Des meetings pour lesquels on discute les prix. Et alors, qui a dit que c'était interdit |
Les ristournes de la discorde
On comprend pourquoi certains crient au scandale en
apprenant que l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a su marchander les
locations de salles de meeting au meilleur prix, plus habitués qu’ils sont à
pratiquer la surfacturation à l’instar par exemple de Mme Le Pen et M. Mélenchon.
Ce qui les ennuie dans cette affaire, c’est que le fait de payer très cher,
voire trop cher une prestation événementielle cache forcément un loup, comme sait
si bien dire une voix du Nord. Vous avez dit rétrocommission ? Allez, parlons
simplement de petits arrangements entre amis
Quant à M. Benoît Hamon, en quoi devrait-il s’estimer floué,
qui ne risque rien n’a rien. Il aurait mieux fait de s’entourer de vrais commerciaux
plutôt que de s’embarrasser de fort coûteux soutiens.
Ah ! j’oubliais. Il me semble qu’En Marche étant un nouveau
mouvement politique ne vivait à l’époque que de la générosité de ses donateurs.
C’est peut-être la raison pour laquelle il faisait attention à modérer ses dépenses
tandis que les partis classiques, bénéficiant des largesses de l’Etat,
pouvaient se prendre pour Rockfeller.
Héritage sarko-hollandien
Cela fait un an que nous avons un nouveau président et la
révolte gronde aux quatre coins de l'hexagone comme si nous étions en douze mois
passés d’un état de satisfaction consensuel à une crise sociale aigüe. Depuis
mai 2017, la situation s’est dégradée à la vitesse de la lumière dans les EHPAD
alors qu’on n'en avait jamais entendu parler ou presque sous François Hollande.
Je suis pourtant témoin des énormes problèmes que rencontrent ces établissements
depuis fort longtemps dans l’indifférence la plus totale, mon épouse en étant salariée
depuis plus de 15 ans.
Pour les hôpitaux, la situation a aussi empiré en un temps
record, au point que du personnel a même entamé une grève de la faim pour faire
partager sa détresse. Et pourtant, la plupart de ces gens se taisaient sous le
gouvernement précédent, visiblement satisfaits de leur sort.
Ne parlons bien-sûr
pas de la SNCF dont la grève constitue un élément culturel majeur mais il est
étrange que lorsque le gouvernement de Manuel Valls a signé le décret qui
allait soumettre le ferroviaire à la concurrence, aucun syndicat n’a fait de
commentaire, y compris, l’ultramarxisant SUD-rail. Tout ce qui paraissait donc
acceptable du temps de François Hollande ne l’est plus aujourd’hui. On sait que
seuls les imbéciles ne changent pas mais permettez-moi mon cher cousin de
trouver cela « bizarre, bizarre! » . Quand je pense que ce sont les
mêmes qui ne voulaient plus de François Hollande. Regrets éternels.
Yann Moix, oups !
Mamoudou Gassama à l'Elysée. Son geste intrépide n'a pas convaincu un chroniqueur"bobo". On n'en attendait pas moins. |
Que Monsieur Gassama ait
bénéficié d’une proposition de naturalisation accélérée, étant donné le geste
héroïque et spontané qu’il a eu l’audace de commettre en sauvant la vie d’un petit
enfant, semble logique pour deux raisons évidentes. La première est que la scène a été filmée comme tout ce qui se passe aujourd’hui. Il suffit pour cela de se servir d'un
smartphone, comme tout un chacun, et d'envoyer le tout sur les réseaux sociaux. Mais la seconde est que s’il n’avait reçu qu’une
médaille, on aurait assisté à un tollé national d'une ampleur insoupçonnée.
Oser comparer cette
naturalisation à un geste pornographique est une dérive langagière inquiétante.
Y voir une connotation sexuelle ou une intention obscène tient manifestement d'un esprit pervers.
Monsieur Moix se complait dans le choc des mots mais son aigreur ostentatoire et sa hargne à
dénoncer une récompense tout à fait méritée comme un acte post-colonialiste est en tous points affligeante.
Non, tous les migrants qui campent sur notre sol ne sont pas devenus des
héros en quittant leur pays sous prétexte qu'ils se lançaient dans un parcours du combattant. Mais quelle idée, en revanche, de vouloir tous les décorer ou de n’en décorer aucun, voilà qui est plutôt
curieux, comme si ces gens n’étaient qu’un magma de clônes, indifférenciables. Ces hommes, ces femmes et ces enfants venus d’Afrique
ou du Moyen Orient ne sont pas issus du même moule et n'ont pas les mêmes buts. Ils ont certes subi des mauvais traitements au cours de leur pérégrination et il leur a fallu de la
chance pour parvenir jusqu’à nous mais ce n’est pas en les régularisant tous en
même temps qu’on va améliorer leur sort du jour au lendemain. On ne force pas les gens à être heureux malgré eux même avec bonne conscience, sans tomber soi-même dans le néo-colonialisme que par ailleurs on condamne.
M. Moix devrait
plutôt se poser la vraie question en regardant ce qui se passe chez nos voisins
européens. Mme Merkel a vu son pouvoir chanceler face à la poussée d'un mouvement d’extrême-droite
en réponse à sa politique d’accueil massif de migrants. L’Autriche, la Hongrie,
la Pologne, la Tchéquie et maintenant la Slovénie ont récemment élu des pouvoirs
nationalistes anti-migrants tandis que l’Italie, une des démocraties les plus
stables de l’Union Européenne vient de porter l’extrême-droite et les
populistes au pouvoir en raison de leur volonté de lutter contre l’immigration.
M. Salvini n’a, d’ailleurs, pas pris de
pincettes en déclarant que tous les clandestins installés sur le sol italien
allaient devoir faire leurs valises.
Peut-être M. Moix souhaite-t-il que ce
soit dorénavant à la France d'accueillir toute la misère du monde. A force de tenir des propos aussi
outranciers, de voir partout des violences policières, de sous-entendre que tous
les migrants se ressemblent comme on disait jadis des Africains qu’on avait du
mal à les reconnaître parce qu’ils se ressemblaient tous, M. Moix continue de
tisser la toile du Rassemblement National et de son alter-ego LR. Il devrait
plutôt remercier les Français d’avoir tenu à ce que leur pays reste attaché à la défense de la liberté et de la démocratie.
Que Donald Trump ait décidé de jouer seul dans le guerre économique qui régit le monde depuis la fin de la Guerre Froide et l’avènement de la Chine n’est que la conclusion d'années de discussions infructueuses entre les Etats-Unis et l’Union Européenne au sujet de la création d’une zone de libre-échange.
Les Américains se plaignent d’un déséquilibre des échanges
commerciaux. Il n’ont pas tort mais c’est avec la Chine que celui-ci est le
plus flagrant. La puissance économique de l’Europe est certes globalement
supérieure à celle des Etats-Unis mais elle morcelée entre des pays qui ne
jouent pas toujours la même partition et dans le cas du Brexit, affichent des intérêts
bientôt divergents.
Même si Emmanuel Macron donne de la voix et et s’active
pour entraîner derrière lui ses partenaires européens, entreprise oh! combien
louable mais des plus hasardeuses, et si Justin Trudeau sort de son rôle de
vassal traditionnel de son voisin américain pour rallier ses alliés d’outre-atlantique,
l’affaire n’en sera pas gagnée pour autant.
Rappelons seulement que tant que l’Europe
restera un alignement de drapeaux devant un parlement sans pouvoir, la
puissance des Etats-Unis aura toute latitude pour poursuivre son écrasante domination
économique et culturelle. Les géants du numérique continueront d’asseoir leur
puissance sur le monde tandis que les entreprises européennes, à la taille bien
mince, frileuses à l’international, assommées pour la plupart par la pression
des fiscalités, prises dans l’étau des charges sociales, tenteront d'abord de survivre en maintenant leurs étroites parts de marché.
Et encore, il suffit de constater
avec quelle rapidité les entreprises françaises désertent le marché iranien depuis
que les Etats-Unis ont dénoncé l’accord nucléaire. Sacré dollar, ce n’est pas
encore demain que l’Euro lui fera de l’ombre.
Dommage, notre président avait
une idée à ce sujet mais il a hérité d’un pays tellement exsangue qu’il lui
faut le remettre d’aplomb avant de retrouver une réelle écoute au-delà des
frontières. Les embrassades et les clins d’œil complices ajoutent certes une
note de glamour dans un univers impitoyable mais l’esprit de Dallas est plus
fort que tout.
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