insulaires qui s'ingénient à mordre la main qui nourrit leurs deux départements, l’exécutif décide d’en finir d’être la vache à lait et propose aux Corses de quitter, s'ils le souhaitent, la République après 250 ans d'une vie commune parfois chaotique. 

La Corse selon l'imagerie traditionnelle
Une vocation essentiellement agricole
Nos amis Corses, si tant est qu’ils apprécient la qualificatif, n’ont jamais évolué, depuis l’Antiquité, qu’au gré des dominations des divers empires. Soumise à l’influence étrusque puis à celle des Massaliotes, leur île passe de là aux mains des Romains qui ne font pas dans la dentelle pour y asseoir leur  autorité. Devenue chrétienne avant d’être envahie par les Vandales descendus de Germanie puis les Sarrazins, elle se retrouve au XIème siècle sous l’autorité du pape Grégoire VII qui jugeant le cadeau encombrant la cède à l’évêque de Pise. 
Devenue de la sorte l’enjeu des deux puissances régionales que sont les Républiques de Gênes et de Pise, le pape choisit de mettre fin aux rivalités en partageant l’île en deux. Une décision désastreuse qui fait bientôt de la Corse l’objet de telles querelles que le pape, toujours lui, décide en 1284 de calmer tout le monde en cédant la Corse au roi d’Aragon. Erreur bien évidemment fatale. S’estimant floués, Pisans et Gênois déclarent la guerre aux Aragonais. 
En conclusion de ces hostilités aussi épuisantes que dérisoires, les Gênois finissent par obtenir officiellement en 1347 la pleine propriété de l’île. En apparence, seulement, car les Espagnols ne lâchent pas facilement le morceau. Après des siècles d’instabilité chronique marquée par les dominations successives de la République de Gênes, du Duché de Milan, puis du Royaume de France, la Corse repasse en 1559 sous la coupe des Génois qui lui font payer cher ses velléités d’émancipation.

Un patrimoine médiéval fortement marqué par les influences-génoises
L’île tombe pendant près de deux siècles sous le joug de la République ligure qui y établit une véritable tyrannie, réprimant avec férocité la moindre contestation. A l’aube du XVIIIème siècle, la France qui brille alors de mille feux sous les rayons du Roi Soleil tourne de nouveau ses regards vers la Corse, y voyant en Méditerranée la prochaine étape de son aventure expansionniste. 
Baillônnés du temps de la République de Gênes, les Corses se réveillent soudain en voyant les intérêts français menacer de prendre position sur leur île. Ce sont alors des escarmouches, des batailles rangées et des martyrs dont les Gaffori et un héros en herbe Pascal Paoli, impuissant malgré tout face aux Français qui en 1768 deviennent les nouveaux maîtres des lieux. Héros, Pascal Paoli en fût un, en effet, adulé par la Convention jusqu’à ce qu’il fût acquis qu’il avait voulu céder la Corse aux Anglais reconnaissant George III comme roi de l’île. 
L’accession de Napoléon au titre d’Empereur changera d’un coup l’image rebelle de la Corse au profit d’une symbolique de l'Etat à double tranchant. A la fois génétrice du personnage le plus emblématique de l’Histoire de France et enfant terrible d’une nouvelle nation en construction, la Corse ne manque ni d’arguments ni de prétentions. Petite île de culture latine à l’instar de sa voisine la Sardaigne et au-delà la Sicile, elle revendique de façon presque insolente son insularité face à la puissance continentale dont elle constitue le 20ème département, un peu à la manière de la grenouille de la fable. 

Les falaises de Bonifacio
Heureusement que la France est là pour préserver le paysage. Une indépendance sonnerait la fin de la sanctuarisation du littoral 
Les Nationalistes et autres Indépendantistes qui dominent à présent l’Assemblée territoriale souhaiteraient bien sûr sceller leur traité de divorce avec cette France qu’ils détestent et qui ne leur apporte selon eux que misère et déclassement. La Sardaigne, si proche, jouit effectivement d’une réelle autonomie mais c’est pour cette dernière sur le terrain de l’économie que se situe la priorité, de manière à rendre son territoire reconnu pour ingrat plus attractif pour les investisseurs et y développer les entreprises. 
On a le sentiment que ce n’est pas le même son de cloche en Corse où l'économie s'efface derrière ce qui semble la priorité absolue, en l’occurrence le rôle identitaire et de la langue, disons plutôt un dialecte issu du moule italo-roman à l'instar de la multiplicité des parlers régionaux qui font à la fois l'unité culturelle de la péninsule et sa diversité. 

La Corse, une carte postale qui sans les contributions financières de la métropole
serait classée entre l'Albanie et le Montenegro
Les élus nationalistes ont décidé de boycotter le débat prévu sur leurs terres par le président de la République, lui reprochant son trop plein d'arrogance, l’invitant, en revanche, à s'expliquer au siège de leur assemblée. Outrecuidance ou maladresse? A chacun selon ses convictions et la mauvaise foi qui les sous tend. En serions-nous tombés si bas dans ce pays que son président doive à présent rendre des comptes devant une autorité locale tel un justiciable lambda ! On s'est déjà habitué à ce qu'il n'ait plus de prénom comme avant lui le ci-devant Capet mais alors qu'il a déjà fait acte de contrition à propos de la colonisation, faudrait-il à présent qu'il soit flagellé pour n'avoir pas érigé un monument à la gloire d'Yvan Colonna, le divrezhonek emsaver de Cargese. Peut-être devrait-il aussi être traduit devant un tribunal de gens masqués ? Pour le coup, l'arrogance a changé de camp ! Nul ne souhaite certainement raviver les conflits larvés des années 80 et 90 et revivre les tristes nuits bleues, les fusillades et autres règlements de compte mais pourquoi ne pas aller vers une solution radicale et en finir avec les discours ambigüs ou les non-dits. Un référendum, pourquoi pas,après tout.

On sait qu’en ces temps de révolte où l'on s'en prend à l'indigence des retraites et à l'effondrement du pouvoir d’achat, les Corses feraient bien de quitter la France si pour eux l’avenir sera plus radieux dans l’entre-soi.
S’il s’agit, une bonne fois pour toutes, de clore cette interminable liste de griefs envers les colons du continent, qu’on organise enfin ce référendum sur l’avenir de la Corse et posons pour de bon la question franche et directe : Etes-vous oui ou non pour l’indépendance de la Corse ? 
Il n’est pas nécessaire d’être devin pour anticiper le résultat du vote : en France 68% en faveur de l’indépendance de l’île, en Corse 46% seulement pour l’indépendance. 
Un vrai dilemme cornélien ? Pas tant que cela, juste la preuve que les Français estiment en majorité que la Corse est un caillou dans leur chaussure et qu'il vaut mieux s'en débarrasser tandis que les habitants de l’île considèrent que les indépendantistes sont si obsédés par leurs revendications identitaires xénophobes qu’ils en ont perdu la notion des réalités, omettant mal à propos toutes les aides, subventions, allocations et avantages fiscaux accordés par la France. 

Avant le niqab, c'était aux hommes d'avancer masqués.
Une preuve de la lâcheté dont l'espèce humaine
 sait se rendre coupable quand elle pend haut et court des innocents du fait
de leur non-consanguinité
La Corse indépendante ? Chiche, comme dirait notre président. L’Ile de Beauté pourrait ainsi devenir le nouveau repère des milliardaires russes, chinois ou saoudiens aussi bien qu’un paradis fiscal en Méditerranée, peu regardant en matière de moralité, histoire de faire affluer les capitaux qui lui manquent tant pour dynamiser son économie. L’Anglais ou le Globish y deviendraient ainsi les langues les plus courantes au détriment du Corsu tandis que pour attirer les dollars, il faudrait nécessairement s’affranchir des engagements de la COP 21 en matière de protection de l’environnement et laisser le béton des oligarques chasser les paillottes. 

On n’en est pas encore là, fort heureusement et gageons que le statu-quo actuel dont profitent largement les autonomistes et les indépendantistes a encore de beaux jours devant lui. 
Et pour nous consoler de tous ces malheurs, pourquoi ne pas partager ensemble un bon lonzu et se griller des figatelli accompagnées d’un revigorant casteddu de Sartène, c’est toujours ça que les Chinois n’auront pas.
 

mardi 2 avril 2019

Elections, les peuples contre le populisme


Dans ce monde où les tentations autoritaires sont plus à l’ordre du jour que jamais pour les pouvoirs en place, il nous arrive aussi de bonnes nouvelles. Tant qu’il restera une once de démocratie dans les pays où le peuple a encore voix au chapitre, demeurera aussi l’espoir que celui-ci refuse de se laisser submerger par la vague redoutée des populistes de tous bords. 
Au moment où, en France, les derniers sondages laissent présager d’une prochaine arrivée de l’extrême-droite aux plus hautes fonctions de l’Etat, d’autres pays viennent d’exprimer leur ras-le-bol de la corruption des dirigeants et leur lassitude des mensonges que diffusent les milieux nationalistes dans l’unique but d’attiser les peurs et les haines. 

Brexit, passé le temps de l'euphorie
L'atterrissage s'avère à haut risque faute d'avoir encore un pilote dans l'avion 
L’exemple britannique saute tout de suite aux yeux même si la corruption ne fait plus partie des gênes de sa classe politique depuis bien longtemps. Mais c’est surtout en raison des grossiers mensonges de ceux qui voulaient bouter le Royaume Uni hors de l’Union Européenne que nos amis d’Outre Manche sont aujourd’hui totalement désemparés, pour ne pas dire dégoûtés. Ils se sont rendu compte que le référendum sur la sortie de l’Union Européenne n’a été qu’une gigantesque manipulation à coup de fake-news dont ils ont été les dindons de la farce. Dans quel état d’esprit peut-on ensuite se retrouver après avoir été littéralement roulé dans la farine. Les Parlementaires l'ont depuis bien compris mais ne savent plus comment trouver la solution pour dire stop. Un Brexit avec accord ou sans accord, tout cela commence à faire peur. Il a suffi de voir à Londres la micro-manifestation des pro-Brexit au soir du 29 mars pour comprendre que le long de la Tamise, de la Severn, de la Tyne et même de la Tweed, on ne veut plus partir. Partir pour où, d’ailleurs ? C’est bien là le problème. Un problème d’autant plus aigü que du côté d’Edinbourg, il suffirait d’une étincelle pour que l’Ecosse décide de rester dans l’Union Européenne et que le bleu de St Andrews disparaisse de l’Union Jack. Et si l’Ulster faisait de même ? 

Les querelles politiques, une tradition britannique
Qu'ils se battent, qu'ils s'invectivent, qu'ils se chamaillent mais qu'ils se gardent
bien de larguer les amarres 
Tragedy ! chantaient les Bee Gees. Tragédie en effet, inconcevable. Le Brexit était un fantasme mais comme tous les fantasmes, il n’engendre que de la déception s’il devient réalité. Que l’Angleterre reste finalement dans l’Europe unie est en tout cas, tout ce qu’on peut lui souhaiter car si l’Europe est la pire des solutions, il n’y en a pas de meilleure. Ils sont en France et notamment dans ma région des milliers de citoyens britanniques à avoir demandé la naturalisation depuis l’annonce du Brexit. Mais pour moi qui suis Français de souche, un sous-chien comme ils disent, un amoureux invétéré comme tant de Français de cette Merry Old England, de Mr Pickwick, de Beatrix Potter, Charlotte Brontë ou Mary Shelley, de ses paysages, de son histoire, de sa littérature, de ses peintres fabuleux à l’instar d’un Edwin Landseer ou William Hogarth, et de ses gens avec lesquels nous partageons ensemble la même histoire mêlant comme dans un vieux couple le meilleur autant que le pire, l’idée de voir le Royaume Uni se replier derrière un nouveau mur d’Offa serait comme une pénitence sans absolution. Je ne retiendrai qu’une image de cette alliance qui unit les sangs anglais et français, celle du drapeau du roi Edouard III, écartelé au lion anglais et à la fleur de lys. Le Brexit aura-t-il lieu, c’est un peu la Guerre de Troie de notre temps, un sitcom, une saga, bref, une torride histoire d'amour entre les frogs et les rosbeefs.

Zuzana Caputova, avocate militante écologiste
Et si l'Europe commençait par la Slovaquie
Zuzana Caputova, vous connaissez ? Pas encore ? C’est elle qui vient d’être élue Présidente de la Slovaquie. Et alors ? Disons qu'à force de ne voir le monde qu’en gilet jaune, vous en oubliez que la Terre tourne toujours autour du soleil et qu’il s’y passe aussi des choses. Quel pays que la Slovaquie, petit certes mais quelle belle aventure, allez-y c’est un vrai paradis. Bâillonné du temps de l’Empire Austro-Hongrois, aliéné de force aux Tchèques par le Traité de Versailles, ce pays en majorité catholique né en 1992 de la chute de l’URSS est enfin parvenu à affirmer son identité, grâce à l’Union Européenne, n’en déplaise à certains. Membre du Groupe de Visegrad, que l'extrême-droite s'est empressée de récupérer comme union souverainiste, alors que ce fut pour les pays d’Europe orientale un moyen de se protéger contre les ultimes soubresauts de feue l’Union Soviétique, la Slovaquie vient d’élire à sa tête une avocate, militante écologiste anti-corruption en réponse à l’onde de choc qui a suivi dans le pays l’assassinat crapuleux du journaliste Jan Kuciak et de sa compagne alors qu’il enquêtait sur les liens entre la maffia et le pouvoir. Réussira-t-elle, c’est une autre histoire mais en ces temps incertains où les extrêmes surfent sur les faiblesses inhérentes aux démocraties quand elles ont en face des régimes qui se moquent du pluralisme, il ne serait pas dénué de raison qu’elle aille trouver un premier soutien auprès des pays qui ne renoncent pas à l’idée d’une Europe unie. Un grand bravo au peuple slovaque qui a osé dire non aux populistes soutenus entre autres par une Eglise catholique décidément plus loin que jamais du camp du bien.

Ils sont fous ces Ukrainiens!
Ils en ont surtout assez des corrompus de tout poil qui n'ont de conscience nationale
que le nombre de zéros figurant sur leur compte en banque.
Un ras-le-bol qui les pousse même vers un adolescent de la politique quitte à le regretter
plus tard 
L’élection ukrainienne, à présent. Un nouvel épisode du dégagisme qui s’est emparé des peuples, pressés dès qu’ils sont consultés de dire non à la corruption qui n’en finit plus de gangréner les milieux politiques, comme si les bons sentiments affichés n’étaient que de la poudre aux yeux ou de l’enfumage. Les urnes, dès lors qu’elles ne sont pas trafiquées, bourrées ou détruites délivrent un verdict sans appel. A Kiev, Viktor Porochenko, le président sortant ne récolte que 18% des voix au premier tour de l’élection, laissant la majorité à Volodymyr Zelenski, un comédien trentenaire surtout connu pour avoir interprété dans une série télé un jeune président arrivé à la tête de l’Ukraine par hasard. Ironie du destin, la fiction devient réalité. Ne bénéficiant d’aucune expérience politique, et risquant de ne pas sortir indemne des luttes intestines qui rongent les organes du pouvoir, il incarne le mécontentement et la volonté de mettre à bas la classe politique qui a failli avant même d’apporter un semblant de solution à la crise économique. Le constat est en effet cinglant. Malgré son énorme potentiel, l'Ukraine ne parvient toujours pas à s’extirper du syndrome qui frappe de malédiction les anciennes république de l'URSS, asphyxié par le frère siamois russe qui lui colle au corps autant qu'animée par son désir immodéré de passer à l’ouest pour de bon. Est-ce que Zelenski, s’il est élu parviendra à trouver le bon compromis, rien n’est sûr mais une chose est certaine, c’est que le soleil se lève à l’Est de l’Europe et qu’il ne faudrait pas que par lâcheté ou paresse, on fasse preuve de poltronnerie face aux « Big Blue Eyes » de la Moscova.

Le président turc s'est vu un peu vite chef du nouvel empire ottoman.
Les électeurs viennent de lui rappeler que la démocratie a la vie dure.
Serait-ce le commencement de la fin pour celui que s'est proclamé chef de l'islam
triomphant à travers le monde
En Turquie, Erdogan vient de se prendre une gifle. Quel Européen, même le plus partisan de l’intégration de la république ottomane à l’Union Européenne ne peut pas y voir là une lueur d’espoir tant on a crû patent le basculement de notre partenaire de l’OTAN vers les chemins boueux de l’obscurantisme islamiste. Les Turcs ont, comme bon nombre de citoyens européens, les oreilles farcies des discours va-t-en guerre de certains de leurs gouvernants, l’un au nom de la défense d’un continent historiquement chrétien, l’autre animé par la volonté d’instaurer la charia, cette loi inquisitoriale dont s’inspire la mafia pour régler ses différends. Les électeurs turcs ont dit assez. Le président Recip Tayyep Erdogan, islamiste revendiqué, vient de perdre la capitale Ankara ainsi que la grande ville côtière d’Antalya et il ne fait aucun doute qu’il va perdre aussi Istanbul. On comprend que pour lui, le camouflet est tel qu'il imagine une fraude massive, y voyant la main d'une force occulte qui aurait, par miracle, survécu aux épurations massives qui ont nettoyé l'administration, l'armée et la police de toute opposition, même la plus timide. Vexé par un revers électoral frappant de plein fouet son idéal totalitaire mais logique envers lui-même, Erdogan ne pourra plus se fixer comme mission que d'épurer son propre peuple, devenant en somme un nouveau Pol Pot avec Allah comme excuse. A l'école des dictateurs, il reste toujours une place à prendre dans la galerie des horreurs. Staline et Hitler y ont pensé avant lui mais à l'ère des réseaux sociaux, l'affaire est mal engagée. Peu dûpes, les Turcs sont allés jusqu’au bout de ce qu’ils pouvaient supporter dans le mensonge, l’intox et la corruption comme mode de gouvernement. Le message envoyé est certes sans ambiguïté mais le chemin est malheureusement encore long avant que la Turquie ne renoue avec la laïcité telle que l’avait édicté son grand leader Mustapha Kemal
Espérons toutefois, en attendant, que la Turquie ne soit plus seulement éclairée par un croissant de lune mais que les électeurs d’Istanbul chassent les janissaires d’Erdogan de Sainte Sophie, cette basilique que ces derniers haïssent tant elle leur rappelle à chaque jour qui passe que leur Dieu est arrivé le dernier sur la liste. Merci au peuple turc de renouer avec un bien meilleur destin que celui qui consiste à faire croire que la Terre est aussi plate qu’une pâte à brick.

Le peuple algérien dans la rue
Pour dire non à Bouteflika et à n'en pas douter oui au prochain président que lui
désignera l'oligarchie au pouvoir.
Tant qu'il y aura de la neige sur la Djurdjura, le printemps se fera attendre en Algérie
Et l’Algérie ? Pendant combien de temps encore le peuple va-t-il souffrir d'anesthésie, laissant aux commandes le terrible clan des Tlemceniens qui se partage à lui seul tous les pouvoirs depuis l’indépendance du pays en 1962. L’Algérie n’ayant jamais été une démocratie telle qu'on la conçoit en Europe, le régime qui gouverne depuis déjà trop longtemps dans l’opacité la plus totale parvient toutefois à se donner le temps d’inventer la parade fatale propre à replonger le peuple algérien dans un nouveau coma prolongé. Après le réveil brutal qu'a engendré l’espoir de conduire le président Bouteflika au cimetière de la patrie reconnaissante, la clique du FLN et ses alliés s’active en coulisse pour qu’au final rien ne change et que chacun, au palais d'El Madouria, continue de faire ses petites affaires. 
On pourra, pour le coup, savourer une bonne coupe de moutaï à Pékin après avoir vu, dans un premier temps, défiler avec inquiétude, à travers toute l’Algérie, des millions de jeunes en quête d'émancipation. Avec la disparition de Bouteflika et la nomination d’un nouveau gouvernement, copie conforme du précédent et des autres avant lui, les Chinois sont désormais rassurés et le petit monde des arrangements entre amis retrouve le sourire. L’Algérie devra encore atteindre la fin d’un nouvel hiver, après déjà tant d’hivers.

Les voilà, les vrais ennemis de la Pologne : les magiciens qui détournent
le peuple de la vraie foi aux illusions

Changeons à présent de lattitude et arrêtons-nous un moment sur les bords parsemés de pâquerettes de la Vistule. Est-ce que les Polonais vont enfin se réveiller ? Pas sûr mais c’est encore possible. Ce pays si cher au cœur des Français depuis qu’Henri III en avait été le roi éphémère, ému à l'évocation de de Marie Leczinska, Tadeusz Kosciuszko, Marie Walevska et bien sur Frédéric Chopin, a trop longtemps souffert de son grand voisin russe pour pouvoir se passer du réconfort de son intégration à l’Union Européenne. Peut-être d’ailleurs, ses dirigeants devraient-il cesser de faire la fine bouche en accordant autant d’importance à la protection que leur assure l’OTAN contre les hypothétiques menaces que feraient peser sur eux les chars de Vladimir Poutine au lieu de reconnaître les avantages conséquents que leur accorde Bruxelles en matière de développement économique et de soutien à l’agriculture.
Les Polonais agitent le spectre de l’Islam migratoire pour conforter leurs idéaux nationalistes alors même que rares sont les musulmans qui osent s’aventurer sur leur sol. Ils seraient, en revanche, bien plus inspirés d’adresser un regard critique envers l’Eglise catholique qui profite de son emprise sur la société pour y injecter un poison obscurantiste comparable à celui qu'emploient les imams chez leurs voisins d’Europe occidentale. On apprend en effet que de prêtres ont mis en scène un autodafé au cours duquel ont été brûlés des volumes d’Harry Potter et de Twilight Zone, porteurs selon eux de messages subversifs diffusant la magie du diable. On peut rire de ce genre d’initiative mais on est aussi en droit de se demander si on n’est pas, non plus, revenu en plein Moyen-Âge au temps où l’on brûlait vifs les hérétiques. On sait ce qui s’est passé dans les années 30 en Allemagne où l’on a commencé par brûler les livres issus de la pensée des Lumières avant de brûler des hommes, des femmes et des enfants. La violence des mots précède toujours la violence des actes, on en a tous les samedis la preuve avec les Gilets Jaunes, dernier avatar né du mariage des idées du NSDAP et des Camise Negre.

Le feu purificateur qui plaît à Dieu
Cathares, Vaudois, sorcières, hérétiques, simples opposants, juifs
La justice des hommes aime à se cacher derrière les sanctions divines
pour satisfaire ses attirances perverses
Que les prêtres polonais qui se permettent de condamner des œuvres littéraires dont la seule prétention est de divertir des lecteurs épris de rêve et d’aventure se demandent si en matière de magie, ce ne sont pas eux les grands manipulateurs des âmes, laissant croire qu'ils sont les seuls autorisés à accomplir un miracle, chaque fois qu’ils parviennent par enchantement à réduire le Dieu Tout Puissant maître de l’Univers à une vulgaire langue de chat, euh, pardon ! une hostie. Quelle prouesse, en effet, plus fort que de la magie, en fait rien de plus que de la divination comme les prêtres de l'Egypte Antique savaient si bien le faire, just an illusion pour fidèles crédules ! Quand l’humain et le divin se croisent, cela donne le Corps du Christ. Désolé mais le cannibalisme de l’eucharistie n'est pour moi pas différent de la consanguinité légitimée par la papauté à la cour de la très catholique Espagne, de l’inceste biblique selon Loth et ses filles, ou de la pédophilie ramenée à un désir infantile selon  la catéchèse du diocèse de Lyon, ce à quoi je réponds définitivement no ! no ! no ! no ! no ! et no!

Dans moins de deux mois, les Européens vont être amenés à élire leur Parlement. On sait qu’il ne dispose pas de tous les pouvoirs et que la chambre des députés de Strasbourg est peu de chose comparée à la puissante Chambre des Représentants Américaine. Cette élection a cependant une importance considérable tant elle va modeler ce que sera la politique de l’Union Européenne au cours des cinq années qui viennent. Les populistes de droite et de gauche veulent la démanteler, la faire disparaître, prétendant que l’avenir de chacun réside d’abord dans sa capacité à fermer ses frontières, à vivre en autarcie, à refuser en fait, la globalisation pourtant inéluctable de l'économie au profit de la renaissance d’un marché intérieur autosuffisant, sauf à signer des accords de libre-échange avec des pays comme le Brésil, la Chine (toujours elle) ou peut-être la Russie. Ils devraient prendre exemple sur le Royaume Uni qui vient de tenter l’expérience et s’en mord à présent doublement les doigts. 

L'Europe comme en rêvent les populistes
Chers concitoyens de l’Union, comprenez que le démembrement de notre continent est le vœu que formulent sans même s'en cacher les Etats-Unis de Donald Trump, la Chine de Xi-Ji-Ping et la Russie de Vladimir Poutine. Ceux qui assènent des propos nationalistes et xénophobes ne sont que les émissaires volontaires ou non de ces trois grands puissances. Ils prétendent vouloir la sauvegarde de l’Europe alors qu’ils en préparent le cercueil. Nos frontières entre états européens ne sont que des lignes, comme celles qui séparent les départements entre eux. Il est passé le temps des rideaux de fer. Mesdames et Messieurs, vous tous le peuple d’Europe, uni dans la même histoire et par essence condamné au même destin, vous triompherez  des populistes comme, à la fin, le bien triomphe toujours du mal.

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Philippe Martinez : un arrière-goût de lutte finale

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