samedi 20 juillet 2019

Faire d'Adama un faux martyr ne peut occulter le vrai massacre des innocents


On pourra toujours refaire le film du drame qui a conduit à la mort d’Adama Traoré le 19 juillet 2016 au commissariat de Persan-Beaumont (95) et accuser les flics d’être des criminels pour l’avoir délibérément assassiné. 3 ans après les faits, malgré les rapports contradictoires et les expertises médico-légales, on est en toujours au même point, on ne sait pas de quoi il est vraiment mort, pas de sang, pas de blessures, pas d'hématomes.... Il souffrait de faiblesses cardiaques et de problèmes respiratoires, y aurait-il là une relation de cause à effet ? Le débat n'est toujours pas clos.
Mais laissons un moment les passions politiques que cette mort a déchaîné et posons-nous les vraies questions. Il est tellement facile de ne retenir que le drame survenu en masquant, opportunément, les origines de cette regrettable affaire. Adama Traoré, agé de 24 ans et tout juste sorti de prison, était craint dans le quartier où il était connu pour trafic de stupéfiants. Cela ne fait pas de lui un coupable mais ne l'innocente pas non plus. En compagnie de son grand frère Bagui mais aussi de ses petits frères, il s'était fait de l’extorsion de fonds une spécialité, n’hésitant pas à user de la violence pour faire fonctionner la boutique. Les Traoré n'avaient pas la réputation d'être des enfants de chœur, c’est le moins que l’on puisse dire, c'était même les caïds des cités. Et c’est à l’occasion d’une investigation menée par la police pour tenter de démanteler leur réseau qu'ils se sont retrouvés pris au piège (nassés comme auraient dit les Gilets Jaunes).

Avec du cannabis et une grosse liasse de liquide dans les poches, Adama, sent que son compte est bon. Décidé à ne pas retourner derrière les barreaux, il se lance alors dans une course poursuite contre les "condés". Il leur échappe une fois, deux fois, trois fois, mais se retrouve, à la fin,  menottes aux poignets. Une fois neutralisé, les policiers emploient les grands moyens pour éviter qu’il ne se fasse une fois encore la tangente. Et c’est là que se produit ce qu’on ne pouvait imaginer. Lui, un gars tout en muscle, un qu'il faut se mettre à plusieurs pour qu'il arrête d'envoyer les coups, le voilà qui fait un malaise et meurt dans la foulée. Mais on ne meurt pas comme ça, simplement du fait d’avoir été ceinturé de près. On ne meurt pas à chaque fois que la mêlée s'effondre lors d'un match de rugby, et Dieu sait si ça frotte. Mais de ce regrettable incident est né un mouvement de contestation qui n’en finit plus de dénoncer la criminalité policière et d'incriminer le gouvernement. C’est devenu un sport national, tout fait divers qui connaît une fin malheureuse est imputable au gouvernement. L'étrange disparition de Steve à Nantes lors de la Fête de la Musique en est le dernier exemple. Nous voilà, au passage, face à un de ces nombreux effets pervers du jacobinisme à la Française qui, à force de mettre l’Etat au centre de tout le rend en conséquence responsable de tout ce qui peut arriver de mal, partout dans le pays. C’est sous François Hollande qu’est mort Adama Traoré mais, par chance pour lui, le fait qu'il ait depuis déguerpi de l’Elysée le dédouane en somme de toute responsabilité. C’est donc à son successeur Emmanuel Macron, d’être mis en accusation, même s’il n’a eu à l’époque rien à voir dans ce décès accidentel. 

La mort d’Adama Traoré est aujourd'hui devenue une affaire purement politique, une récupération ou une instrumentalisation, reconnaissons-le un mouvement de dénonciation de la société française bourgeoise, capitaliste, fascisante et raciste, orchestrée par des mouvances d’extrême-gauche qui  trouvent du grain à moudre dans ce genre de fait divers à la marge, mélangeant violences policières et racisme. 
Courage, citoyens, un peu d’honnêteté, pour une fois. Cessez de vous voiler la face. Tout cela n’est qu’un pitoyble mise-en-scène cherchant à faire passer le loup pour un agneau. Adama Traoré était un voyou, il savait qu’il jouait sa vie à chaque rond-point contre des gangs concurrents. Risquant d’être de nouveau arrêté pour être renvoyé à la prison d'Osny, où il avait d'ailleurs fait l'objet d'une plainte pour le viol d'un jeune détenu, il a voulu échapper aux forces de l’ordre et s’est fait prendre. Il en est mort, certes et l’on ne peut que le déplorer mais quand on passe sa vie à jouer avec le feu, on doit s’attendre à un retour de flamme.

Alors, ce soir, j’ai envie de rappeler à tous ceux qui manifestent à la mémoire d’Adama Traoré qu’il y a aussi, de par le monde des victimes innocentes, des vraies, tombées sous les coups de la barbarie de certains états, torturées jusqu'à l'impensable, pas seulement étouffées lors d'une lutte au corps à corps, non ! juste des innocents, ni délinquants ni voyous, simplement des gens comme vous et moi, garçons ou filles qui un jour, suite à une effronterie ou en raison de leur insouciance d'adolescents, sont devenus la cible de dirigeants paranoïaques, sans imaginer qu’une simple histoire de Toto leur coûterait la vie.

Hamza, sache que tu es immortel
dans nos cœurs
Je voudrais donc ce soir rappeler la mémoire d’Hamza, dont la mort atroce m’obsède encore huit après tant elle illustre ce qu’un dictateur abject et corrompu jusqu'au delà de la moelle est capable de faire aux enfants de son propre peuple. Peut-être l'avez-vous oublié mais je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais alors publié ma révolte et ma consternation sur les réseaux sociaux mais le flot d’insultes dont j'avais été l'objet par les taupes syriennes m’avait contraint à fermer mon compte. Or, quand je vois que l’affaire Adama Traoré n’en finit plus de ressortir alors qu’on n’a et qu’on n'aura jamais aucune preuve d’une violence policière délibérée le concernant, je ne peux m’empêcher de penser plus fort que tout à Hamza, ce jeune garçon de 14 ans tué dans les conditions les plus abominables qui soient par Bachar-el-Assad et ses bourreaux. 

Qui était Hamza ? Un petit minot de 14 ans originaire de la ville de Deera. Son crime: un jour, il se fait prendre à fredonner un refrain humoristique, moquant Bachar, du genre "c'est la faute à Voltaire". Un des "jaunes" qui d'un côté appelle à la manif tout en oeuvrant en sourdine pour le dictateur l’entend marmoner; l'occasion est trop de belle pour lui de passer pour un héros à Damas, il fait alors traîner le gamin en prison par la police du régime, où il est torturé d’une manière que même les pires nazis n’auraient osé faire. Il est impossible sans vomir de haine de décrire les sévices qu’il a subi. J’en ai encore une telle nausée qu’à la même époque, mon dernier fils avait rigoureusement le même âge et qu’il lui ressemblait. Le corps de l’enfant a été jeté devant le domicile de sa famille comme un avertissement au cas où elle serait tentée de porter plainte.

Hamza, peut-être qu'un jour ton martyre aura permis de
débarrasser ton merveilleux pays de tous ces salopards qui en ont fait un
camp d'extermination  
Alors, en voyant toutes ces manifs en faveur d’Adama Traoré qui réclament justice contre la politique ultra-raciste et ultra-violente de la France de Macron et en même temps ces hommes politiques français souvent inféodés au Rassemblement National qui font la queue chez Bachar-el-Assad pour vanter sa défense des droits de l’homme et sa lutte contre les Islamistes, je ne ressens que du dégoût et de l’écœurement.
Petit Hamza, tu ne seras pas mort pour rien. Un jour en France, tu auras ta rue à la condition que le clan Le Pen et les Islamo-Insoumis ne l’emportent pas. Ils ne l’emporteront pas tout simplement parce que le bien a toujours raison du mal.

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