Le voile comble de l'élégance dans les années 50 |
La laïcité telle qu’on l’entend dans notre pays laisse à
chacun le droit s’exercer une religion dès lors que cet exercice ne porte pas
atteinte à l’ordre public. Liberté religieuse donc. Avec les années, la laïcité
a perdu de son sens originel, non pas du fait de l’arrivée en France de
populations étrangères pour qui ce mot ne signifiait rien mais davantage par une
manière désabusée d’en laisser détourner à la fois l’esprit et la lettre.
En définissant
les règles de la laïcité, la loi de 1905 visait d’abord à promouvoir une culture fondée sur le progrès social et l'héritage des " Lumières"
afin de sonner le glas de l’obscurantisme associé aux religions. L'objectif était aussi de de minimiser le rôle éducatif du catéchisme, assignant à l’instituteur
plutôt qu’aux dames patronnesses ou à Monsieur le Curé le devoir de délivrer un
enseignement permettant à nos chères têtes blondes de devenir des citoyens
responsables.
On pût ainsi apprendre que l’histoire de la Terre avait commencé
il y a plusieurs milliards d’années, bien au-delà de ce que racontait la Genèse.
On put aussi se faire à l’idée que l’homme descendait peut-être du singe et pas
seulement d’Adam et Eve. La bataille fut rude avant que l’Eglise accepte d'être d'abord et uniquement une autorité morale, renonçant à sa prépondérance dans le champ
politique et le système éducatif.
C’est ainsi que le XXème siècle a empreint de son sceau la laïcité comme une norme incontournable. On s’est, de la sorte, habitué à faire la
distinction entre les livres de classe de la République et le manuel d'instruction
religieuse. A l'école revenait l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, l'initiation à la géographie, à l’histoire et aux sciences de la nature tandis que les parents conservaient le droit d'envoyer leurs enfants à l'église pour y apprendre les prières et faire leur communion. Deux univers parallèles avaient fini par se tolérer et se
compléter dans un esprit apaisé. On était loin des querelles
enflammées qui avaient tant ébranlé les premiers temps de la 3ème
République. Au cours des fameuses Trente Glorieuses, ces années
d’après-guerre au cours desquelles la France a renoncé (malgré elle) à son
empire colonial, la société française a fini d'accomplir sa mue.
Avec les années 70, cependant, la fameuse loi de 1905 a commencé à faire
l’objet d’interprétations. On a porté l’accent sur la liberté, non plus comme
le droit pour chacun d’exercer son culte mais au contraire comme celui de ne
subir aucune entrave dans son exercice, oubliant simplement que cet exercice
risquait d'outrepasser la loi. Et c’est à partir de ce
moment que la société française qui avait su faire le tri entre ce qui
relevait de la religion et ce qui était du ressort de la vie civile a commencé
à se crisper.
Pour d’autres religions, et notamment l’Islam, la laïcité fut
surtout reconnue comme le droit de pratiquer, partant du principe
que ce qui n‘est pas interdit est autorisé. Le consensus qui s’était, au
fil du temps, établi entre l’Etat et l’Eglise a dès lors perdu de son sens.
La loi visant essentiellement l’Eglise catholique n’avait pas prévu qu'il serait, un jour, nécessaire de reformuler un discours capable de répondre aux
arguments invoqués notamment par la religion musulmane pour détourner à son
profit le terme même de laïcité.
Combat sémantique s’il en est, liberté et
laïcité sont devenues les maîtres-mots des autorités musulmanes pour imposer une
autre vision du monde. La laïcité n’étant plus qu’un permis de pratiquer, là où
le catholicisme qui constituait pourtant la règle culturelle pour les ¾ des
Français n’osait pas interférer, l’Islam a commencé à poser ses jalons, estimant de son côté que la foi était consubstantielle de la loi.
Dans un
pays où la religion s’était faite si discrète que l’on pouvait fréquenter les
bancs de l’école sans même jamais savoir si son voisin, souvent son camarade
croyait en Dieu ou en l’homme, sont arrivés peu à peu des signes extérieurs
témoignant d’une adhésion à des valeurs inaccoutumées jusque-là. Alors que la
loi de 1905 était parvenue à effacer de l’espace public les signes attachés aux
diverses religions, ne les autorisant que dans la sphère privée ou à l’intérieur des
édifices dédiés au culte, les autorités chargées de la faire respecter se sont
fait dépasser, autant par clientélisme que par complaisance.
Le meilleur moyen pour s'attirer la sympathie est de se faire passer pour une victime, de crier à l’injustice et demander réparation. Pour une religion par essence invasive et conquérante telle que l’est l’Islam, l’occasion était trop belle. A la fois victime du colonialisme, victime du racisme, victime de l’ostracisme, elle ne pouvait que tirer parti du sentiment de culpabilité que devait ressentir à son égard l’ancien oppresseur européen et sa progéniture. Les choses auraient cependant pu en rester là si la religion musulmane avait accepté de se fondre dans le moule de la laïcité. Il n’en a pas été ainsi et profitant justement de son statut victimaire, l’Islam s’est autorisé, dans la plus parfaite indulgence, à promouvoir sa spécificité et son caractère militant.
Le meilleur moyen pour s'attirer la sympathie est de se faire passer pour une victime, de crier à l’injustice et demander réparation. Pour une religion par essence invasive et conquérante telle que l’est l’Islam, l’occasion était trop belle. A la fois victime du colonialisme, victime du racisme, victime de l’ostracisme, elle ne pouvait que tirer parti du sentiment de culpabilité que devait ressentir à son égard l’ancien oppresseur européen et sa progéniture. Les choses auraient cependant pu en rester là si la religion musulmane avait accepté de se fondre dans le moule de la laïcité. Il n’en a pas été ainsi et profitant justement de son statut victimaire, l’Islam s’est autorisé, dans la plus parfaite indulgence, à promouvoir sa spécificité et son caractère militant.
Nike cache les cheveux tout en mettant sa marque en évidence Islam et marketing, Dieu et l'argent font toujours bon ménage |
Autant la loi de 1905
avait banni les signes religieux ostentatoires (ne conservant, et encore, que les calvaires
rouillés qui bornent les chemins creux au nom de la persistance de la mémoire),
autant la religion musulmane s’est autorisée à les faire valoir, revendiquant le port de symboles particuliers, forte du droit au libre exercice
de sa religion. Le tour était joué.
Au fil du temps qui passe, les passions s’amenuisent
mais les problèmes qui en sont à l'origine demeurent. En France, on tolère certes les bonnes sœurs
parce qu’on les considère sincères et discrètes mais on n’aime guère que les gens en
soutane déambulent en dehors de leur église. On n’aime pas non plus les religieux en
robe de bure excepté dans un monastère, les préférant en tenue civile lorsqu’ils descendent
dans la rue.
En France, on n’aime pas
que les vêtements religieux s'affichent en dehors des églises ou des
synagogues. Alors pourquoi devrait-on supporter qu’une religion s’autorise ce
que les autres ne font pas. En fait, on le supporte mal. Et on l’apprécie d’autant
moins face à la montée en puissance d'une forme inédite d'organisation sociale, disposée à imposer aux yeux de tous un code vestimentaire censé faire l'article au profit d'une religion. Une véritable provocation pour un pays qui se reconnaît dans une loi on ne peut plus claire à ce sujet. Cette fois ci, pourtant, les défenseurs de la laïcité sont en proie à un certain désarroi, se trouvant démunis face à une problématique ne s’inscrivant dans une aucune référence culturelle à laquelle ils sont familiers.
Depuis quelques années, les femmes musulmanes sont assignées au port du voile,
pas le gentille mantille de tulle ou de mousseline que des stars ont porté au
cinéma, non, plutôt un large bandeau d'étoffe épaisse censé recouvrir toute la chevelure.
Il ne s’agît pas de dissimuler une calvitie conséquente d’une chimiothérapie
agressive mais de cacher la chevelure féminine, qui si l’on en croit ceux qui justifient son usage, serait insupportable à Dieu car elle attiserait la libido masculine.
Pourquoi Dieu n'a-t-il pas alors rendu les femmes chauves ? Tout cela n’est
qu’un prétexte pour faire diversion. Le voile islamique, ce tissu sans élégance,
est d’abord un instrument de prosélytisme dont la femme est, souvent à son insu, un outil de propagande.
Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) L'exaltation de la chevelure féminine |
Et le pire est que cela fonctionne à merveille. Dans l’espace public, là où
l’on est censé pouvoir se promener en toute liberté sans pour autant faire
partager ses opinions religieuses, les musulmanes sont là, bien différenciées. Les gens vont et
viennent dans l’anonymat, vaquant à leurs occupations, se côtoyant, se saluant souriant,
parlant même ensemble de la pluie et du beau temps jusqu’à ce qu’ils croisent
la femme musulmane, celle qui ne parle à personne (parce qu’elle n’en pas le
droit ou par mépris pour ceux qui ne sont pas comme elle) et à qui l'on n'ose pas nous plus s'adresser. Parler de vivre
ensemble n’est qu’un vœu pieux. Le port du foulard islamique est présenté par ses
partisans comme une liberté pour la femme musulmane. Un argument qui ne manque
pas de culôt. La liberté de le porter devrait être assortie de celle de le
retirer. Mais non, c’est un droit à sens unique, et donc un devoir, une obligation. On sait ce qu'il en coûte à une femme d'avoir la liberté d'ôter son voile dans un état musulman, 148 coups de fouet.
Il pourrait aussi s'agîr, dans un état laïc comme la France d’un simple effet de mode, une façon d'affirmer sa personnalité, de sortir du lot, dans lequel se reconnaissent celles qui, en leur temps, osèrent braver les conventions en portant des jeans ou une mini-jupe. Or, comme chacun sait, les modes passent. Les filles qui trouvent aujourd’hui le voile très tendance y préféreront peut-être demain la coupe au carré ou le catogan. Cela ne conviendra certainement pas aux gendarmes de la foi mais on est en France et la France est un pays réfractaire, peu enclin à se soumettre contrairement à ce que souhaiteraient certains doctrinaires impénitents.
Il pourrait aussi s'agîr, dans un état laïc comme la France d’un simple effet de mode, une façon d'affirmer sa personnalité, de sortir du lot, dans lequel se reconnaissent celles qui, en leur temps, osèrent braver les conventions en portant des jeans ou une mini-jupe. Or, comme chacun sait, les modes passent. Les filles qui trouvent aujourd’hui le voile très tendance y préféreront peut-être demain la coupe au carré ou le catogan. Cela ne conviendra certainement pas aux gendarmes de la foi mais on est en France et la France est un pays réfractaire, peu enclin à se soumettre contrairement à ce que souhaiteraient certains doctrinaires impénitents.
Les sages (par ailleurs, uniquement des hommes)
qui glosent sur les mystères des origines ont conclu que Dieu a créé l’homme à
sa gloire et la femme à la gloire de l’homme. Même les machos les plus revendiqués n’auraient pas osé. C’est l’apôtre Paul lui-même qui dans sa 1ère lettre
aux Corinthiens définit la sujétion de la femme à l’homme par le biais d’un
signe, devinez-quoi ? le voile. Non plus le voile, mais
davantage la cagoule, cet accessoire anodin, garçon ou fille, que l’on porte l’hiver
pour se protéger la tête du froid. Il est évident que le hijab se portant aussi
par temps chaud, l’accessoire revêt donc une fonction qui, loin de toute
considération sportive ou de bien-être, n’est qu’un outil prosélyte porteur d’un
message.
Iran 2018 Le voile, une mode imposé par les hommes dont les femmes finissent par se lasser. Mais attention au retour des coups de bâton |
comparer le voile islamique à un serre-tête juste une plaisanterie |
Cette idéologie semble effectivement s’imposer dans les
esprits, baffouant deux siècles de lutte pour l’émancipation des femmes, profitant des
turpitudes et des renoncements de la classe politique pour inoculer sa semence méphitique.
Pour vivre heureux, vivons séparés prétend le
nouveau proverbe, les blancs avec les blancs, les noirs avec les noirs, les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes. Un pas en avant, deux en arrière; la laïcité aura donc vécu ce que vivent les roses, le temps d’une
étincelle sur la route obscure ramenant l’humanité vers le néant.
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