vendredi 8 juin 2018

Le billet du jour


Des meetings pour lesquels on discute les prix. Et alors, qui a dit que c'était interdit

Les ristournes de la discorde

On comprend pourquoi certains crient au scandale en apprenant que l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a su marchander les locations de salles de meeting au meilleur prix, plus habitués qu’ils sont à pratiquer la surfacturation à l’instar par exemple de Mme Le Pen et M. Mélenchon. Ce qui les ennuie dans cette affaire, c’est que le fait de payer très cher, voire trop cher une prestation événementielle cache forcément un loup, comme sait si bien dire une voix du Nord. Vous avez dit rétrocommission ? Allez, parlons simplement de petits arrangements entre amis

Quant à M. Benoît Hamon, en quoi devrait-il s’estimer floué, qui ne risque rien n’a rien. Il aurait mieux fait de s’entourer de vrais commerciaux plutôt que de s’embarrasser de fort coûteux soutiens.
Ah ! j’oubliais. Il me semble qu’En Marche étant un nouveau mouvement politique ne vivait à l’époque que de la générosité de ses donateurs. C’est peut-être la raison pour laquelle il faisait attention à modérer ses dépenses tandis que les partis classiques, bénéficiant des largesses de l’Etat, pouvaient se prendre pour Rockfeller.

EHPAD, hôpitaux, il faut crever l'abcès. Mais à quand remonte l'infection

Héritage sarko-hollandien

Cela fait un an que nous avons un nouveau président et la révolte gronde aux quatre coins de l'hexagone comme si nous étions en douze mois passés d’un état de satisfaction consensuel à une crise sociale aigüe. Depuis mai 2017, la situation s’est dégradée à la vitesse de la lumière dans les EHPAD alors qu’on n'en avait jamais entendu parler ou presque sous François Hollande. Je suis pourtant témoin des énormes problèmes que rencontrent ces établissements depuis fort longtemps dans l’indifférence la plus totale, mon épouse en étant salariée depuis plus de 15 ans. 
Pour les hôpitaux, la situation a aussi empiré en un temps record, au point que du personnel a même entamé une grève de la faim pour faire partager sa détresse. Et pourtant, la plupart de ces gens se taisaient sous le gouvernement précédent, visiblement satisfaits de leur sort. 
Ne parlons bien-sûr pas de la SNCF dont la grève constitue un élément culturel majeur mais il est étrange que lorsque le gouvernement de Manuel Valls a signé le décret qui allait soumettre le ferroviaire à la concurrence, aucun syndicat n’a fait de commentaire, y compris, l’ultramarxisant SUD-rail. Tout ce qui paraissait donc acceptable du temps de François Hollande ne l’est plus aujourd’hui. On sait que seuls les imbéciles ne changent pas mais permettez-moi mon cher cousin de trouver cela « bizarre, bizarre! » . Quand je pense que ce sont les mêmes qui ne voulaient plus de François Hollande. Regrets éternels.

Yann Moix, oups !

Mamoudou Gassama à l'Elysée. Son geste intrépide n'a pas
 convaincu un chroniqueur"bobo". On n'en attendait pas moins.
On ne sait plus comment classer Monsieur Moix. Sa défense extrémiste visiblement surjouée des migrants relève plus de la politique-fiction façon ATN (lire Auteuil-Neuilly-Passy) que de l’assistance sincère et desinteressée à personne en danger. Dénoncer les violences gratuites des forces de l'ordre, les conditions de vie intolérables, le mépris des responsables gouvernementaux, n’est pas nouveau dans la bouche de certains représentants associatifs, ils sont dans leur rôle. Mais l'extravagance des mots employés par M. Moix interpelle tant elle est à la fois hors sujet et injustifiée. 
Que Monsieur Gassama ait bénéficié d’une proposition de naturalisation accélérée, étant donné le geste héroïque et spontané qu’il a eu l’audace de commettre en sauvant la vie d’un petit enfant, semble logique pour deux raisons évidentes. La première est que la scène a été filmée comme tout ce qui se passe aujourd’hui. Il suffit pour cela de se servir d'un smartphone, comme tout un chacun, et d'envoyer le tout sur les réseaux sociaux. Mais la seconde est que s’il n’avait reçu qu’une médaille, on aurait assisté à un tollé national d'une ampleur insoupçonnée. 
Oser comparer cette naturalisation à un geste pornographique est une dérive langagière inquiétante. Y voir une connotation sexuelle ou une intention obscène tient manifestement d'un esprit pervers. Monsieur Moix se complait dans le choc des mots mais son aigreur ostentatoire et sa hargne à dénoncer une récompense tout à fait méritée comme un acte post-colonialiste est en tous points affligeante.
Non, tous les migrants qui campent sur notre sol ne sont pas devenus des héros en quittant leur pays sous prétexte qu'ils se lançaient dans un parcours du combattant. Mais quelle idée, en revanche, de vouloir tous les décorer ou de n’en décorer aucun, voilà qui est plutôt curieux, comme si ces gens n’étaient qu’un magma de clônes, indifférenciables. Ces hommes, ces femmes et ces enfants venus d’Afrique ou du Moyen Orient ne sont pas issus du même moule et n'ont pas les mêmes buts. Ils ont certes subi des mauvais traitements au cours de leur pérégrination et il leur a fallu de la chance pour parvenir jusqu’à nous mais ce n’est pas en les régularisant tous en même temps qu’on va améliorer leur sort du jour au lendemain. On ne force pas les gens à être heureux malgré eux même avec bonne conscience, sans tomber soi-même dans le néo-colonialisme que par ailleurs on condamne.  
M. Moix devrait plutôt se poser la vraie question en regardant ce qui se passe chez nos voisins européens. Mme Merkel a vu son pouvoir chanceler face à la poussée d'un mouvement d’extrême-droite en réponse à sa politique d’accueil massif de migrants. L’Autriche, la Hongrie, la Pologne, la Tchéquie et maintenant la Slovénie ont récemment élu des pouvoirs nationalistes anti-migrants tandis que l’Italie, une des démocraties les plus stables de l’Union Européenne vient de porter l’extrême-droite et les populistes au pouvoir en raison de leur volonté de lutter contre l’immigration. M. Salvini n’a, d’ailleurs, pas pris de pincettes en déclarant que tous les clandestins installés sur le sol italien allaient devoir faire leurs valises. 
Peut-être M. Moix souhaite-t-il que ce soit dorénavant à la France d'accueillir toute la misère du monde. A force de tenir des propos aussi outranciers, de voir partout des violences policières, de sous-entendre que tous les migrants se ressemblent comme on disait jadis des Africains qu’on avait du mal à les reconnaître parce qu’ils se ressemblaient tous, M. Moix continue de tisser la toile du Rassemblement National et de son alter-ego LR. Il devrait plutôt remercier les Français d’avoir tenu à ce que leur pays reste attaché à la défense de la liberté et de la démocratie.

Emmanuel et Donald : la passion et la raison (d'espérer?)
G7 , retour de Tafta ?

Que Donald Trump ait décidé de jouer seul dans le guerre économique qui régit le monde depuis la fin de la Guerre Froide et l’avènement de la Chine n’est que la conclusion d'années de discussions infructueuses entre les Etats-Unis et l’Union Européenne au sujet de la création d’une zone de libre-échange. 
Les Américains se plaignent d’un déséquilibre des échanges commerciaux. Il n’ont pas tort mais c’est avec la Chine que celui-ci est le plus flagrant. La puissance économique de l’Europe est certes globalement supérieure à celle des Etats-Unis mais elle morcelée entre des pays qui ne jouent pas toujours la même partition et dans le cas du Brexit, affichent des intérêts bientôt divergents. 
Même si Emmanuel Macron donne de la voix et et s’active pour entraîner derrière lui ses partenaires européens, entreprise oh! combien louable mais des plus hasardeuses, et si Justin Trudeau sort de son rôle de vassal traditionnel de son voisin américain pour rallier ses alliés d’outre-atlantique, l’affaire n’en sera pas gagnée pour autant. 
Rappelons seulement que tant que l’Europe restera un alignement de drapeaux devant un parlement sans pouvoir, la puissance des Etats-Unis aura toute latitude pour poursuivre son écrasante domination économique et culturelle. Les géants du numérique continueront d’asseoir leur puissance sur le monde tandis que les entreprises européennes, à la taille bien mince, frileuses à l’international, assommées pour la plupart par la pression des fiscalités, prises dans l’étau des charges sociales, tenteront d'abord de survivre en maintenant leurs étroites parts de marché. 
Et encore, il suffit de constater avec quelle rapidité les entreprises françaises désertent le marché iranien depuis que les Etats-Unis ont dénoncé l’accord nucléaire. Sacré dollar, ce n’est pas encore demain que l’Euro lui fera de l’ombre. 
Dommage, notre président avait une idée à ce sujet mais il a hérité d’un pays tellement exsangue qu’il lui faut le remettre d’aplomb avant de retrouver une réelle écoute au-delà des frontières. Les embrassades et les clins d’œil complices ajoutent certes une note de glamour dans un univers impitoyable mais l’esprit de Dallas est plus fort que tout.



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