mardi 20 novembre 2018

Depuis le Jeudi 15 novembre 2018, les caisses de la France sont vides. On fait quoi ?


Eh bien ! on emprunte, on emprunte une fois encore, comme d’habitude. On ne peut pas faire autrement, il faut bien payer l’omniprésence de l’Etat, son administration tentaculaire, ses largesses à destination d'une foules assistés chroniques, ses généreuses allocations accordées aux nécessiteux ou ceux qui se prétendent comme tels, et un interventionnisme tous azimuts hérité du concept gaullien d’Etat Providence, bien que depuis longtemps tari. 

On l'appelait la soupe populaire dans les années 30
Le temps a passé mais malgré "tout le pognon" dépensé, il y a encore beaucoup de problèmes à régler
Ajoutons à cela le renflouement massif et continu en liquidités de services publics sous perfusion, plus une dette qui s’est envolé depuis tant d’années au point que le solde dû par chaque Français, homme, femme, enfant et nouveau-né s’élève aujourd’hui à 170 000 Euros par tête de pipe. Au bout du compte, notre pays n’est plus seulement en faillite (ainsi que l'avait déjà confié François Fillon en 2007), il est au bord de la liquidation, prêt à vivre un sort semblable à celui de la Grèce. Tout en faisant les pires contorsions pour maîtriser ses dépenses, l'Etat en rajoute au contraire, poussé par les péripéties de la vie quotidienne qu'il est censé résoudre à coût de millions d'Euros par ci et de millions d'Euros par là. A la fin, il continue de dépenser sans compter, s'imposant de la sorte de vivre à crédit ou à découvert avec ce qu'il en coûte en plus d'agios et de pénalités.

Mais voilà qu’apparemment cela ne suffit jamais. C'est encore pire que le tonneau des Danaïdes car il s'agît là de la vraie vie. A ce rythme là, le coup de semonce de la banque de France ou de la BCE risque d’être douloureux, très douloureux, car si les taux d’intérêt augmentent de nouveau ( ce qui ne s'est pas produit depuis près de dix ans), si le prix du pétrole se met à flamber comme c’est arrivé par le passé (souvenons nous de l'année 2007 où le gas-oil avait dépassé les 1,50 € le litre, ouf! nous avons failli l'atteindre), nous allons effectivement nous retrouver en cessation de paiement.

Maintenant, faisons le compte :

La France bat tous les records du monde en matière d’impôts, bien qu’à peine la moitié de ses contribuables y soit assujettie, c’est dire la charge qui pèse sur eux et le désir compréhensible de certains de s’y soustraire même de façon guère louable. Aucun pays sur cette terre n’est aussi taxé que ne l’est la France. Et pourtant, tout va de plus en plus mal dans ce pays, il n’y a plus un sou dans les caisses, tout le monde pleure: pas assez de moyens pour les hôpitaux, pas assez de moyens pour la justice, pas assez de moyens pour la police, pas assez de moyens pour les collectivités territoriales, pas assez de moyens pour l’école, pas assez de moyens pour les handicapés, pas assez de moyens pour l'entretien des infrastructures, plus de moyens pour assurer la qualités des services publics. Mais pire encore, les retraités sont saignés à blanc même s'ils ne gagnent que 500 Euros par mois, les militaires sont à la diète (la démission fracassante du général de Villiers en étant la plus parfaite illustration), les agriculteurs travaillent sept jours sur sept et n'ont même pas droit au SMIC alors même qu’ils croulent sous les dettes, les "restos du coeur" font le plein.
Mais que se passe-t-il donc pour payer autant et nous retrouver dans une situation aussi catastrophique ?  Ne cherchons pas midi à quatorze heures. La France pêche par où elle a pensé bien faire. Erreur magistrale du gaullisme qui a imaginé possible la synthèse entre l'économie concurrentielle comme fondement du capitalisme dont il se revendiquait et une immixtion de l'Etat dans toutes les strates de la société à l'instar des systèmes socialistes de l'ancien bloc de l'Est. Cette erreur d'appréciation a donné à l'Etat une part démesurée dans la marche de notre pays. L’Etat est partout, l’Etat se mêle de tout et surtout l’Etat est le bon Samaritain impliqué et imploré dans toute les bobologies de nos concitoyens. Des allocations à tout va, des aides pour tout et n’importe quoi, des exonérations ou des prises en charge à 100% qui permettent peut-être à beaucoup de ne rien dépenser mais qui sont payés par d’autres. Et à l'arrivée, des charges asphyxiantes, générant un immobilisme de l'investissement, une frilosité récurrente à l'embauche, un blocage des salaires, un pouvoir d'achat se réduisant comme peau de chagrin avec pour conséquence une activité économique continuellement en berne pour ne pas dire agonisante.
En conclusion, tout le monde se plaint. On est accablé de charges, de taxes, on n’a pratiquement plus rien pour vivre, on ne peut même plus partir en vacances, on a renoncé au restaurant et au cinéma, on ne fait plus que payer. L’Etat nous prend tout, il nous faut emprunter pour payer les taxes, Macron fait les poches aux pauvres pour l'offrir aux riches. A l'arrivée, l'Etat n'a plus un sou vaillant. La France est au pain sec.

Beaucoup de Français rêvent semble-t-il d'une bonne dictature
Erreur de casting cependant, la photo de Vladimir Poutine de Jair Bolsonaro voire de Matteo Salvini conviendrait mieux

Le pouvoir d’achat ? On n’arrive même plus à payer de quoi nourrir les enfants. Voilà ce qu’on entend au quotidien. Jusqu'en mai 2017, tout allait bien, l’essence était cadeau, les clopes étaient cadeau, on allait en famille en Espagne dépenser l’argent qui ruisselait alors sur notre pays. Quelle belle époque c'était alors. Merci à M. Hollande, qu'est-ce qu'on vous regrette! Les pauvres pouvaient se prendre pour des riches tandis que les riches, plus inspirés, étaient déjà allés s’installer en Belgique, en Russie ou en Irlande, échappant discrètement aux fourches caudines du fisc français. La production industrielle était déjà partie ailleurs mais ce n’était pas si grave que cela, on pouvait rester au chaud à profiter des allocations chômage ou de sa pré-retraite, le temps de voir venir. La balance commerciale de la France devenait dangereusement déficitaire. Là encore, ce n’était pas grave, le prix des télés écran plat n’avait jamais été aussi abordable, et avec les 10 fois sans frais de Conforama, on pouvait remeubler toute la maison sans dégarnir le compte en banque. Et avec ça les i-phones des enfants, les forfaits cumulés, internet, Canal+, le crédit de la voiture de monsieur et de celle de madame avec les assurances et l’entretien, les petits plaisirs chez Amazon et la carte Pass Carrefour. Seulement voilà, l’ère de l’achat numérique, si cool, si gentillette a mis sans crier gare les comptes dans le rouge générant des frais bancaires supplémentaires. Et là, la prise de conscience a été brutale. Il fallait trouver un responsable à tous ces maux, Macron, c'était lui le fautif, lui l'enfumeur avec sa prétention de mieux rémunérer le travail. Mais quel travail? Du travail, il n'y en a plus. Benoît Hamon avait raison, avec lui on n'aurait pas eu à travailler pour avoir un revenu. Et ne parlons pas des 80 km/heure, on était déjà à la limite du supportable.

Quant aux 7 centimes de plus sur le diesel, ça a été la goutte qui a fait déborder le vase. Un peu comme les 5 Euros de baisse sur les APL, un demi paquet de clopes en moins par mois, salaud de gouvernement, même crever devenait plus cher.  Car on veut bien payer, mais uniquement pour nous faire plaisir. Les dépenses contraintes, comme les frais d’obsèques de la grande tante, ah ! ça non, c’est insupportable. On nous rabâche le coût de l’empreinte carbone, la transition écologique, mais qu’est-ce que cela peut nous faire ? Tout cela est un leurre, un prétexte pour ponctionner le Français moyen. D’ailleurs Trump a raison, il a libéré les Etats Unis des accords de Paris et fait un bras d’honneur à tous ces écologistes, zadistes et autres bobos qui pompent le fric des travailleurs au nom de leur steak de soja et leur lait d’amande. Trump a baissé les impôts, il a redonné du travail aux Américains et son pays n’a pas connu de si forte croissance depuis des lustres. Vive Donald!

Emmanuel Macron devrait en prendre de la graine
Voilà ce qu'est un pouvoir fort, une  popularité à la mesure de l'intransigeance 

En France, tout irait mieux si on avait quelqu'un de la trempe de Trump. Pourquoi pas, mais il faudrait alors supprimer la Sécu, le bénéfice du tiers payant, les allocations chômage, amputer des 2/3 les congés payés, supprimer les APL, les allocations familiales et tous les petits avantages acquis çà et là, payer les études à la fac, et pour tout ça, faire des crédits auprès de Morgan Stanley, Wells-Fargo ou Bank of America. Si vous aimez les voyages et la route, effectivement, il n’y a pas photo, l’avion et la voiture sont bien moins cher aux USA qu’en France. Mais si vous êtes casanier et estimez qu’un job doit vous tendre les bras une fois traversé le trottoir, vous vous êtes trompé de case. Aux USA, on aime les gens qui veulent bien bouger (à leurs frais), quitter leur Etat pour un autre si c’est pour trouver du travail, même à 2000 kilomètres, et pour bosser 24 heures sur 24. Là-bas, seul compte le travail. C’est uniquement en travaillant qu’on peut espérer un avenir. En revanche, pour les autres, les assistés et les quémandeurs, ceux-là ne sont pas les bienvenus. Certains en France et ils sont de plus en plus nombreux, pensent qu’ils se satisferaient d’un régime autoritaire, quitte à sacrifier une bonne part de leurs libertés, dans l’espoir d’y trouver la sécurité, la fermeture des frontières aux étrangers, le plein emploi et un entre-soi comme dans les années d’après-guerre, ce bon vieux temps que se plaît à idéaliser le Rassemblement National, celui de l’accordéon, d’Edith Piaf, de Louison Bobet, de Vincent Auriol, un temps révolu qui ferait presque oublier les grèves mortelles de 1948, la défaite de Dien Bien Phu en 1954, les tribulations de Massu en Algérie, et surtout l'infâme Traité de Rome, fondateur de l’Union Européenne, cet épouvantail brandi par Mme Le Pen et les nostalgiques de feue la France de Vichy réfugiés depuis auprès du Caudillo, qui seraient à l’origine de tous les maux dont souffre notre pays aujourd'hui.

Soyons honnêtes, ce n’est pas en se réclamant des valeurs périmées d’un pays qui, d’exode rural en désindustrialisation drastique a, depuis 50 ans, perdu ses repères ancestraux, qu’on va se refaire une santé pour l’avenir. Il fut un temps où le monde était dominé par l’Europe, où l’Angleterre et la France imposaient à des millions d’individus colonisés dans tous les continents une conception du monde dévouée à la supériorité qu’ils pensaient exercer sur des civilisations prétendument primitives, mais une telle époque appartient irrémédiablement au passé,même s'il en est qui le regrettent.


Gilets jaunes ou orange, la couleur de la solidarité
Une image de la France profonde, qui se bat,qui ne baisse pas les bras
Voyons à présent les choses en face. Cela fait maintenant 40 ans que nos dirigeants se sont pudiquement voilé la face, cédant à leurs successeurs la patate chaude au nom du maintien d’une paix sociale aussi factice que rassurante, à court terme. Or, l’illusion touche à sa fin. La patate chaude est entre les mains de nos gouvernants du moment et le voile est tombé. Ils pourraient, à l’instar de leurs prédécesseurs, tenter une ultime manœuvre pour se défiler. Et ainsi de suite, jusqu’à s’écraser contre le mur du réel, impitoyable. Sauf que c’est en prenant conscience du risque de cette confrontation d'ordre, disons théologique, avouons-le une bonne fois pour toutes, que le gouvernement actuel a décidé de jouer franc jeu. En France, on préfère d’ordinaire la nuance voire le non-dit, on trouve judicieux de d'esquiver l’obstacle, souvenons-nous de l'abandon précipité de l'écotaxe. La vérité n’étant pas toujours bonne à dire, selon le proverbe, mieux vaut entretenir le mensonge. Mais jusqu’où ? Nos dirigeants seraient effectivement mieux avisés de dire que notre pays ne va pas aussi bien qu’on veut le faire croire.

A notre exécutif, à ceux qui nous gouvernent, dites-le enfin, si vous voulez que ceux dont vous avez la charge retroussent les manches; dites-le, la France est surendettée, notre modèle social a besoin pour survivre de la bonne volonté de tous. Pensons à toutes ces belles âmes qui après les inondations qui ont endeuillé le département de l’Aude ont sorti spontanément les pelles et leur esprit de solidarité pour redonner vie à des villages détruits et désespérés. La France n’est certes pas dans un même état de dévastation mais elle a tragiquement besoin de femmes et d’hommes de bonne volonté, chacun selon ce qu’il sait ou peut faire. L’Etat seul ne peut pas tout, mais tous nous pouvons faire pour l’Etat. Et qu’on ne s’y trompe pas, l’Etat, ce n’est pas Macron, ce n’est pas Le Pen ni même Mélenchon, l’Etat, c’est les Français, ceux qui se reconnaissent dans un idéal heleno-celto-romain, franc ou burgonde si l’on veut, universaliste si l’on préfère, de Villon à Voltaire, de Grégoire de Tours à Mallarmé. Facile à dire, il est vrai, facile à faire ? « Impossible n’est pas Français » avait-dit Napoléon, chiche. 

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