vendredi 26 avril 2019

2020 - Will America be back again?

Le monde entier va avoir les yeux braqués sur la future
Présidentielle Américaine avec le sentiment que va  s'y jouer
tout l'avenir du monde

C’est dans un an que va s'engager la campagne des prochaines présidentielles aux Etats-Unis. Peut-être cette élection constituera-t-elle un événement hors du commun, du jamais vu, en somme, à l’ère de la toute-puissance des réseaux sociaux. 

La lutte promet d’être acharnée, pour ne pas dire déchaînée, les pires coups bas risquant de pleuvoir à un niveau bien supérieur à ce qu'ils ont été durant la campagne de 2016. On va aller fouiller dans les secrets enfouis de la vie privée, se livrer à une désinformation à tout va à coup de fake-news plus extravagantes les unes que les autres, balancer les pires insultes et mobiliser toutes les haines. 

On se demande même si l’on ne risque pas de dépasser toutes les limites de l’abjection et du sordide. Il va y avoir, d’un côté, Donald Trump, président sortant, champion du pouvoir identitaire blanc, champion du clivage, champion aussi des baisses d’impôts pour les entreprises et d’une croissance record depuis deux ans. On sait qu’il va utiliser tous les moyens, y compris les plus vicieux pour parvenir à son second mandat. Et sachant de quoi il a été capable face à Hilary Clinton, il va falloir être solidement blindé pour résister à sa machine à broyer. 

Donald Trump, le Président qui aura libéré l'Amérique
Blanche de la menace des Colored et des
Latinos pour mieux l'offrir aux puissances de
l'argent.
Mais après une parenthèse de quatre ans dans l’histoire relativement homogène du pays, son bilan risque toutefois d’être largement terni par sa conduite personnelle souvent erratique, par ses dissimulations coupables, ses accointances avec les mouvements suprématistes blancs inspirés du nazisme ou son étrange complaisance envers des obédiences ouvertement racistes telles que le Klux Klux Klan. Ajoutons à cela ses revirements autant déroutants qu’inconsidérés et surtout ses choix pour le moins contestables en matière de politique étrangère. L'homme qui twitte plus vite que son ombre aura certes, à son crédit, le bras de fer économique qui l'oppose à Pékin, mais au prix d’une véritable mise en danger des équilibres mondiaux. Peu respectueux de ses alliés et des démocraties en général, il a semblé étrangement fasciné par les régimes populistes, voire extrémistes, après avoir un peu vite parié sur une relation normalisée avec le dictateur nord-coréen Kim-Jong-un. Opération manquée, un vrai camouflet, il vient de se faire voler la vedette par Vladimir Poutine, un chef d’Etat qui,contrairement aux Etats-Unis, n’a aucun compte à rendre à un contre-pouvoir susceptible d'entraver ses projets. De quoi gronder de colère.

Que restera-t-il dans un an du slogan « Make America Great Again » excepté peut-être l'image d'une politique résolument trumpo-centriste, marquée par un repli diplomatique et militaire des plus mal venus dans un contexte où les mouvements terroristes n’ont jamais été aussi actifs. Plus grande l’Amérique ? Dans sa propre vision d’elle-même mais certainement plus dans celle qu’elle offre au monde. Non, l’Amérique de Donald Trump a, en fait, renoncé à ce qui faisait sa grandeur, elle a cessé de vouloir donner au monde de la hauteur pour n’être plus qu’un club de très grosses fortunes, préoccupées avant toute chose par la manière de gagner toujours plus de dollars. Et comble de la duplicité, cette nouvelle Amérique a choisi de jouer sur les haines raciales pour s’accorder le soutien des classes défavorisées à majorité blanche dans le but unique d'accroître ses propres richesses. 

Donald Trump à Kim-Jong-un "I love this guy"
Et à l'arrivée, ça fait Pschitt!  La diplomatie n'est décidément plus le fort
des Etats-Unis. Ils feraient mieux de soigner leurs vrais alliés au lieu de s'accoquiner
avec des régimes qui foulent aux pieds les Droits de l'Homme
Dans un autre registre, les Etats-Unis de Donald Trump ont renoncé au rôle de Gendarme du Monde sous prétexte que cela leur coûte cher. Le mouvement de retrait amorcé sous Barack Obama se poursuit d’une manière souvent désordonnée, au gré des humeurs changeantes du président américain. Un jour, on part, le lendemain, on reste. La politique étrangère des Etats-Unis est devenue si brouillonne que ses partenaires habituels n’y comprennent plus rien, n’y font même plus confiance. La Russie apparaît ainsi comme le grand bénéficiaire des turpitudes de la diplomatie trumpienne. Valdimir Poutine a déjà posé ses jalons au Moyen Orient, le voilà qui se rapproche de la Chine. Donald Trump sait, en revanche, qu’il détient encore un réel pouvoir de coercition en matière économique et qu’il peut en abuser, selon son gré, étalant sa puissance à la face du monde, jetant l’anathème sur qui bon lui semble, quand bon lui semble. 

Kamala Harris, le pouvoir de la séduction
Dommage que ses choix en tant que sénatrice de Californie
portent leur part d'ombre. Elle ne résistera pas aux chiens des
Républicains qui se nourrissent de l'odeur des
poubelles
Il s’est en partie crashé devant la Muraille de Chine et pour se venger du revers subi, c’est à l’Iran qu’il a décidé de faire mordre la poussière. Nul ne peut ignorer les abjections de la dictature des Mollahs et son mépris des droits humains mais voilà que les Etats-Unis donnent dans le même temps le sentiment de servir la soupe à l’Arabie Saoudite, ennemi mortel de l’Iran mais aussi un des pires régimes en matière d’atteinte aux libertés. La flamme que brandit la Statue de la Liberté, censée éclairer le monde, vacille de plus en plus et il y a fort à parier qu’elle sera bientôt consumée. L’Amérique aura ainsi cessé d'être aux avant-postes de la civilsation, transmettant à d’autres le flambeau. Mais à qui ?

La course à la présidentielle a déjà commencé dans le camp des Démocrates où les candidats à l’investiture sont aujourd’hui légion. Certains ont commencé à se faire connaître, jeunes élus fringants et prometteurs tels que Beto O’Rourke (46 ans, Représentant du Texas) Pete Buttigeig (37 ans, maire de South Bend, IN), Kamala Harris (54 ans, sénatrice de Californie), Amy Klobuchar (58 ans, sénatrice du Minnesota), d’autres plus connus en tant que vétérans de la politique tels qu' Elizabeth Warren (69 ans, sénatrice du Massachusetts), Bernie Sanders (77ans, sénateur du Vermont) et à présent Joe Biden, aujourd’hui 76 ans, durant 8 ans Vice-Président de Barack Obama. C’est lui qui tient la corde et a de fortes chances d’être désigné pour affronter Donald Trump.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas tardé à réagir, l’affublant du sobriquet disgracieux de Sleepy Joe. Il a aussi émis des doutes sur son intelligence et s’est dit prêt à en découdre, mettant en avant les idées folles et tordues qui risquent de fleurir au cours de la campagne.Il n'en fallait pas moins pour que soit donné le ton de la lutte féroce qui s'amorce, certainement digne d'un des épisodes les plus spectaculaire du combat des Jedi contre un Dark Vador à la mèche peroxydée.

Bernie Sanders, sénateur du Vermont
Il ferait un tabac en France s'il lui fallait  réunifier la Gauche mais ses idées
ne font pas recette dans le temple du capitalisme
Joe Biden sera-t-il capable de défaire Trump ? Les paris sont ouverts. Il a, certes, pour lui l’expérience de la Maison Blanche et jouit d’une raisonnable popularité. On lui reproche cependant une attitude un peu trop familière envers les femmes et même s’il n’a commis aucun crime, nul doute, en revanche qu’il s’agira d’un angle d’attaque opportun pour son futur adversaire.
Joe Biden est trop âgé, diront certains. Il serait s’il est élu le plus vieux président à occuper la Maison Blanche. Le plus paradoxal est que son principal concurrent à la Primaire Démocrate n’est autre que Bernie Sanders, d’un an son aîné. Sanders est connu pour ses idées extrêmement gauchisantes, « socialistes » comme martèlent ses adversaires dans un pays qui a vite fait d’assimiler ce qualificatif aux régimes dictatoriaux hérités de l’ancien bloc soviétique. Chacun sait que la popularité dont jouit Sanders auprès d’un bon nombre d’Américains, surtout les jeunes et les bobos ne suffira jamais à lui permettre de devenir président tant son programme effraie les Etats qui font l’élection.
Les autres candidats démocrates n’ont, quant à eux, ni l’étoffe ni la bouteille pour ne pas se laisser prendre dans les mailles serrées du filet que leur tendra inévitablement Donald Trump.

Joe Biden sait qu’il va lui falloir sérieusement affûter ses armes, batailler becs et ongles contre le bulldozer Républicain. 
Joe Biden vs Donald Trump
En gris les Etats indécis. Ce qui peuvent basculer du côté démocrate : Pennsylvanie,
Maine, Ohio, Michigan, Wisconsin, Indiana, Minnesota, North Carolina, New Mexico,
New Hampshire
Qui va rester chez les Républicains: Georgia, Iowa, Missouri, West Virginia, Kentucky
Inédit, la bataille va se jouer en Floride comme d'habitude mais une fois
n'est pas coutume au Texas.
La bataille se gagnera, cependant, là où Trump l’a emporté en 2016, c’est-à-dire dans l’Ohio, la Pennsylvanie, la Floride, la Caroline du Nord et à un degré moindre le Wisconsin et l’Iowa. Les Etats Républicains du Sud et du Midwest resteront acquis à Donald Trump et les Etats Démocrates du Nord Est et de l’Ouest renforceront leur vote. Les élections de Midterm ont vu les Démocrates reprendre des couleurs en Pennsylvanie, en Virginie, en Caroline du Nord alors que le vote est resté en majorité Républicain en Floride.

Joe Biden, et si c'était lui ? 
Joe Biden dispose cependant d’une « botte de Nevers »: les cols bleus, les moins diplômés. Ils constituent jusqu’ici le socle électoral de Donald Trump. Cette population qui a massivement voté Républicain peut constituer l'épine dans la campagne de Trump. Biden a l’avantage de bien connaître cette Amérique, jadis le poumon industriel du pays dans lequel il a grandi et qui a cru à la venue d'un nouveau messie lorsque Donald Trump lui a promis de rallumer la flamme des hauts fourneaux. Le miracle se fait toujours attendre pour la working class alors que l’argent ne cesse de gonfler les portefeuilles déjà bien garnis de l’upper class. Comme un sentiment d’avoir été pris pour des C…

Et si Biden parvient à endosser la combinaison du working-class hero, Trump pourra toujours pester contre ses amis Russes réticents, cette fois, à manipuler l’électorat comme en 2016.  

Alors, croisons les doigts et reprenons tous en chœur « Run Joe Run ! »       






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