lundi 17 décembre 2018

Et si on refaisait la Présidentielle demain, l’heureux.se élu.e serait....?


Le sondage IFOP paru le dimanche 16 décembre dans le JDD réactualise l’élection présidentielle de l’année dernière, et il y en a qui peuvent se poser des questions.

Si on refaisait aujourd'hui l'élection de 2017
Qui sortirait du chapeau ?
Ce sondage reprend en premier lieu les scores des candidats de 2017, établissant une comparaison avec ce qu’ils auraient été si l’élection avait lieu aujourd’hui. Rien d’étonnant, François Fillon serait dans les choux. Après le Pénélopegate qui avait déjà plombé sa campagne, les mois qui ont passé n’ont pas joué en sa faveur et le plaider coupable de Marc Ladret de la Charrière, ex-employeur malgré lui de son épouse a fini d’enfoncer le clou. Donc exit.

Au moins là, tout est clair
Finie l'UE, bienvenue à la Francorussie
Il n’y a rien d’étonnant à ce que Marine Le Pen capitalise des voix suite à la mobilisation des Gilets Jaunes tant ils sont en majorité favorables à la plupart de ses propositions politiques dont notamment le fameux RIC (proposition n°5 du programme du Rassemblement National). Le grand perdant dans cette affaire est Jean-Luc Mélenchon (-6%) qui voit fuir les 2/3 de ses électeurs. Son mouvement semble avoir fait les mauvais choix après une période d'euphorie. Il marque incontestablement le pas à force de confondre doctrine et opportunisme. Malgré leur soutien médiatique appuyé, les discours misérabilistes de François Ruffin, n'y ont pas changé grand chose. D’ailleurs, il s’est fait d’un coup discret, conscient que les Insoumis pourraient passer à la trappe. Du côté de Benoit Hamon, un léger mieux, il prend des voix à Mélenchon, son discours apaisé semblant mieux convenir à une partie de la gauche désorientée par les outrances du député de la Canebière. Mais on reste toutefois dans le "gruppetto" des loosers, d'autant plus que la gauche traditionnelle s'est depuis fracturée entre Benoit Hamon lui-même avec son mouvement Génération.s et ses anciens collègues restés au PS, devenu un parti croupion pour ne pas dire moribond.

Copains comme cochons
Il y en a aussi un qui marque des points, Nicolas Dupont-Aignan. Le rabatteur désigné du Rassemblement National se fait sa petite place dans le giron de la droite radicale. Il conserve toujours l’espoir de devenir le premier ministre de Marine présidente, faisant preuve, pour cela, d’un zèle incontestable.

Les petits candidats resteraient, quant à eux, cantonnés dans leur insignifiance. L’extrême gauche ne parviendrait toujours pas à émerger de son indigence électorale tandis que M. François Asselineau, dont on connaît l’obstination à vouloir faire sortir la France de l’Union Européenne, ce qu'il a appelé le Frexit, stagne malgré toute l’énergie que lui et ses acolytes déploient pour démontrer que la France vivrait mieux seule, emmuraillée derrière ses frontières,à l'abri des Tartares. Pure fantaisie, nul n’est dupe de ses règles de trois absconces, que dis-je plutôt, de son égocentrisme narcissique. 

Restent maintenant les deux qualifiés pour le second tour, la pimpante Marine et le gringalet que le grand capitalisme voulait sauver envers et contre tout, le "Private" Macron. Cher cousin, vous avez dit bizarre ? Moi, j’ai dit bizarre, comme c'est étrange ! En effet, celui dont le monde des ronds-points veut la tête en haut d'une pique, celui-là même que l’on monte en effigie à la guillotine, que l’on veut voir dégager, ce ci-devant qui n'a que mépris pour son peuple , qui se nourrit d'une arrogance qui aurait fait passer Louis XIV lui-même, pour un monarque empathique et plein d'humilité, le voilà qui fait jeu égal avec la petite mère des peuples, la tsarine aux cheveux d'or.

Dans la seconde partie du sondage, François Fillon, désormais hors course, cède la place à Laurent Wauquiez. Et là, c’est le bouillon pour Les Républicains. Il faut dire que Monsieur Wauquiez a de quoi systématiquement désarçonner son auditoire, même ses plus addicts. Un jour, il s’affiche en Gilet Jaune, et le lendemain il a déjà oublié ce qu'il a mangé la veille. J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie. On comprend certes qu'il soit proche du burn-out en raison d'un trop plein de mandats, sauf qu'à la Préfecture de Haute-Loire, le parka rouge n'est plus le bienvenu. Et vers qui se tournent les déserteurs de Wauquiez, devinez ! Marine ?  Eh ! non, en majorité ils vont vers celui dont les Gilets Jaunes veulent la tête, Manu le mal-aimé.

Laurent Wauquiez :"Gilet Jaune, moi jamais!"
Si l’on tient compte des reports de voix et même si la droite dure peut compter au second tour sur quelques alliés de circonstance comme Debout la France et l’UPR, et si, de son côté, la gauche radicale s’abstient en partie, incapable de choisir entre la peste brune et la lèpre libérale, la France penchera envers et malgré eux du côté de la raison, évitant à la fois l’aventure vénézuélienne et l’hiver russe. Les Français auront, peut-être à tort, opté pour un monde imparfait et bourré de défauts mais ils auront surtout choisi de rester dans l’Europe, l’Euro et l’OTAN.

Deux absents cependant du débat: l'UDI de Jean-Christophe Lagarde et les écologistes. Pour les centristes, l'heure serait à l'émancipation tant il apparaît que Les Républicains qu'ils avaient rejoints lors des  Présidentielles sont devenus depuis un boulet. Mais quel pourcentage représenteraient-ils ? Quant aux écologistes, ils espèrent que les Européennes vont les remettre en selle mais on se demande toutefois quel espace politique ils peuvent encore occuper. En final, La République en Marche est certes affaiblie dans les sondages mais il faut surtout voir là, une remise à niveau de son socle primitif, celui qui a constitué la base électorale d'Emmanuel Macron au premier tour de la Présidentielle. Il est plus que probable qu'il ne s'effritera pas. En fait, même si les Gilets Jaunes servent de porte-voix à un malaise lancinant qui mine la France depuis de nombreuses années, le fait qu'ils ciblent le Président de la République peut se justifier par ce qu'ils estiment être une trahison de la part de celui qui a été le grand initiateur du dégagisme et de la ringardisation du bipartisme séculaire. La déception est à la hauteur de l'attente des résultats.

Une adresse au gouvernement : finissez-en avec la langue de bois, les gens ont horreur qu'on les caresse dans le sens du poil si c'est pour les endormir. On n'est plus sous François Hollande. Quand vous recevez de votre banque votre relevé de comptes, vous savez au centime près ce que vous avez gagné et dépensé, pour qui et pour quoi. Les Français ont besoin tous les mois de recevoir le relevé de comptes de leur pays. C'est leur droit fondamental en tant que citoyen et surtout contributeur. Le fait, en revanche, de taire les choses provoque un effet de rejet et nourrit le complotisme sous prétexte qu'on "leur cache quelque chose".

Emmanuel Macron accueillant les migrants par millions (Fake News!)
Illustration détournée du Pacte de Marrakech tant dénoncé par le Rassemblement National.
Non, ce n'est pas du racisme mais on ne veut plus de Noirs chez nous.
En conclusion, Emmanuel Macron est réélu. Marine peut revoir sa copie. Encore raté.
Quant aux Gilets Jaunes, qu'ils forment vite un parti, sans quoi, pour eux, ce sera la fin des haricots. 






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