Une année 2019 cahotique Il est vraiment temps d'en finir avec un système qui a fait son temps |
Une première, des enseignants refusent de rendre leurs corrigés du BAC –
la raison invoquée : le Ministre Blanquer aurait programmé la mort du service public de l’éducation nationale. En fait, rien de neuf dans la contestation. Tout ce qui, dans l'univers ouaté des enseignants, vient s'opposer à leur culture de la routine est nécessairement suspect. On nage, comme trop souvent, en plein
corporatisme idéologique pour ne pas dire qu’on hallucine en plein délire
syndical. Il faudra d'ailleurs que les professeurs qui bloquent les copies des candidats fassent preuve d'un sens aigu de la démonstration pour faire avaler qu'ils font cela pour leur rendre service.
Mais de quel service parlent-ils donc ? Cela fait quelques années que la France fait partie des plus mauvais élèves de la classe en Europe et ailleurs en ce qui concerne ses performances éducatives et ses résultats. A les entendre, il serait urgent que rien ne change et considérer comme normal que seuls les enfants de professeurs réussissent dans ce pays. Il faudrait, en conséquence, continuer d'accepter l'échec scolaire comme une fatalité. Le service public a bel et bien été dévoyé mais ce n'est pas en tirant sur l'ambulance qu'on guérira le mal qui le ronge.
Mais de quel service parlent-ils donc ? Cela fait quelques années que la France fait partie des plus mauvais élèves de la classe en Europe et ailleurs en ce qui concerne ses performances éducatives et ses résultats. A les entendre, il serait urgent que rien ne change et considérer comme normal que seuls les enfants de professeurs réussissent dans ce pays. Il faudrait, en conséquence, continuer d'accepter l'échec scolaire comme une fatalité. Le service public a bel et bien été dévoyé mais ce n'est pas en tirant sur l'ambulance qu'on guérira le mal qui le ronge.
Les profs, enfin une
infime minorité d’entre eux, d’autant plus médiatisée qu’elle
est minoritaire, se plaignent de ne pas être entendus par leur ministre. Ceux-là
même qui ne cachent pas leur regret de la belle époque où Najat Vallaud-Belkacem
avait mis à l'index la Méthode Boscher, supprimé le COD, le latin et le grec au lycée, voilà qu'ils ont décidé, pour faire barrage à leur ministre de conserver chez eux les copies du BAC, montrant par là une indifférence coupable envers les
élèves. Quand on assiste à ce genre de manœuvre, on se dit qu’il est temps de
réformer un système devenu obsolète et de prendre vraiment au sérieux l’avenir de nos
enfants, quitte à déplaire à une poignée d’activistes radicalisés.
Bloquer des copies, priver de résultats Les professeurs qui se livrent à ce jeu là montrent qu'ils se moquent royalement des élèves |
C’est à se demander s’il ne vaut pas mieux être sourd que
d'écouter leurs récriminations.
Il ressort en effet dans toutes les statistiques que les petits Français sont nuls en maths, nuls en langues, nuls
en orthographe, nuls en… beaucoup de matières. La faute, bien sûr, aux parents, la faute
au Ministre, la faute aux élèves eux-mêmes. Et les professeurs dans tout cela ? Blancs comme neige, innocents comme la pluie, intouchables, s'autorisant à la fois tous les dérapages mais ne supportant aucune remontrance. Les parents sont devenus si agressifs
qu'on ne peut plus discuter avec eux, disent les profs. Le Ministère, pire que
tout, il est sourd et ne fonctionne que par oukase. Et c'est le même discours à longueur de temps pour se plaindre du manque de moyens à l'école, pourtant le plus gros budget de l'Etat. En conséquence, il va devenir impossible, selon eux, de délivrer un enseignement de
qualité vu ce que prépare le ministre Blanquer (de quel enseignement de qualité parlent-ils? d,hier, d'avant-hier ?) ; la réforme va créer un différentiel entre les lycéens des quartiers chics et ceux
des quartiers pauvres au profit des premiers (parce que ce n'est pas déjà le cas ?) ; les profs sont mal payés (le nœud du problème, assurément, mais qu'ils osent le dire !).
L'ego de profs dans tous ses états. Entre le Ministre et eux, ils semblent oublier qu'il y a des élèves. Les élèves, pfuitt! RAB |
Quand on est parent ou même simple citoyen français,
on ne peut qu’avoir une certaine difficulté à comprendre pourquoi certains
professeurs dépensent autant d’énergie à défendre un modèle qui a failli. Quand on constate que la majorité de nos enfants sont notamment incapables d’aligner deux mots en
anglais à la fin du lycée, alors qu’ils ont étudié cette langue durant plus de six ans, on est en droit de se poser des questions, et ce d'autant plus que les petits Estoniens, les petits Espagnols ou encore les petits Suédois le maîtrisent avec aisance. Quel désespoir de voir à quel point notre pays, d’ordinaire si
arrogant et fier de ses valeurs intellectuelles, se retrouve de la sorte coiffé du bonnet d’âne. Ne parlons même pas du latin et du grec qui faisaient de nos section A1 la fierté
des établissements. Mais ça, c'était avant.
Ah, bien sûr, l’enseignement portait, jusqu'à la fin des années 80 sur des sujets jugés aujourd'hui bien dépassés. On a tiré un trait sur la culture matriarcale celte au profit des celle, plus proche, des peuples du Sahel ; on a occulté l’empereur Constantin et l'Edit de Milan* au profit du prophète Mohamed et de l'Hégire; on a remisé au fond des tiroirs une bonne partie de l’histoire de France sans pour autant s’étendre sur celle de l’Europe. Qui se souvient parmi nos chères têtes aux 50 nuances de châtain du Lac Peipous*, de la Montagne Blanche**, de San Romano*** ou de Saratoga**** ? Sans parler de Bailen* ou de Bautzen**. Jamais entendu ces noms là, rien d’étonnant. Du charabia pour nos ados ? Non, une volonté des rectorats de déplacer les centres d’intérêt ailleurs, et notamment vers les horreurs commises par les Européens lors de la traite des Africains (contrairement à celle menée par les Arabes), les crimes des Blancs lors de la colonisation des peuples amérindiens, les bienfaits de la dékoulakisation sous Staline, la supériorité intellectuelle de l’Islam sur la société féodale occidentale, etc..... Comme on le comprend, il s’agît d’une opération éminemment politique destinée à formater les élèves conformément à une idéologie de la gauche radicale, que l’on pourrait qualifier de militante, pour ne pas dire prosélyte. Telle est la France à venir que souhaitent dessiner certains syndicats d’enseignants, opposés par dogme à toute interférence avec le monde entrepreneurial dans ce qui constitue l’univers sanctuarisé des lycées, génétiquement hostile à tout ce qui peut avoir un rapport avec l'économie et la loi du marché. L'avenir de la jeunesse, selon le SNES-FSU, correspond à un triptyque offrant les options suivantes: "Prof, Fonctionnaire, Chômeur"
A cela, je réponds: s’il vous plaît, Monsieur le Ministre,
ne cédez rien, il y en a assez de cette culture de l'immobilité. Il y a plus de 20 ans, un ministre de l’Education
Nationale, fraîchement nommé, avait clamé haut et fort qu’il allait « dégraisser
le mammouth ». Il s’est allègrement fait piétiner avant
de passer à la trappe. En bon Père Courage, François Hollande a compris que le lobby des professeurs
n’avait rien à envier à celui de la NRA aux Etats-Unis et qu’il valait surtout mieux avoir face à soi un
mammouth grassouillet mais peu revendicatif qu’un mammouth à la diète en proie à des crampes existentielles. Il a donc annoncé d’emblée la couleur en recrutant plusieurs dizaines de milliers de profs. Inutiles, en surnombre ? La
question était moins de répondre à une éventuelle revendication que de l’étouffer
dans l’œuf. Il a gagné la manche. Les enseignants se sont montrés sous son règne d’une étonnante
docilité, d’autant moins enclins à la grève qu’ils ont hérité à leur tête de
Mme Najat Vallaud-Belkacem, une ministre débarquée qu’ils ont su totalement apprivoiser.
Le mammouth en a bien profité. Il suffit, aujourd'hui, d’entendre les syndicats regretter ce
bon vieux temps où le Prédicat était devenu le mot de passe.
Quelle ambition pour l''Ecole? Les drapeaux rouges sont sans ambiguité. Marx, Engels, Lenine, Staline, Mao, Fidel! Avec ces tristes sires, on n'est plus dans l'Education mais la Rééducation |
On a toutefois le sentiment que le gros perdant de ces
arrangements est à chaque fois l’élève. Comment se fait-il, dans cette
situation, que les professeurs qui, n’en doutons pas, possèdent la science et
le savoir, ne parviennent pas à les transmettre à nos ados. Ces derniers
sont-il donc tous des sots, des ignares revêches, des rebelles antisociaux ? Peut-être tous les parents français ont-ils eu la mauvaise idée d’engendrer de
la mauvaise graine, histoire de nuire aux professeurs ? On peut admettre
dans ce cas que la mission des enseignants n’aboutisse à rien ou à très peu
mais est-ce vraiment crédible ? Bien sur que non, tout cela n'est que du pipeau,comme dirait une Grande Gueule.
Ne nous leurrons pas, le Baccalauréat
est certes toujours un rituel de passage vers l’Enseignement Supérieur mais il
est comme l’arbre qui cache la forêt des carences de l’Education Nationale. Le
niveau global des nouveaux diplômés n’est guère satisfaisant comparativement à ce qu’il
est dans la plupart des autres pays. Et, reconnaissons-le, on ne peut tout
imputer dans cet échec à la faillite des élèves et à leur addiction au smartphone. Les professeurs ont peut-être
une part de responsabilité.
Monsieur Blanquer s’est lancé dans un grande réforme destinée
à remettre le France de l’enseignement au niveau de ses partenaires. Une
initiative des plus louables sauf qu’il vient de réaliser qu’en France, on ne
réforme jamais sans levées de boucliers, préférant attendre que tout aille au plus mal pour faire la révolution. C’est
toujours ce fichu chromosome 1789 qui provoque périodiquement des spasmes au
sein de la société. Pour une fois, il faudra bien y arriver. Désolé Mesdames et
Messieurs les professeurs, il va falloir vous habituer à penser davantage à l’avenir de vos élèves
qu’au vôtre propre. A moins que, comme aurait pu dire Georges Clemenceau, l’éducation ne soit une chose trop sérieuse pour la confier à des enseignants.
* Edit de Milan - signé en 313 par l'empereur romain Constantin, cet acte instaure le droit pour chacun d'exercer en toute liberté sa propre religion. Un document qu'il n'est pas inutile de méditer en ces temps troublés.
* Bataille du Lac Peipous (5 avril 1242) - cette victoire d'Alexandre Nevski sur les Chevaliers Teutoniques est considérée comme fondatrice de la nation russe.
** La Montagne Blanche (8 novembre 1620) - cette bataille qui eut lieu près de Prague marque le début de l'effroyable Guerre de Trente Ans au cours de laquelle furent commises les pires atrocités. Catholiques et Protestants se livrèrent un combat sans pitié qui affaiblit pour longtemps les états d'Europe centrale (Autriche, Allemagne) et ravagea en France la Lorraine et la Franche-Comté.
.
*** San Romano (1er juin 1432) cette bataille opposa les cités voisines de Florence et de Sienne. La Renaissance italienne fut autant marquée par sa richesse artistique que par de sanglantes luttes territoriales. Ces querelles fratricides inspirèrent directement l'oeuvre de Nicolas Machiavel.
**** Saratoga (sept-oct. 1781) première victoire des patriotes américains lors de leur Guerre d'Indépendance contre l'armée anglaise. Peu disciplinés, mal vêtus et disposant d'un artillerie de fortune, les colons infligent cependant une défaite à la rutilante armée de Sa Majesté George III. Celle-ci constitue le grand tournant de cette guerre qui va déboucher 3 ans plus tard sur la naissance des Etats-Unis.
* Bailen (19 juillet 1808) L'armée andalouse soutenue par les Anglais inflige une défaite humiliante aux troupes françaises jusque là victorieuses. Un premier revers retentissant pour Napoléon face à la résistance des Espagnols et surtout la preuve que le 1er Empire n'est pas invincible
** Bautzen (21 mai 1813) Symbole des ces victoires inutiles où les morts se comptent par dizaines des milliers. Napoléon y bât certes l'alliance des princes allemands, de la Prusse et de la Russie mais ce ne sera qu'un épisode de plus dans une guerre où s'ensuivront d'autres batailles toujours plus meurtrières, jusqu'à la reddition finale. La légende fera le reste mais à quel prix en vies humaines.
* Edit de Milan - signé en 313 par l'empereur romain Constantin, cet acte instaure le droit pour chacun d'exercer en toute liberté sa propre religion. Un document qu'il n'est pas inutile de méditer en ces temps troublés.
* Bataille du Lac Peipous (5 avril 1242) - cette victoire d'Alexandre Nevski sur les Chevaliers Teutoniques est considérée comme fondatrice de la nation russe.
** La Montagne Blanche (8 novembre 1620) - cette bataille qui eut lieu près de Prague marque le début de l'effroyable Guerre de Trente Ans au cours de laquelle furent commises les pires atrocités. Catholiques et Protestants se livrèrent un combat sans pitié qui affaiblit pour longtemps les états d'Europe centrale (Autriche, Allemagne) et ravagea en France la Lorraine et la Franche-Comté.
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*** San Romano (1er juin 1432) cette bataille opposa les cités voisines de Florence et de Sienne. La Renaissance italienne fut autant marquée par sa richesse artistique que par de sanglantes luttes territoriales. Ces querelles fratricides inspirèrent directement l'oeuvre de Nicolas Machiavel.
**** Saratoga (sept-oct. 1781) première victoire des patriotes américains lors de leur Guerre d'Indépendance contre l'armée anglaise. Peu disciplinés, mal vêtus et disposant d'un artillerie de fortune, les colons infligent cependant une défaite à la rutilante armée de Sa Majesté George III. Celle-ci constitue le grand tournant de cette guerre qui va déboucher 3 ans plus tard sur la naissance des Etats-Unis.
* Bailen (19 juillet 1808) L'armée andalouse soutenue par les Anglais inflige une défaite humiliante aux troupes françaises jusque là victorieuses. Un premier revers retentissant pour Napoléon face à la résistance des Espagnols et surtout la preuve que le 1er Empire n'est pas invincible
** Bautzen (21 mai 1813) Symbole des ces victoires inutiles où les morts se comptent par dizaines des milliers. Napoléon y bât certes l'alliance des princes allemands, de la Prusse et de la Russie mais ce ne sera qu'un épisode de plus dans une guerre où s'ensuivront d'autres batailles toujours plus meurtrières, jusqu'à la reddition finale. La légende fera le reste mais à quel prix en vies humaines.
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