Le Président Emmanuel Macron s’adresse
aux Français ce soir. Des représentants des Gilets Jaunes ont déjà dit que peu
importait ce qu’il annoncerait. Pour eux, la solution qui apaiserait la colère
serait qu’il s’en aille. Mais au nom de quoi ? Il a été tout même été élu par les 2/3 des électeurs français. Or, on entend depuis le début
les boutefeux de La France Insoumise parler de lui comme d’un imposteur. Ceux
du Rassemblement National partagent ce point de vue avec, certes, plus d’élégance, mais
ils le partagent. Au point qu’à la première bise venue, leurs troupes se
retrouvent sur les ronds-points au cri de « Macron Démission ». Rien
de plus normal pour cet individu parvenu à l’Elysée après avoir réalisé le casse
du siècle que de s’échapper par les égouts, comme un vulgaire malfrat. Paradoxe bien français, on adore brûler le lendemain ce qu'on a adoré la veille.
Donc, Macron va parler ce soir mais on ne l’écoutera pas. Qu’importe
ce qu’il a à dire: la baisse des impôts, la défiscalisation des primes, la
suppression des taxes écologiques sur le carburant, la baisse de la TVA sur les
travaux de rénovation, la prise en compte des doléances, la mise en place de
référendums d’initiative populaire, la hausse du SMIC accompagnée d’une baisse
des charges, etc….etc… Peanuts, tout cela on s’en fiche. Nous, ce qu’on veut, c’est
qu’il se casse où il veut, à Baden-Baden si ça lui plaît, mais surtout qu’il se
casse, et vite.
Oh ! les Gilets Jaunes ! il va bien falloir prendre vos
responsabilités. Les insultes à tout va, c’est bon un temps. Il n’est pas
interdit de se défouler. Mais il y a un moment où il faut se mettre au travail.
C’est bien gentil d’avoir une liste de revendications à rallonge mais, au bout du compte, il faudra bien qu’il se trouve quelqu’un pour
décider de les mettre en oeuvre, les rédiger, les discuter, les faire voter et les appliquer, comment, pour qui, pour quoi. C’est bien
beau de vouloir le beurre et l’argent de la crémière, Gilet Jaune elle aussi, mais il faudra bien à un moment ou à un autre cesser de se défiler ou de passer par une porte dérobée pour s’adresser
à un dirigeant. Estimant que vos propositions reprennent son programme, Jean-Luc
Mélenchon a proposé de vous récupérer, l’accepterez-vous. Serez-vous pour le
moins capables de vous structurer sous forme d’un mouvement politique. D’après
les sondages, vous auriez la côte auprès des Français en cas d’élection mais sur
une liste, il faut des noms, pas simplement un Monsieur X ou une Madame Y. La
couleur à elle seule, non plus, ne suffit pas.
Si aucune des mesures d’apaisement proposées par le
Président n’a de grâce à vous yeux, il faudra prendre le taureau par les cornes.
On ne gouverne pas contre son peuple.
Alors, à l’heure où les supputations vont bon train, si las
d’avoir affaire à une contestation rétive à toute main tendue, le
Président annonçait ce qu’un de ses prédécesseurs avait osé dans une période de
troubles qui, à bien des égards, ressemble à ce qui se passe à présent, même si
les manifestations d’alors étaient d’une tout autre dimension et si les grèves
bloquaient tout le pays et pas seulement les accès autoroutiers. La France était
alors devenue ingouvernable. Il avait été un temps question d’instaurer la loi martiale
mais la sagesse politique l’avait finalement emporté. A l’époque, ce n’était
pas le jaune sulfureux qu’arboraient les manifestants mais le rouge écarlate.
Le Président de l’époque s’appelait Charles De Gaulle et voilà ce qu’il déclarait
le 30 mai 1968
A l'arrivée, le jaune céda la place au bleu-blanc-rouge. Coup de poker, coup de génie!
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