dimanche 17 février 2019

La ligne jaune est franchie

Qu'est-ce qui s'est passé? Rien de grave, il n'avait qu'à pas se trouver sur la route des Gilets Jaunes.
Et qui va payer? Vous, bien sûr. Ceux qui ont fait ça sont tous insolvables.

Pas de député ! Pas de président ! Voilà ce que les Gilets Jaunes ou les paramilitaires masqués qui viennent s'ajouter à leurs rangs ont inscrit sur les murs de la permanence du député du Mans, Damien Pichereau. Damien Pichereau, un fils de paysans, juste titulaire d’un baccalauréat, représentant de commerce, député depuis 2017 comme beaucoup de gens de la société civile qui sans appartenir à l’élite ni à la bourgeoisie se sont lancés en politique avec l’espoir de contribuer à la modernisation de la France. Seulement voilà, le fait qu’il ait été élu fait de lui, selon la nouvelle norme imposée par les Gilets Jaunes, un ennemi du peuple et un pourri à abattre. 
Ces gens là sont décidément tombés dans une forme de délire narcissique à tendance paranoïaque. Il est tout juste temps que ce cauchemar s’arrête et que le pays reprenne sa marche. Plus la pratique du chaos va crescendo, moins elle séduit la foule. Elle a aussi lassé l'opinion qui juge qu'il est temps, à présent de remiser les gilets au clou. Les désertions dans les rangs du mouvement montrent bien qu'ils sont nombreux à s'être rendu compte des dérives dangereuses du discours d’aujourd’hui, bien loin de ce qu'il était à l'origine. 


Christophe Chalençon : "on a des paramilitaires prêts à s'emparer du pouvoir!"
On a compris que certaines officines, peut-être extérieures à la France, se sont infiltrées au sein du mouvement et que ce sont elles qui en tirent à présent les ficelles, visant à créer une situation insurrectionnelle dans la perspective d'un coup d’état. Un porte-parole des Gilets Jaunes, Christophe Chalençon, habitué des plateaux télé ne se cache même pas pour réclamer la guillotine pour Macron l’usurpateur, annonçant que les paramilitaires sont prêts à s’emparer du pouvoir. Il évoque un climat de guerre civile, une situation explosive. Il parle même de prendre l’Elysée d'assaut et de liquider ceux qui l’habitent.
Il en est un autre, Eric Drouet, un leader si sûr de la médiatisation dont il jouit auprès des réseaux sociaux grâce à ses vidéos à l’adresse des petits cerveaux, qu’il n’a de cesse d’appeler au soulèvement général. Il s’est même plaint dans un de ses derniers tweets de la mollesse de ses partisans, insistant sur l’urgence de destituer Macron. 
Il y a aussi Maxime Nicolle, aka « Fly Rider » (mdr) qui, après avoir appelé à prendre les armes joue à présent les « chochottes » en portant plainte parce qu’il ne pourrait plus manifester. Il y a vraiment de quoi rêver. Qu’il aille voir ailleurs comment ça se passe quand on en appelle à la violence. 

Au moment où des dizaines d’élus sont menacés de mort, voient leurs maisons taguées d’insultes, dégradées ou en partie incendiées, ce sont ceux-là mêmes qui ont mis le feu aux poudres qui vont maintenant se plaindre qu’on les empêche de déverser le chaos. Et ne voilà-t-il pas que la France Insoumise, si empressée de comprendre qu’on puisse réclamer la tête de Macron, chose, selon elle, des plus légitimes s'agissant d'un vulgaire imposteur, persiste et signe demandant, à, présent, que l'on accorde le pardon aux coupables.

Ivres de la violence auxquels ils s'adonnent avec une forme de délectation, nourris de l'arrogance que leur permet l'effet de meute, les Gilets Jaunes sont devenus la parfaite illustration d’un mouvement néofasciste composite se reconnaissant au gré du vent dans les discours d’ultra-droite ou d’ultra-gauche, considérant la démocratie comme un mal à conjurer. Il est nécessaire selon eux d’éliminer (physiquement si nécessaire) tous les élus afin de les remplacer par une gouvernance directe du peuple, entendons-nous, de représentants choisis à main levée, dans leur ensemble les figures de proue de l’insurrection ou les plus conformes à l’idéologie qu’ils revendiquent.


Question à 1 Euro : en quoi le pouvoir du peuple est-il différent de la démocratie,
un mot venu du grec qui signifie "le pouvoir du peuple"
Le Grand Débat a constitué l’ultime tentative du pouvoir pour renouer avec le dialogue entre Français. Apparemment, c’est trop tard. Les Gilets Jaunes ne supportent pas le débat, qu'ils voient comme du bla-bla. Selon leur doctrine, il ne doit exister qu’une seule voix, celle de la haine, de l'invective, de l'anathème, le tout téléguidé avec une discrète complaisance par la grande muette, non pas l’armée mais Marine la blonde. Elle envoie ses sbires faire le coup de poing et compte les points, engrangeant pour un avenir qui, décidément, lui sourit de plus en plus.


Le philosophe et académicien Alain Finkelkraut insulté par un
Gilet Jaune islamo-gauchiste
La fin des temps n’a jamais été aussi proche pour la démocratie française. Il suffit pour cela de regarder les images télé montrant l’Académicien Alain Finkelkraut pris à partie par des Gilets Jaunes visiblement très en phase avec le discours islamo-gauchiste de la France Insoumise. La scène filmée est d’autant plus choquante qu’en tant qu’habitué de France Culture et de sa formidable émission Répliques, je trouve à titre personnel, stupéfiantes les injures antisémites des Gilets Jaunes à l’égard d’Alain Finkelkraut, au nom de la Palestine. Le discours de l’extrême-gauche n’a pas évolué depuis la restauration de l’état d’Israël mais le voilà qui s’installe ouvertement dans la rue, crachant sans retenue sa haine profonde de l’Amérique capitaliste considérée comme le socle du complot juif international. Elle peut toujours inverser les rôles et justifier ce qu’elle appelle opportunément de l’antisionisme par son soutien au peuple palestinien, mais cela n’est rien de plus qu’une formule. La cause palestinienne, en fait, elle s’en moque. On comprendrait d’ailleurs mal, en effet, comment l’extrême-gauche pourrait se sentir proche d’un mouvement islamiste radical comme le Hamas qui se sert de femmes et d'enfants comme boucliers humains, à moins que ce ne soit rien d'autre que du cynisme. Ce qui unit, en fait, ce petit monde n’est rien d’autre que son antisémitisme idéologique, le rejet des juifs et de tous ceux qui prennent leur parti, quels qu'ils soient. Dans ce registre, la France Insoumise ne manque pas de culot en demandant l’amnistie pour des gens qui, déjà non contents de montrer qu’ils ne respectent pas leur pays, s’en prennent aussi à ceux qui en assurent le rayonnement de par le monde. Quand on pense qu’Alain Finkelkraut avait de la sympathie pour les Gilets Jaunes, qu’il avait soutenu leurs revendications. « Nobody’s perfect ».


la "parka" jaune,  histoire de prendre un peu de hauteur
On peut dire, au terme de l’acte XIV que la ligne jaune est bel et bien franchie. Il ne faudrait tout de même pas que la 5ème République connaisse le destin tragique de la République de Weimar. Prenons garde à ce que la doublure du jaune ne se révèle pas d’une nauséabonde couleur rouge-marron. Nous sommes plus près des couleurs de la fange que de celles de la France.

P.S. Les Gilets Jaunes étaient 41 000 à manifester en France le 16 février tandis qu'ils sont 4 000 000 de Français à partir faire du ski pour les vacances. C’est bien là le paradoxe.

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