samedi 27 juillet 2019

La France vice-championne du monde de l'écologie




L’environnement et sa petite sœur l’écologie ne jouent plus dans la même cour. La seconde a tellement investi l'espace politique qu’elle a fini par concentrer sur elle toute l'attention, reléguant l'environnement au rang des accessoires. Mais autant la préservation de l’environnement est par essence consensuelle, autant l’écologie est devenue un courant de pensée dont l'objectif est d'en finir  avec notre modèle de société. Elle s'insinue de plus en plus dans des projets politiques d'inspiration marxiste, les faisant presque passer pour légitimes au vu des dérèglements climatiques du moment. 

Désuet, l'environnement ne fait désormais plus recette. On ne parle, à présent, que d’épisodes météorologiques exceptionnels, de bilan carbone et de fonte accélérée de la banquise. Même si ceux qui s'affichent en tant qu'écologistes refusent toujours d'être catalogués de droite ou de gauche, les mouvements de la gauche radicale ont, de leur côté, annexé l’écologie à leur doctrine, la décrétant incompatible avec le capitalisme. On pourrait les croire à force d'être abreuvés par les médias d'images de cataclysmes et de catastrophes, en se disant qu'effectivement, si la terre jadis si paisible et verdoyante, court à sa perte, c'est en raison des effets destructeurs du capitalisme pour qui la qualité de la vie se résume à une course au profit. 

Les effets de la planification. Le prétexte écologique pour rééduquer les masses
et mettre les récalcitrants hors de nuire
(Il en était déjà ainsi sous Staline)
Selon la France Insoumise, les stars du moment avec à leur tête leur jeune prétendant Adrien Quatennens, le salut de la planète ne passera que par la mort du capitalisme et la mise en place d’une écologie planifiée. Planifiée ?! Qu'est-ce à dire? On espérait ce système bel et bien enterré. Apparemment, ce n'est pas le cas. Il s'agirait donc de se servir de l'écologie pour renouer avec le symbole le plus significatif des régimes marxistes au temps où ils voulaient refaire le monde. Rappelons pour ceux qui auraient manqué le début du film que la planification a été, pour les pouvoirs communistes, le dispositif idéologique censé mettre en conformité la planète et au passage ses habitants avec la projet révolutionnaire. Mais comment oser oublier qu'à chaque fois, l’expérience a conduit au désastre, que ce soit la planification stalinienne avec des millions de gens déportés arbitrairement, la planification selon Mao-Zedong  dont le « Grand Bond en Avant » fut responsable à lui seul de la plus terrible famine de tous les temps, ou pire la planification orchestrée par les Khmers Rouges qui a exterminé en trois ans la moitié du peuple cambodgien. Non, Monsieur Quatennens, ce serait une folie meurtrière que de vouloir planifier le changement climatique en commençant par éradiquer le capitalisme. La seule solution qui vaille la peine est de s’y adapter.

Le Grand Bon en Avant
Quand le marxisme planifie les récoltes et organise l'abondance
A l'arrivée, une famine qui fera près de 50 millions de morts

Revenons pour cela un peu plus de 15 000 ans en arrière. Dieu n’avait, certes, pas encore inventé la terre ni ce qui tourne autour, mais les hommes étaient déjà là et bien là. Ils n’étaient pas des milliards, ni même des millions mais ils avaient commencé à coloniser la planète. Et ce n’était pas alors de réchauffement climatique dont il était question, mais bien de refroidissement.  Après des millénaires  au cours desquels la vie s'était épanouie, sans entrave, sous les doux rayons du soleil, les températures avaient commencé à baisser, sans raison explicable. Il n'y avait eu aucun bouleversement géologique ni même un astéroïde venu s'écraser sur la terre, mais le froid s’installait, lentement, chaque année davantage. La mer gelait de plus en plus souvent et les glaces ne fondaient plus, faisaient fuir les hommes et les femmes qui vivaient au Nord vers des cieux plus cléments.

L'hémisphère Nord à l'ère glaciaire. La banquise en hiver allait du Golfe de
Gascogne à la Californie
La Scandinavie, les Iles Britanniques, l’Allemagne, la Belgique et la moitié nord de la France disparaissaient progressivement sous la glace tandis que dans les régions épargnées, les hivers rigoureux et les étés à peine tempérés avaient fait de la nature luxuriante des millénaires précédents une toundra inhospitalière où ne poussait que des lichens et des herbes rases. Victimes du gel, les arbres et les arbustes se mouraient, obligeant les hommes à se nourrir autrement. Ils étaient ainsi devenus chasseurs, à la poursuite d'animaux à toison qui s’étaient de leur côté, parfaitement acclimatés, comme le renne. C’était l'époque de l’Age de Glace, le temps où la mer avait tant reflué qu’elle avait relié les îles entre elles, le temps aussi où c’était au Sahara, au Sahel et en Mésopotamie qu’il faisait bon vivre. La Mésopotamie, bien sûr ! ce désert fort peu engageant qui s'étend de l’Irak a la Syrie ne peut faire oublier qu'il fut le berceau de la civilisation moderne, là où les champs de blé s'étendaient à perte de vue. Comment aussi ne pas évoquer les extraordinaires  Jardins Suspendus de Babylone classés, sous l’Antiquité, parmi les 7 Merveilles du Monde. Babylone, aujourd’hui, n'est plus qu'un vague tas de briques enfouies sous le sable par 50° à l’ombre. La Terre ne cesse depuis de se réchauffer, préfigurant peut-être une migration forcée vers le Nord dans les prochaines décennies. C’est là tout l’inconvénient d’habiter une planète vivante. Ce n’est pas sur la Lune ni sur Mars que de tels phénomènes se produiraient.

Les Jardins Suspendus de Babylone
C'était avant que le réchauffement climatique n'en fasse plus qu'un champ ruines
recouvert par les sables 

L’écologie passée à travers le filtre du marxisme ne serait-elle finalement qu'une escroquerie politique? Disons qu'on n’en est pas loin. La gauche radicale pense tenir la solution par l’avènement d’une 6ème République démocratique et populaire. Le coup de baguette magique tant espéré, et hop ! la planète sera sauvée. Bravo, le monde ira mieux si La France Insoumise arrive au pouvoir. Rien de toute cette fumisterie ne tient la route une seconde. Sauf à continuer d'admettre que le nuage radioactif de Tchernobyl s’est bien arrêté à la frontière française, il est d’une consternante stupidité d’imaginer que la France parviendra à elle seule à sauver la planète en changeant de République, surtout si ailleurs, on n’en a rien à faire. Mais on veut tellement nous le faire croire qu’on n’ose plus dire le contraire, sauf à se faire taxer de climato-sceptique. Et l’on entend les partis radicaux, tous bien à l’abri de toute critique du fait qu’ils ne sont pas aux affaires, donner de la voix contre le gouvernement et la majorité présidentielle, les accusant de ne rien faire pour l’écologie, de contribuer par leur laxisme à la pollution des océans, de se prélasser dans des bureaux climatisés accélérant le réchauffement de la Terre, de rester passifs face au dérèglement climatique, etc… bref ! la France, si petite sur la Planisphère mais coupable de tous les maux qui frappent la planète. Vouloir faire condamner l’Etat français pour son inaction en faveur du climat a même fait l’objet d’une poursuite en justice de la part de certains activistes écologiques. Ce n’est pas à Xi-Jinping qu’une telle mésaventure risquerait d’arriver.

Il y a 15 000 ans, les Hauts de France ressemblaient plutôt à cela
Il est temps d’en finir avec toutes ces absurdités. La planète n’a pas besoin d’être sauvée. Que l'humanité craigne pour sa survie, peut-être, mais même morte la planète sera toujours là. Les dinosaures aussi voulaient sauver la planète et ils ont disparu, pas la planète. Que l’homme disparaisse de la planète ? Ce n’est, en revanche, pas si sûr, du moins pas tout de suite. Il a résisté à des conditions autrement plus difficiles au temps de l’ère glaciaire et le fait qu’il ait réussi à s’adapter aux conditions climatiques les plus extrêmes, entre le désert de Gobi et celui d'Atacama, voire entre les forêts amazoniennes les plus humides ou les toundras Yakoutes, il n’est pas encore établi qu’il soit éliminé du jour au lendemain de la surface de la terre. Ceci étant dit, tous ces politiques qui ont fait de l’écologie, le moyen d’imposer leur théologie marxiste, d’autant moins démocratique que présentée comme essentielle à la survie de la planète, risquent en réalité de créer des tensions sociales d’une violence inouïe, prélude à des catastrophes génocidaires.

Il est facile, lorsqu’on vit confortablement de ses rentes ou d'argent public de donner des leçons de comportement à ceux qui s’en sortent déjà mal. Il est aussi facile de faire culpabiliser celui qui ne possède pas de véhicule électrique, de fustiger le poids-lourd qui pollue les vallées, de se plaindre de ce que les trains de marchandise ne roulent plus, de dénoncer le scandale du glyphosate, etc…. Là encore, certains promettent, s’ils sont au pouvoir, de mener une politique écologique résolue : interdiction des moteurs à émission de particules fines, relance générale du transport ferroviaire, interdiction immédiate du glyphosate, interdiction des vols intérieurs…. Certains proposent de remettre en cause les accords internationaux de libre-échange afin de promouvoir les circuits courts, ce que l’on appelle le localisme. On consomme sur place ce que l’on cultive dans le champ d’à côté. Une telle idée nous ramènerait en plein Moyen-Age, au temps où l'immobilité sociale était de règle. Est-ce qu’on y gagnerait vraiment en qualité de vie ? Plus d’oranges ni de pamplemousses sur les marchés français ; plus de homards bretons sur les tables provençales, plus de fromages basques sur les tables alsaciennes, plus d'avocats, d'ananas, de bananes, de mangues, de gambas, ni même de cabillaud ou de saumon d'Ecosse….. Des mirabelles? on n'en a pas dans le Sud. Des abricots? On n'en pas dans le Nord. Alors des pissenlits pour tous ! On voit bien que ce n'est pas encore gagné.

Pour Donald Trump, ceux qui condamnent la paille en plastique
sont contre l'Amérique
"Honte à eux! Qu'on les enferme!"
Entre le climato-scepticisme et le climato-activisme, existe peut-être une zone intermédiaire, le climato-réalisme. Ceux qui prédisent la fin du monde dans 20 ans font beaucoup de tapage en France, bien plus qu’ailleurs. A croire que la France est un enfer pour l'écologie, qu'on pollue à nous seuls toute la planète. C'est même un phénomène étrange que cette façon de pointer du doigt notre pays, plus que tous les autres, épargnant notamment les Etats-Unis dont le Président fait à chaque jour qui passe un splendide bras d'honneur aux écologistes. Rien qu’un exemple : on se moque du fait que dans les administrations françaises, seront bientôt bannis les gobelets et les touillettes en plastique. Cela fait pouffer de rire nos amis Verts qui jugent cette initiative ridicule tant elle est insignifiante à leurs yeux. Au même moment, Donald Trump fait marquer son nom sur toutes les pailles en plastique pour bien montrer qu’il n’a que faire des imprécations écologistes. Et tout le monde se tait et baisse la tête.

Il existe pourtant un classement international que gère la très respectable Université de Yale et qui s’appelle l’Indice de Performance Environnementale (Environmental Performance Index). Etabli chaque année, celui-ci concerne tous les pays de la planète. Ceux-ci sont notés selon 22 critères dont notamment la pollution de l’air, la qualité de l’eau, la biodiversité, les ressources naturelles, la préservation des forêts, la qualité des pêcheries, les émissions de gaz à effet de serre, l’engagement écologique global du pays (campagnes de sensibilisation, développement des énergies renouvelables, mesures préventives, subventions….).



Voici le classement des principaux pays :
1 – Suisse
2 - France
…6 – Suède

…7 – Royaume Uni
..14 – Allemagne
..22 – Japon
..30 – Etats-Unis
..56 – Russie
.125 – Chine
.164 – Corée du Nord
.183 - Inde

Celui-ci se passe de commentaires. Mise au ban du reste du monde par les écologistes, la France est pourtant le 2ème pays le plus actif en matière de préservation de l’environnement et de politique écologique. Bien sûr qu’on peut toujours mieux faire mais ceux qui montrent du doigt notre pays feraient mieux d’avoir une approche plus rationnelle et scientifique du problème que de faire de la politique à œillères. Ils répondront à cela que l’écologie n'a rien à voir avec l'environnement. C'est juste pour la première une question de planification à l'échelle nationale  et pour le second l'équivalent d'une journée en famille à la campagne. Mais bien sûr ! et c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu.

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