jeudi 21 mars 2019

Blocs Jaunes et Black Gilets


Mariage en jaune et noir
On n'a rien à perdre à casser ce qui ne nous appartient pas
Selon les sondages, un Français sur deux soutient toujours le mouvement des Gilets Jaunes. Malgré les débordements, les pillages, les dégradations et tous les appels à l'insurrection qui fleurissent sur les réseaux sociaux, un bon nombre de nos concitoyens trouve tout à fait légitime que l’on s’en prenne à aux bâtiments et aux commerces pour combattre les injustices fiscale et sociale dont ils seraient victimes depuis la dernière élection présidentielle. Ces injustices se traduisant par une perte de pouvoir d’achat et des fins de mois difficiles, quelque chose qui n'existait pas avant, c’est, selon eux, au nouveau gouvernement et à Macron en particulier d'en payer les frais.

Bien que programmée depuis le précédent quinquennat, la hausse de la taxe carbone sur le carburant a été, comme chacun sait le catalyseur de la contestation mais, maintenant que les revendications d’origine ont été pour une large part satisfaites, comment se fait-il qu’une poignée d'individus  s'entête à semer le désordre tous les samedis, sauf peut-être à renifler l'odeur du sang. Cette grand'messe hebdomadaire  rassemblant les adeptes en jaune et noir venus communier autour de la dépouille symbolique de « Macron l’imposteur » semble encore avoir l’assentiment d’une partie notoire de l’opinion.  

Le Fouquet's
Ce resto des stars qu'on déteste par principe tant il représente
ces privilégiés exonérés d'ISF
Certains se repaissent avec délectation des images d’émeutes et de saccages, les justifiant comme la réponse appropriée au refus du gouvernement d’écouter le cri de la rue. On n'hésite pas, pour cela, à s'exhiber triomphant sur des selfies devant les ruines du Fouquet’s ou une banque incendiée . « On ne s’arrêtera que quand on nous aura écouté » entend-on parmi les manifestants. « Le gouvernement ne veut pas nous entendre, il nous méprise. On continue et on ne lâchera rien » disent encore des Gilets Jaunes. "Macron  doit être destitué et traduit en justice"  lance la rage au ventre un Gilet Jaune de Lézignan.  Il y a de toute évidence une forme de schizophrénie à l’intérieur de cette mobilisation. Les Gilets Jaunes ont refusé dans un premier temps d’être reçus à Matignon ; ils ont dans un second temps réfuté l’idée même d’avoir des représentants ou des délégués ; ils ont ensuite boudé les réunions dans le cadre du Grand Débat. De deux choses l’une, soit ils n’ont rien à dire de bien cohérent une fois avoir appelé à la démission de Macron et déversé leur haine de la différence, soit ils estiment que leurs propositions ne souffrent aucun débat et qu’il leur faut les imposer coûte que coûte, quitte à tout casser.

Les Gilets Jaunes qui sont les premiers à déplorer le mépris dont, selon eux, le gouvernement ferait preuve à leur égard, auraient bien besoin de prendre un peu de recul pour faire l’analyse critique de leur mouvement. Ils ont déjà obtenu davantage qu'avant eux, les corps intermédiaires dont les syndicats pourtant habitués à des démonstrations populaires d’une autre ampleur. 

Persuadés que c’était par la violence que le pouvoir céderait, ils ont estimé détenir, de cette façon, la bonne méthode en se dédouanant à bon compte aux dépens de l’exécutif, l'accusant d'être le vrai responsable de toutes leurs exactions. Mais comment appréhender ces manifestations si on peut encore appeler manifestation ce qui n’est autre que du chambard, dans le mépris le plus total de tous ceux qui ont le malheur de se trouver sur leur chemin et qui se voient brutalement dépouillés de leur emploi, découvrant effarés leurs lieux de travail pillés ou réduits en cendres. 

Pour les Gilets Jaunes qui se revendiquent du peuple, nul ne doit entraver leur funeste parcours, et surtout pas ces salariés, même modestes qui continuent de travailler au lieu de les rejoindre, identifiés comme des traîtres à la solde du macronisme. Ce qui finit par caractériser le mouvement est sa formidable outrecuidance, un sentiment d’hyperpuissance qui l’autorise à transgresser toutes les règles de la vie en société au nom de sa colère. Il suffit de voir les deux figures de la sécession qui font le buzz sur les réseaux sociaux, les ci-devant Drouet et Nicolle.

Henri De Larochejaquelein
Jeune héros de la  France rurale mort à 21 ans lors
du génocide vendéen
Quel désastre en vérité, quelle vacuité dans l'argumentaire, ils font honte à de véritables inspirateurs de révolte, des Spartacus, Pougatchev, Sitting Bull ou Rosa Luxembourg. Ils font même honte à ces héroïnes et ces héros, insurgés contre les excès du pouvoir, dont les hauts faits jalonnent l’histoire de France à l’image d’Etienne Marcel, Jeanne Hachette, Perrinet Parpaille, Clément de Pontcallec, Louis Mandrin, Henri de Larochejaquelein, Louise Michel et tant d’autres….qui bien souvent payèrent de leur vie leur panache et leur sens de la justice. 

C’est aujourd’hui sur Facebook et YouTube, dans le confort feutré d’un studio voire du fond d’un canapé que naissent les appels à l’insurrection, formant ainsi un cocktail improbable de réel et de virtuel pour ces nouvelles stars de la TV-Réalité dont la première préoccupation consiste à cumuler les « like » après chaque épisode de Streetfighter sur les Champs Elysées.

Samedi 16 mars : trou d’air dans le service d’ordre. Craignant d’être à nouveau fustigées par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU ou le Défenseur des Droits Monsieur Jacques Toubon après qu’ils aient tous deux condamné les violences policières, les autorités ont bridé leurs troupes de peur de voir encore circuler en boucle sur les réseaux sociaux les images de badauds présumés innocents, atrocement mutilés, éborgnés, la main arrachée, agonisant dans une mare de sang. Mal leur en a pris. Les Gilets Jaunes et leurs alliés les sinistres Black Blocs se sont senti l’âme de Hell's Angels, s’acharnant à faire des Champs-Elysées, dont Gustave Flaubert lui-même, s'était plû, en son temps, à immortaliser les embouteillages de calèches, la plus laide avenue du monde. Ils étaient à peine 10 000 à former cette prétendue marée humaine, une marée noire en fait, prompts à diffuser leurs méfaits sur Facebook, fiers d’avoir piétiné les symboles du capitalisme judaïsant tandis qu’au même moment, ils étaient 40 000 autres à s’être mobilisés sans heurts ni violences pour le climat. Entre ces deux mouvements, certains osent sans honte parler de convergence. Quelle drôle d’idée, c’est un peu comme vouloir assimiler le tri des déchets à une décharge sauvage.  

Après la démonstration de violences à laquelle se sont livrés les Gilets Jaunes et leur alliés les Nazgul, le gouvernement s’est vu obligé de reconnaître des dysfonctionnements, justifiés, selon lui, par la crainte que l'opposition ne s'empresse de diffuser des vidéos de promeneurs mutilés pour dénoncer la répression meurtrière du pouvoir et sa dérive fasciste.

L'armée à Paris
"Que plus un Gilet Jaune ne bouge!"
Etant donné qu'elle ne gouverne pas, l'opposition sait, de bonne guerre, profiter de toutes les occasions qui lui sont offertes pour aller chanter sur les antennes que cela se passerait autrement si elle était au pouvoir. Pour Eric Ciotti, ministre de l'Intérieur du Shadow Cabinet LR, il aurait fallu instaurer l'Etat d'Urgence, appeler la troupe. Eh bien, il devrait être content, les militaires de l'opération Sentinelle sont appelés en renfort. Comment? Il n'aurait finalement pas fallu? Quand on est dans l'opposition, on se doit par principe d'être contre ce qui est pour et pour ce qui est contre, c'est bien connu.

Après s'être copieusement défoulés sur la Saturday Night Fever de Christophe Castaner, exigeant même sa démission sur-le-champ pour son écart de conduite, les "pénitents noirs" de l'opposition s'insurgent à présent de voir l'armée mobilisée pour maintenir l'ordre.
On s'est empressé d'enfoncer le gouvernement pour sa fatale erreur d'appréciation après la baisse sensible de la mobilisation. On lui a reproché son laxisme face aux casseurs après avoir condamné la violence de sa réponse face à ces mêmes casseurs. Pris dans l'étau, les responsables des forces de l'ordre ont imaginé faire amende honorable en contenant leurs effectifs et limitant l'usage de l'arsenal habituel, de manière à apaiser les tensions. Mal leur en a pris. Cela n’a été en fait qu’un blanc-seing autorisant les manifestants à se livrer en toute impunité à une orgie de violences, quitte à tuer. Un grand merci à l’ONU et à Jacques Toubon pour leur recadrage, on a pu constater les dégâts.

Le plus étrange dans cette affaire, excepté la manifestation pour le climat qui a rassemblé au moins quatre fois plus de monde que celle des Gilets Jaunes, est qu’on n’a de cesse de louer les centaines de milliers d’Algériens qui ont défilé dans le calme contre le président Bouteflika. Dans le calme, en effet ! la preuve, selon les commentateurs que le peuple algérien fait preuve de sagesse et de responsabilité ce qui n’est malheureusement pas le cas en France. Tout au moins sur les Champs-Elysées parce que la France a fini par se lasser de ces irresponsables suant la haine de tous leurs pores qui ne défendent plus rien qu’un goût indécent pour leur propre mise en scène sur les réseaux sociaux.

Après l’acte XVIII, les chefs autoproclamés de la rébellion, MM Drouet et Nicolle ont annoncé un acte XIX prêchant pour un regain de violence, fort peu impressionnés par le renfort de l'armée. Mais pourquoi faire à la fin, hormis concourir pour le Guinness du Buzz Top ? Le RIC à toutes les sauces ? on frôle la plaisanterie. Comment gouverner un pays uniquement par oui ou par non ? Il est vrai qu’avec des gens radicalisés, on n’est pas vraiment dans la nuance.
Autre revendication : la séparation du CRIF (entendons la mafia juive) et de l’Etat au nom de la neutralité religieuse. Plus de fête de L’Aïd non plus ? Ah non ! ne touchez pas aux makrouts ! On comprend pourquoi Dieudonné a enfilé un gilet jaune.
Autre revendication encore : une politique identitaire, économique et sociale au service des Français. On sait d'où ça vient, de la bien-pensance ultra-droitière. Identitaire ? Quand on pense que ceux qui sont les plus ardents promoteurs de l’identité nationale regrettent le temps du maréchal et de la Kommandantur. Une politique économique ? A se tordre de rire ou de douleur une fois jetés au feu tous les smartphones fabriqués à l’étranger au nom du Made in France. Une politique sociale au service des Français, les étrangers dehors ! et en contrepartie les Français hors de l’étranger ! Pas la peine d’en rajouter, tout le monde connaît l’anecdote de l’arroseur arrosé.

En parlant d’arroseur arrosé, Monsieur Eric Drouet a vu sa maison repeinte en jaune durant la nuit. Jean-Luc Mélenchon que l’on n’a guère entendu dénoncé les violences de ses amis les Black Blocs s’est soudain réveillé pour condamner avec force l’agression dont a été victime cet "archange de la révolte" qu’il admire tant. Mais qui a bien pu faire un si mauvaise plaisanterie, parce qu'on a manifestement affaire à une blague. A moins que ce ne soit la dernière invention des Gilets Jaunes eux-mêmes, un bidonnage histoire de se refaire une virginité en redevenant les victimes après leur spectaculaire expédition du dernier week-end. On peut effectivement se poser la question.  

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