Mariage en jaune et noir On n'a rien à perdre à casser ce qui ne nous appartient pas |
Bien que programmée depuis le précédent quinquennat, la hausse de la taxe carbone sur le carburant a été, comme
chacun sait le catalyseur de la contestation mais, maintenant que les
revendications d’origine ont été pour une large part satisfaites, comment se
fait-il qu’une poignée d'individus s'entête à semer le désordre
tous les samedis, sauf peut-être à renifler l'odeur du sang. Cette grand'messe hebdomadaire rassemblant les adeptes en jaune et noir venus communier autour de la dépouille symbolique de « Macron l’imposteur » semble encore avoir l’assentiment d’une partie notoire de l’opinion.
Le Fouquet's Ce resto des stars qu'on déteste par principe tant il représente ces privilégiés exonérés d'ISF |
Les Gilets Jaunes qui sont les premiers à déplorer le mépris
dont, selon eux, le gouvernement ferait preuve à leur égard, auraient bien besoin de prendre un peu de recul pour faire l’analyse critique de leur
mouvement. Ils ont déjà obtenu davantage qu'avant eux, les corps intermédiaires dont les syndicats pourtant habitués à des démonstrations populaires d’une autre ampleur.
Persuadés que c’était par la violence que le pouvoir céderait, ils
ont estimé détenir, de cette façon, la bonne méthode en se dédouanant à bon compte aux dépens de l’exécutif, l'accusant d'être le vrai responsable de toutes leurs exactions. Mais comment appréhender ces manifestations si
on peut encore appeler manifestation ce qui n’est autre que du chambard, dans
le mépris le plus total de tous ceux qui ont le malheur de se trouver sur leur chemin et qui se voient brutalement dépouillés de leur emploi, découvrant effarés leurs lieux de
travail pillés ou réduits en cendres.
Pour les Gilets Jaunes qui se
revendiquent du peuple, nul ne doit entraver leur funeste parcours, et surtout pas ces salariés, même modestes qui continuent de travailler au lieu de les rejoindre, identifiés comme des traîtres à la solde du macronisme. Ce qui finit par caractériser le
mouvement est sa formidable outrecuidance, un sentiment d’hyperpuissance qui
l’autorise à transgresser toutes les règles de la vie en société au nom de sa colère. Il suffit de voir les deux figures de la sécession qui font le buzz sur
les réseaux sociaux, les ci-devant Drouet et Nicolle.
Henri De Larochejaquelein Jeune héros de la France rurale mort à 21 ans lors du génocide vendéen |
C’est aujourd’hui sur Facebook et YouTube, dans le confort feutré d’un studio voire du fond d’un canapé que naissent les appels à l’insurrection, formant ainsi un cocktail improbable de réel et de virtuel pour ces nouvelles stars de la TV-Réalité dont la première préoccupation consiste à cumuler les « like » après chaque épisode de Streetfighter sur les Champs Elysées.
Samedi 16 mars : trou d’air dans le service d’ordre. Craignant
d’être à nouveau fustigées par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU ou le Défenseur des Droits Monsieur Jacques Toubon après qu’ils aient tous deux
condamné les violences policières, les autorités ont bridé leurs troupes de
peur de voir encore circuler en boucle sur les réseaux sociaux les images de badauds présumés innocents, atrocement mutilés, éborgnés, la main arrachée, agonisant dans une
mare de sang. Mal leur en a pris. Les Gilets Jaunes et leurs alliés les
sinistres Black Blocs se sont senti l’âme de Hell's Angels, s’acharnant à faire
des Champs-Elysées, dont Gustave Flaubert lui-même, s'était plû, en son temps, à immortaliser les embouteillages de calèches, la plus laide avenue du monde. Ils
étaient à peine 10 000 à former cette prétendue marée humaine, une marée
noire en fait, prompts à diffuser leurs méfaits sur Facebook, fiers d’avoir
piétiné les symboles du capitalisme judaïsant tandis qu’au même moment,
ils étaient 40 000 autres à s’être mobilisés sans heurts ni violences pour
le climat. Entre ces deux mouvements, certains osent sans honte parler de
convergence. Quelle drôle d’idée, c’est un peu comme vouloir assimiler le tri
des déchets à une décharge sauvage.
Après la démonstration de violences à laquelle se sont
livrés les Gilets Jaunes et leur alliés les Nazgul, le gouvernement s’est vu obligé
de reconnaître des dysfonctionnements, justifiés, selon lui, par la crainte que l'opposition ne s'empresse de diffuser des vidéos de promeneurs mutilés pour dénoncer la répression meurtrière du pouvoir et sa dérive fasciste.
L'armée à Paris "Que plus un Gilet Jaune ne bouge!" |
Après s'être copieusement défoulés sur la Saturday Night Fever de Christophe Castaner, exigeant même sa démission sur-le-champ pour son écart de conduite, les "pénitents noirs" de l'opposition s'insurgent à présent de voir l'armée mobilisée pour maintenir l'ordre.
On s'est empressé d'enfoncer le gouvernement pour sa fatale erreur d'appréciation après la baisse sensible de la mobilisation. On lui a reproché son laxisme face aux casseurs après avoir condamné la violence de sa réponse face à ces mêmes casseurs. Pris dans l'étau, les responsables des forces de l'ordre ont imaginé faire amende honorable en contenant leurs effectifs et limitant l'usage de l'arsenal habituel, de manière à apaiser les tensions. Mal leur en a pris. Cela n’a été en fait qu’un blanc-seing autorisant les manifestants à se livrer en toute impunité à une orgie de violences, quitte à tuer. Un grand merci à l’ONU et à Jacques Toubon pour leur recadrage, on a pu constater les dégâts.
Le plus étrange dans cette affaire, excepté la manifestation
pour le climat qui a rassemblé au moins quatre fois plus de monde que celle des
Gilets Jaunes, est qu’on n’a de cesse de louer les centaines de milliers
d’Algériens qui ont défilé dans le calme contre le président Bouteflika. Dans le calme, en
effet ! la preuve, selon les commentateurs que le peuple algérien fait
preuve de sagesse et de responsabilité ce qui n’est malheureusement pas le cas
en France. Tout au moins sur les Champs-Elysées parce que la France a fini par se
lasser de ces irresponsables suant la haine de tous leurs pores qui ne
défendent plus rien qu’un goût indécent pour leur propre mise en scène sur les
réseaux sociaux.
Après l’acte XVIII, les chefs autoproclamés de la rébellion, MM Drouet et Nicolle ont annoncé un acte XIX prêchant pour un regain de violence, fort peu impressionnés par le renfort de l'armée. Mais pourquoi faire à la fin, hormis concourir pour le Guinness du Buzz Top ? Le RIC à toutes les sauces ? on frôle la plaisanterie. Comment gouverner un pays uniquement par oui ou par non ? Il est vrai qu’avec des gens radicalisés, on n’est pas vraiment dans la nuance.
Autre revendication : la séparation du CRIF (entendons la mafia juive) et de l’Etat au nom de la neutralité religieuse. Plus de fête de L’Aïd non plus ? Ah non ! ne touchez pas aux makrouts ! On comprend pourquoi Dieudonné a enfilé un gilet jaune.
Autre revendication encore : une politique identitaire, économique et sociale au service des Français. On sait d'où ça vient, de la bien-pensance ultra-droitière. Identitaire ? Quand on pense que ceux qui sont les plus ardents promoteurs de l’identité nationale regrettent le temps du maréchal et de la Kommandantur. Une politique économique ? A se tordre de rire ou de douleur une fois jetés au feu tous les smartphones fabriqués à l’étranger au nom du Made in France. Une politique sociale au service des Français, les étrangers dehors ! et en contrepartie les Français hors de l’étranger ! Pas la peine d’en rajouter, tout le monde connaît l’anecdote de l’arroseur arrosé.
En parlant d’arroseur arrosé, Monsieur Eric Drouet a vu sa maison repeinte en jaune durant la nuit. Jean-Luc Mélenchon que l’on n’a guère entendu dénoncé les violences de ses amis les Black Blocs s’est soudain réveillé pour condamner avec force l’agression dont a été victime cet "archange de la révolte" qu’il admire tant. Mais qui a bien pu faire un si mauvaise plaisanterie, parce qu'on a manifestement affaire à une blague. A moins que ce ne soit la dernière invention des Gilets Jaunes eux-mêmes, un bidonnage histoire de se refaire une virginité en redevenant les victimes après leur spectaculaire expédition du dernier week-end. On peut effectivement se poser la question.
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