Selon le dernier rapport alarmant du GIEC, l’avenir de l’humanité s’annonce compromis, voire proche de sa conclusion si celle-ci ne change pas radicalement ses comportements environnementaux. La croissance démographique exponentielle telle que nous la vivons provoque des effets si dévastateurs sur le climat qu’elle conduit en l'état l’espèce humaine à sa perte, entraînant avec elle une vaste part de la biodiversité.
Dans ce contexte des plus préoccupants, il est toutefois un pays qui entretient une petite lueur d'espoir. Ce pays improbable n'est autre que l'Ethiopie. Située aux abords immédiats de la corne de l’Afrique, une région réputée ingrate et aride, considérée d’ordinaire avec condescendance pour ne pas dire pitié du fait de sa
pauvreté, voilà que l'Ethiopie est peut-être en train de devenir un modèle pour les années qui
viennent grâce à un programme de reforestation sans précédent sur la planète.
Il y a toujours plus de joie à planter un arbre qu'à l'abattre |
Au Brésil, on considère aujourd'hui la forêt comme une entrave au développement économique |
M. Bolsonaro ne marche même plus dans les pas de Donald Trump, il les précède, faisant du climatoscepticisme une doctrine fondamentaliste. Soucieux de prouver à tous qu’au Brésil, c’est lui le patron, il engage ses milices fermières à mettre le feu à la nature amazonienne pour mieux y envoyer ses bulldozers écraser la flore, la faune et les quelques indiens qui y vivent encore. Tout cela doit disparaître de manière à faire de l’Amazonie une immense ferme industrielle avec pour horizon des champs de soja à perte de vue destinés à produire de quoi nourrir les milliards d’humains qui vont dans les prochaines années s’ajouter à ceux qui existent déjà.
On peut, au passage, se demander pourquoi la haine
irrationnelle que voue M. Bolsonaro à ses adversaires du Parti
des Travailleurs doit passer, selon lui, par la destruction de l’environnement. A croire que ce dernier aurait une coloration particulière, du type rouge socialiste. Un raisonnement qui passerait aux yeux de tous pour stupide mais qui n'est en fait que la plus parfaite illustration du cynisme absolu de ce nouveau président. Les
Brésiliens sont depuis qu’ils l'ont élu dans un tel état de
sidération qu’aucune voix ne s’élève encore dans le pays pour dire stop à ce serial
killer de la nature. M. Bolsonaro sera peut-être un jour condamné pour ses
crimes contre l’environnement mais en attendant, il fait ce qui lui plaît.
La forêt amazonienne recule inexorablement remplaçant le vert dominant par du gris |
On aimerait les voir monter un peu plus au créneau pour défendre leurs idées face au discours de plus en plus envahissant des climatosceptiques. Il est étrange, en effet, qu'ils se montrent autant fatalistes, pour ne pas dire résignés lorsqu'ils sont sous le feu des sarcasmes d'un Donald Trump, comme si l'avenir de la planète dépendait plus de l'attitude de la France que des autres pays. lls font profil bas dès qu'on évoque la déforestation à grande échelle de la forêt amazonienne et se gardent bien de commenter le triomphe de l'agro-business au Brésil alors qu'ils étaient les premiers à s'insurger en France contre le projet de ferme des Mille Vaches. On préfère noyer le poisson en jouant les moralisateurs et en s'en prenant à de modestes élus, les accusant de programmer la mort du monde paysan tout en fantasmant sur une alimentation du futur, issue d'un retour à la polyculture vivrière et de l’essor du localisme bio, les deux mamelles nourricières de demain. Il faudra pour cela diminuer la population mondiale des deux tiers. Même un troisième guerre mondiale n'y suffira pas.
Un centre d'élevage bovin au Brésil L'industrie de la viande à grande échelle Ni arbre, ni herbe, juste une terre aride et des tourteaux de soja |
Dans le Mato Grosso, les champs de soja s'étendent à perte de vue dans un paysage totalement désert |
L'Ethiopie décidée à devenir le poumon vert de l'Afrique |
* Après le régime calamiteux à coloration marxiste du Colonel Mengitsu, le pays se redresse lentement du chaos dans lequel il était plongé depuis les années 70. Les famines retentissantes qui ont suivi la collectivisation arbitraire des terres ont tellement marqué les esprits au cours des années 80 qu'on a craint que ce pays ne se relèverait jamais de la tragédie dans laquelle l'avait entraîné un gouvernement sous emprise idéologique, à l'image de ce qui s'était passé au Cambodge. Malgré des divisions ethniques récurrentes et la sécession de la province d'Erythrée qui l'a privée d'un débouché maritime, l'Ethiopie fait preuve d'une résilience dont on aurait douté il n'y a pas encore si longtemps. La Chine, la première, y a vu une immense opportunité pour y implanter ses usines profitant d'une main d'oeuvre âpre à la tâche et bon marché. Ce furent ensuite les Hollandais qui, conscients d'avoir là les conditions climatiques les plus favorables à la floriculture intensive ont quelque peu délaissé la Colombie et les Andes pour faire de l'Ethiopie la plus grande roseraie du monde. Emmanuel Macron s'est rendu au printemps dans le pays, montrant par là que la France ne resterait pas passive face à la volonté du gouvernement éthiopien de donner un véritable avenir à son pays, chose devenue rare dans un continent en totale déshérence, miné par le terrorisme islamiste, la corruption endémique et une poussée démographique incontrôlable.
Alors, un pays qui a décidé de planter 4 milliards d'arbres en six mois ne mérite pas seulement le respect, il l'impose.